Wall Street accélère vers les sommets, avec Intel et les chiffres de l'inflation...

Wall Street accélère vers les sommets, avec Intel et les chiffres de l'inflation

Wall Street poursuit sur sa lancée et accélère même depuis quelques instants avant bourse ce vendredi, sur de nouveaux sommets avec les chiffres de l'inflation, alors que les opérateurs affichent par ailleurs leur confiance dans un dénouement positif du conflit commercial sino-américain et anticipent également de nouvelles baisses de taux. Intel a aussi rassuré hier soir par des trimestriels solides, avec un très net retour de la rentabilité.

Le S&P 500 prend 0,6% en pré-séance, le Dow Jones 0,5% et le Nasdaq 0,9% ! Les opérateurs achètent toujours chaque creux, dans l'anticipation de la baisse des taux prochaine de la Fed, qui se réunit les 28 et 29 octobre. Selon l'outil CME FedWatch, la probabilité d'une baisse de taux d'un quart de point est de 99% ! Les marchés en oublient ainsi les résultats décevants de certains ténors technologiques, le 'shutdown' persistant, les risques de la guerre commerciale et l'actualité géopolitique, alors que les choses se compliquent pourtant avec la Russie, puisque Donald Trump vient d'annuler le sommet avec Vladimir Poutine et de durcir les sanctions contre le pays.

Les chiffres de l'inflation américaine viennent d'être publiés et n'ont pas révélé de mauvaise surprise. L'indice des prix à la consommation du mois de septembre a augmenté de 0,3% d'un mois sur l'autre et de 3% sur un an, alors que le consensus se situait à respectivement +0,4% et +3,1%. Hors alimentaire et énergie, l'IPC a progressé de 0,2% d'un mois sur l'autre et de 3% sur un an, alors que le consensus était de +0,3% par rapport au mois d'août et +3,1% sur un an.

Dans l'actualité économique ce vendredi, les investisseurs suivront aussi l'indice flash PMI composite américain d'octobre (15h45, consensus FactSet 52,3 pour l'indice manufacturier et 54,2 dans les services), les ventes de logements neufs de septembre (16h, consensus 710.000) et l'indice final du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan pour octobre (16h, consensus FactSet 53,5).

Trump a déclaré mercredi qu'il renonçait à organiser le sommet prévu avec son homologue russe Vladimir Poutine, estimant que les négociations n'avançaient plus. "Nous avons annulé la réunion avec le président Poutine. Cela ne me semblait tout simplement pas le bon moment", a-t-il expliqué à la Maison Blanche, avant d'ajouter : "Nos conversations sont bonnes, mais elles ne mènent nulle part. Elles ne mènent tout simplement nulle part". Cette décision intervient alors que Washington a dévoilé de nouvelles sanctions visant Rosneft et Lukoil, les deux principales compagnies pétrolières russes, visant à accroître la pression économique sur Moscou pour l'inciter à négocier un accord de paix en Ukraine. Ces sanctions ciblent directement les exportations d'or noir, qui constituent la principale source de revenus du Kremlin. Le ministère russe des Affaires étrangères a jugé ces mesures "extrêmement contre-productives", tandis que le président ukrainien Volodimir Zelensky a salué un "pas très important".

"Il est temps de mettre fin aux tueries et de décréter un cessez-le-feu immédiat", a justifié le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent. Selon lui, Rosneft et Lukoil participent au financement de la "machine de guerre du Kremlin". Le président Trump a qualifié le nouveau paquet de sanctions de "formidable", tout en affirmant espérer qu'il puisse être levé rapidement si la Russie accepte de mettre fin au conflit... Poutine a indiqué hier que la Russie ne s'inclinerait jamais devant des pressions exercées par les États-Unis ni aucun autre pays et a ajouté que toute frappe contre des cibles situées profondément en Russie provoquerait une riposte potentiellement massive. Il a jugé les sanctions américaines inamicales et estime qu'elles auront des conséquences, mais n'affecteront pas la santé économique du pays de manière significative. Le chef du Kremlin a aussi prévenu que briser l'équilibre des marchés de l'énergie pourrait provoquer une vive hausse des prix gênante pour les USA.

Sur le front commercial, la Maison Blanche a confirmé jeudi que Trump rencontrerait Xi Jinping en Corée du Sud lors du sommet de l'APEC la semaine prochaine, une nouvelle qui a stimulé les marchés financiers après l'intensification récente des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. La rencontre ferait suite à la menace de Washington d'imposer des droits de douane supplémentaires de 100% sur certains produits chinois et à l'instauration par Pékin de restrictions à l'exportation de terres rares. La perspective d'une reprise du dialogue a ravivé l'espoir des investisseurs quant à une désescalade des différends commerciaux. Le secrétaire au Trésor Scott Bessent avait précédemment inspiré le désarroi en suggérant que la Maison Blanche pourrait étendre les restrictions sur les exportations de logiciels à destination de la Chine d'ici le 1er novembre.

En revanche, Trump a indiqué hier soir qu'il mettait un terme à toutes les négociations commerciales avec le Canada suite à ce qu'il qualifie de publicité frauduleuse dans laquelle l'ex-président désormais défunt Ronald Reagan critique les droits de douane. Le Premier ministre de la province canadienne de l'Ontario s'était auparavant amusé du fait que la publicité anti-droits de douane diffusée par son gouvernement ait attiré l'attention de Trump. Une "pub" qui montre Reagan critiquer les surtaxes douanières, déclarant qu'elles provoquent des pertes d'emploi. Donald Trump a imposé notamment plus tôt cette année des tarifs douaniers sur l'acier, l'aluminium et le secteur automobile canadiens, et les deux pays négociaient sur ces questions ces dernières semaines.

Notons également concernant la Chine, un article de Bloomberg selon lequel la mainmise du président Xi Jinping sur les terres rares donnera à Pékin "un levier sans précédent pour obtenir des concessions de la part des États-Unis lors des négociations de ce week-end à Kuala Lumpur" - entre Scott Bessent et des responsables chinois. Et Pékin détient aussi en réserve le contrôle d'une chaîne d'approvisionnement encore plus vitale : les médicaments. Bloomberg souligne que la puissance de la Chine repose sur sa mainmise sur l'approvisionnement mondial en principes pharmaceutiques actifs, composants essentiels des médicaments commerciaux. L'influence considérable de Pékin s'étend en amont aux matières premières chimiques, solvants et réactifs, appelés matières premières clés, nécessaires à la fabrication des principes actifs eux-mêmes. Le secrétaire américain au Trésor et le vice-Premier ministre chinois, He Lifeng, échangeront en Malaisie, quelques jours avant la réunion de Corée du Sud. En amont de cette rencontre avec Xi Jinping, Trump a reconnu la vulnérabilité des États-Unis et s'est engagé à rapatrier la production pharmaceutique. "Tout cela va revenir", a déclaré Trump à Fox Business dimanche. "J'instaure des droits de douane sur les produits pharmaceutiques, sauf s'ils sont fabriqués ici".

Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Intel a dévoilé ses chiffres après bourse hier soir, avec Ford Motor, Baker Hughes, