Wall Street au plus haut, solide rapport sur l'emploi...

Wall Street au plus haut, solide rapport sur l'emploi

Wall Street s'affiche au sommet avant bourse ce jeudi, suite à un rapport gouvernemental sur la situation de l'emploi américain plutôt rassurant et à l'annonce par Trump d'un deal commercial avec le Vietnam. Pendant ce temps, le projet de loi de dépenses de Trump a franchi une nouvelle étape à la Chambre des représentants après son adoption par le Sénat mardi. Le président de la Chambre, Mike Johnson, entend toujours faire adopter le texte d'ici demain... Le S&P 500 grappille encore 0,2% avant bourse ce jour, le Dow Jones se stabilise et le Nasdaq prend 0,2%. S&P et Nasdaq sont au plus haut, tandis que le Dow Jones n'est plus qu'à 1% de son pic historique.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI se stabilise à 67,5$. L'once d'or fin cède 1,3% à 3.312$. L'indice dollar prend 0,6% face à un panier de devises.

Les républicains de la Chambre des représentants ont surmonté un obstacle procédural crucial pour faire avancer le vaste programme de dépenses et fiscalité de Trump ce matin, indique Bloomberg. La Chambre a finalement voté par 219 voix contre 213, passant ainsi au vote final sur le 'grand et beau projet de loi' de Trump, qui comprend des réductions d'impôts sur lesquelles les républicains avaient fait campagne, la suppression progressive des incitations aux énergies propres de l'ère Biden et le financement de la lutte présidentielle contre l'immigration clandestine, détaille l'agence. Le débat sur le projet de loi a immédiatement débuté, en vue d'un vote final potentiel en fin de matinée à Washington, avant la date limite du 4 juillet que Trump s'est lui-même imposée. "Malgré ce retard prolongé, la capacité du Parti républicain à dépasser le vote de procédure est de bon augure pour l'adoption définitive de la loi phare de Trump", juge Bloomberg.

Le président de la Chambre, Mike Johnson, qui a exprimé à plusieurs reprises son optimisme quant à la législation, ne peut se permettre que trois défections dans une Chambre très divisée, ajoute cependant l'agence. "Nous avons les voix", a déclaré Johnson aux journalistes, assurant que le délai serait respecté. Malgré le contrôle des Républicains à la Chambre des représentants et au Sénat, la loi phare de Trump s'est heurtée à la résistance des conservateurs soucieux des coûts ainsi que des modérés qui craignent que la mesure ne réduise trop fortement Medicaid et d'autres programmes de protection sociale, analyse Bloomberg.

Sur Truth Social, Trump a tenté de mobiliser ses troupes pour l'adoption de sa "grande et belle loi" : "Les plus fortes baisses d'impôts de l'histoire et une économie en plein essor contre la plus forte hausse d'impôts de l'histoire et une économie en faillite. Qu'attendent les Républicains ? Qu'essayez-vous de prouver ?", a lancé le président américain. "Le grand et magnifique projet de loi est une question de croissance. S'il est adopté, l'Amérique connaîtra une renaissance économique sans précédent (...). Déficit réduit de moitié, investissements records - cash, usines et emplois affluant aux États-Unis", a asséné Trump sur son réseau social. "Personne ne veut parler de croissance, et c'est la principale raison pour laquelle ce projet de loi sera l'un des plus réussis jamais adoptés", avait précédemment expliqué Trump.

Sur le front commercial, la situation reste aussi mitigée alors que la suspension de Trump sur ses droits de douane réciproques prend fin le 9 juillet, et que le président américain a laissé entendre qu'il n'envisageait pas de prolongation. L'administration Trump chercherait à conclure des accords commerciaux de moindre envergure avant la date limite, après quoi le président a déclaré qu'il enverrait des lettres aux pays assignant des taux de droits de douane... Le président américain a annoncé hier un accord avec le Vietnam dans le cadre duquel les USA appliqueraient un tarif douanier de 20% sur de nombreuses exportations du pays vers les USA. Les voitures américaines pourraient quant à elles obtenir un accès préférentiel au marché local. 40% seraient cependant prélevés sur toute marchandise considérée comme transitant par le pays.

Des progrès sont aussi constatés dans la relation commerciale avec la Chine. L'administration Trump a levé les récentes exigences en matière de licences d'exportation pour les ventes de logiciels de conception de puces en Chine, alors que Washington et Pékin mettent en oeuvre leur accord commercial visant à assouplir certaines restrictions sur les technologies critiques. Le département américain du Commerce a informé les trois principaux fournisseurs mondiaux de logiciels de conception de semi-conducteurs, Synopsys, Cadence Design Systems et Siemens, que l'obligation d'obtenir des licences gouvernementales pour les activités commerciales en Chine n'était plus en vigueur, selon des déclarations des entreprises relayées par Bloomberg.

Trump a affirmé ce week-end dans une interview accordée à Fox News qu'il ne prévoyait pas de prolonger la date limite du 9 juillet pour l'augmentation des droits de douane, fixée aux pays souhaitant négocier des accords avec les États-Unis. "Je ne pense pas que j'en aurai besoin", a affirmé Trump, ajoutant toutefois : "Je pourrais, ce n'est pas grave". Lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche vendredi, Trump avait laissé entendre que la date limite du 9 juillet pour l'augmentation des droits de douane réciproques n'était pas fixée. "Nous pouvons faire ce que nous voulons", avait affirmé le président américain.

Trump a menacé par ailleurs le Japon d'imposer des droits de douane allant jusqu'à 35%. "Le Japon devrait être contraint de payer 30%, 35%, ou quel que soit le montant que nous déterminerons, car nous accusons également un déficit commercial très important avec le Japon", a déclaré le président américain. "Je ne suis pas sûr que nous parviendrons à un accord. J'en doute avec le Japon, ils sont très durs. Il faut comprendre qu'ils sont très gâtés".

Le président de la Fed Jerome Powell, qui s'exprimait avant-hier lors du forum de la BCE à Sintra, au Portugal, a confirmé l'intention de la banque centrale américaine d'attendre d'en savoir plus sur l'impact des droits de douane de Trump sur l'inflation avant d'éventuellement baisser les taux d'intérêt. Ainsi, Powell refuse pour l'heure de se plier aux exigences de Trump, qui réclame des baisses de taux immédiates et importantes. "Nous prenons simplement notre temps", a résumé le patron de la Fed, alors même que Trump multiplie les attaques pour obtenir un net assouplissement monétaire. "Tant que l'économie américaine est solide, nous pensons qu'il est prudent d'attendre d'en savoir plus et de voir quels pourraient être les effets", a jugé Powell. Il a réitéré que la Fed n'avait pas encore constaté d'effet notable des droits de douane et que la Fed s'attendait à des hausses de prix.

Powell n'a pas exclu une baisse des taux d'intérêt ce mois-ci, mais a convenu que la banque centrale aurait déjà baissé ses taux sans les droits de douane. "Je n'écarterais ni n'aborderais directement une réunion", a lancé le leader de la Fed lors de la table ronde au Portugal, interrogé sur la possibilité d'une baisse en juillet. "Cela dépendra de l'évolution des données", a estimé le dirigeant, soulignant qu'une solide majorité du FOMC (comité de fixation des taux d'intérêt de la Fed) s'attendait à ce qu'il soit opportun de commencer à baisser à nouveau les taux plus tard cette année. "Nous avons suspendu notre activité (de baisse des taux) lorsque nous avons constaté l'ampleur des droits de douane et que, pour l'essentiel, toutes les prévisions d'inflation pour les États-Unis ont sensiblement augmenté en conséquence de ces droits", a aussi glissé Powell.

Ce jeudi, l'actualité économique est chargée juste avant "l'Independence Day", avec surtout le rapport mensuel gouvernemental sur la situation de l'emploi pour le mois de juin, qui surprend assez positivement - d'autant que celui d'ADP publié hier avait fait ressortir des destructions de postes dans le privé. D'après le rapport du jour, les créations de postes non-agricoles du mois de juin se sont établies au nombre de 147.000 unités, contre un consensus FactSet de 117.500 et une lecture révisée à 144.000 pour le mois antérieur. Le taux de chômage américain de juin a reculé à 4,1%, contre 4,3% de consensus et 4,2% un mois avant. Les créations dans le privé ont été au nombre de 74.000, contre 120.000 de consensus et 137.000 pour la lecture révisée de mai. Le taux de participation à la force de travail a reculé à 62,3%, contre 62,5% de consensus et 62,4% pour la lecture révisée du mois de mai. Le salaire horaire moyen a augmenté un peu moins que prévu, en hausse de 0,2% par rapport au mois précédent et de 3,7% sur un an.

Les inscriptions au chômage ont légèrement reculé la semaine passée aux États-Unis. Le Département américain au Travail a annoncé pour la semaine close au 28 juin des inscriptions au chômage au nombre de 233.000, en repli de 4.000 par rapport au niveau de la semaine antérieure. Le consensus était positionné à 240.000.

Le déficit du commerce international des biens et services pour le mois de mai s'est affiché à 71,5 milliards de dollars, contre environ 72 milliards de dollars de consensus FactSet et 60,3 milliards de dollars pour la lecture révisée du mois antérieur.

Les opérateurs suivront encore ce jour l'indice PMI composite final de juin (15h45, consensus Bloomberg 53,1 sur les services), les commandes industrielles du mois de mai (16 heures, consensus -0,5%) et l'ISM des services de juin 16h, consensus FactSet 50,9). Wall Street clôture à 19 heures ce jeudi et sera fermé demain pour le Jour de l'Indépendance.

