Wall Street progresse avant bourse ce jeudi, au lendemain d'un statu quo monétaire sans surprise de la Fed, face au risque accru concernant l'inflation et le chômage. Le S&P 500 prend 0,7% en pré-séance, le Dow Jones 0,5% et le Nasdaq 1%.
La Fed a donc maintenu hier soir ses taux entre 4,25 et 4,50%, prévenant des risques concernant l'inflation et le chômage, dans un contexte de guerre commerciale. "L'incertitude concernant les perspectives économiques a encore augmenté", selon la Fed, dont les membres ont voté unanimement pour le statu quo. "Le Comité est attentif aux risques qui pèsent sur les deux volets de son double mandat et estime que les risques d'une hausse du chômage et de l'inflation ont augmenté", a précisé la banque centrale.
Néanmoins, l'économie continue à se développer à un rythme solide, la Fed attribuant la contraction du PIB au premier trimestre à des importations record précédant l'entrée en vigueur des nouveaux droits de douane. Pour l'heure, le marché du travail est resté solide, mais l'inflation s'est affichée "quelque peu élevée". Jerome Powell, le patron de la Fed, qui n'est pas en très bons termes on l'aura compris avec Trump, a noté que l'économie restait dans une position solide, mais il ajoute que la banque centrale devra se montrer agile et explique que la politique commerciale constitue une source d'incertitude.
Donald Trump doit pour sa part annoncer ce jour un accord commercial avec le Royaume-Uni lors d'une conférence de presse programmée à Washington, d'après des sources de Bloomberg familières de la question. Le président américain a expliqué sur son réseau social qu'il tiendrait une conférence de presse dans le Bureau ovale pour discuter d'un "accord commercial majeur" avec les représentants "d'un pays très respecté". Les détails de l'accord ne sont pas encore clairs selon Bloomberg, qui indique que les discussions avec le Royaume-Uni ont porté sur quelques domaines tels que les technologies et l'IA, le gouvernement travailliste souhaitant réduire l'ampleur des droits de douane américains, notamment le taux de 25% sur les voitures et l'acier britanniques. "Bien que l'ampleur d'un tel accord soit probablement limitée, il donnerait un coup de pouce au Premier ministre Keir Starmer, dont l'administration a annoncé mercredi un accord commercial plus complet avec l'Inde", note Bloomberg.
Rappelons également que le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, et le représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, vont se rendre en fin de semaine en Suisse pour des négociations avec le vice-Premier ministre chinois He Lifeng. Il s'agit en premier lieu de parvenir à la fameuse "désescalade", face à l'impasse tarifaire actuelle. Il s'agit là des premières négociations commerciales confirmées entre les deux superpuissances, depuis que le président Trump a annoncé des droits de douane allant jusqu'à 145% sur les produits chinois importés aux USA et que Pékin a répliqué avec des tarifs douaniers de 125%.
Bessent juge que les taux de droits de douane actuels ne sont pas tenables et équivalent à un embargo commercial, selon des commentaires sur Fox News. "Nous devons désamorcer les tensions avant d'aller de l'avant", a indiqué le secrétaire au Trésor, qui ne veut "pas de découplage" mais "un commerce équitable". Bessent est chargé spécifiquement du dossier chinois, tandis que le secrétaire au Commerce Howard Lutnick doit lui négocier avec tous les autres partenaires commerciaux des États-Unis désireux de conclure des "deals" pour éviter les droits de douane. C'est tout de même Bessent qui a laissé entendre hier encore que les USA pourraient annoncer certains accords commerciaux avec d'autres partenaires que la Chine dès cette semaine.
Les pourparlers du week-end avec la Chine s'annoncent déjà délicats. Le ministère chinois du Commerce a fait savoir que les États-Unis devront faire preuve de sincérité durant les négociations, corriger les pratiques erronées et répondre aux préoccupations des deux parties par une consultation équitable. "Si vous dites une chose et en faites une autre, ou même si vous tentez de continuer à exercer des pressions et du chantage sous couvert de négociations, la Chine n'acceptera jamais", a asséné le ministère. La Chine a par ailleurs abaissé ce mercredi ses taux directeurs et diminué le montant des liquidités que les prêteurs doivent conserver en réserve, afin de mieux faire face à ces tensions commerciales. "Les abus des États-Unis en matière de droits de douane ont gravement perturbé l'ordre économique et commercial mondial", a lancé Wu Qing, qui dirige la Commission chinoise de réglementation des valeurs mobilières...
Ce jeudi, les opérateurs surveilleront les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 3 mai (14h30, consensus FactSet 228.500) et les chiffres de la productivité trimestrielle non-agricole (même heure, consensus FactSet -0,1% en lecture préliminaire pour le premier trimestre, +4,8% pour les coûts unitaires du travail). Demain, après la 'quiet period', les responsables de la Fed reprendront la parole avec notamment le patron de la Fed de New York John Williams, celui de la Fed de Chicago Austan Goolsbee, ou encore la dirigeante de l'antenne de Cleveland Beth Hammack.
Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Arm Holdings, AppLovin, Carvana ou Occidental Petroleum, publiaient hier soir leurs résultats. Shopify, Anheuser-Busch, ConocoPhillips, McKesson, Monster Beverage, Coinbase, Sempra, Kenvue, Restaurant Brands, Warner Bros. Discovery, Microchip Technology ou The Trade Desk, annoncent ce jour.