Les valeurs

Parmi les valeurs à suivre, Synopsys a déclaré travailler au rétablissement de l'accès aux produits récemment restreints en Chine. Cadence Design Systems travaille également à la restauration de ses services. Bloomberg a indiqué ne pas savoir si les petits fabricants d'automatisation de la conception électronique étaient autorisés à reprendre leurs activités. Des documents déposés précédemment par les producteurs de gaz américains Enterprise Product Partners et Energy Transfer indiquaient que le 'Bureau of Industry and Security' avait annulé les exigences de licence d'exportation pour les exportations d'éthane vers la Chine.

Oracle est également sous surveillance. OpenAI a accepté de louer une puissance de calcul colossale aux centres de données d'Oracle dans le cadre de l'initiative Stargate. La startup d'IA louera à Oracle une capacité supplémentaire d'environ 4,5 gigawatts de puissance de centre de données aux États-Unis, selon des sources de Bloomberg proches du dossier qui ont requis l'anonymat pour des raisons de confidentialité. Il s'agit d'une quantité d'énergie sans précédent qui pourrait alimenter des millions de foyers américains. Plus tôt cette semaine, Oracle a annoncé la signature d'un contrat cloud d'une valeur de 30 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel à compter de l'exercice 2028, sans nommer le client. L'accord Stargate constitue au moins une partie de ce contrat, selon l'une des sources de Bloomberg.

Stargate, projet d'OpenAI avec des partenaires comme Oracle et SoftBank, visant à investir 500 milliards de dollars dans l'infrastructure d'IA, a été annoncé en janvier à la Maison Blanche. À ce jour, Oracle a développé un immense centre de données pour OpenAI à Abilene, au Texas, aux côtés de son partenaire de développement Crusoe, note Bloomberg.

Robinhood. OpenAI indique dans un message publié sur son compte de presse officiel sur X qu'elle ne soutient aucunement l'initiative "tokens" de Robinhood et n'a pas participé à la mise en place de la vente de jetons. "Ces 'jetons OpenAI' ne sont pas des actions OpenAI", a tenu à affirmer OpenAI. "Nous n'avons pas collaboré avec Robinhood, n'avons pas participé à cette opération et ne la soutenons pas. Tout transfert d'actions OpenAI nécessite notre approbation ; nous n'avons approuvé aucun transfert. Soyez prudents".

Alphabet. A l'issue d'un procès mené devant un jury de San Jose, Google a été condamné mardi à verser 314,6 millions de dollars à des utilisateurs de smartphones Android en Californie. Selon les avocats des plaignants, le géant technologique a utilisé, sans autorisation, les données cellulaires des appareils même lorsqu'ils étaient inactifs.

U.S. Steel. Le sidérurgiste japonais Nippon Steel a annoncé qu'il allait lever 800 milliards de yens, environ 5,6 milliards de dollars, via deux prêts subordonnés, afin de financer partiellement l'opération de rachat d'U.S. Steelde 14,9 milliards de dollars et de refinancer certains prêts antérieurs. Le colosse japonais utilisera un prêt subordonné de 500 milliards de yens pour rembourser partiellement un prêt-relais de 2.000 milliards de yens. Un prêt distinct de 300 milliards de yens refinancera un précédent prêt subordonné de 450 milliards de yens.

Alibaba entend lever environ 12 milliards de dollars de Hong Kong ou plus de 1,5 milliard de dollars par le biais d'obligations échangeables afin de stimuler les investissements dans les infrastructures cloud et les opérations de commerce international. Les obligations sont liées à Alibaba Health Technology, dont Alibaba détient 44% du capital. Les investisseurs pourront ultérieurement les échanger contre des actions d'Alibaba Health.

BlackRock serait en pourparlers avec Saudi Aramco pour céder sa participation dans les droits de location d'un réseau de gazoducs à la major pétrolière, a rapporté Bloomberg News ce jeudi, citant des sources proches du dossier. La participation acquise par BlackRock en 2021 devrait valoir des milliards de dollars.

Tesla a accusé une nouvelle baisse de ses ventes en Allemagne. Les ventes allemandes du constructeur texan de VE ont chuté de 60% au mois de juin, en glissement annuel, selon l'agence allemande de la circulation routière (KBA), malgré une hausse globale des ventes de véhicules électriques. La KBA a précisé que Tesla n'avait vendu que 1.860 véhicules en Allemagne en juin. Le nombre de Tesla vendues au premier semestre 2025 a chuté de 58% à 8.890 unités.

Tripadvisor bondit avant bourse à Wall Street sur l'annonce d'une montée à son capital du fonds activiste Starboard Value, lequel détient désormais 9% des parts du voyagiste en ligne d'après les informations transmises à la Securities & Exchange Commission. Starboard juge les actions Tripadvisor sous-évaluées et ajoute qu'elles représentent une opportunité attractive d'investissement.

Société(s) citée(s) :
https://bourse.fortuneo.fr/actualites/wall-street-au-plus-haut-solide-rapport-sur-l-emploi-3059730
Fortuneo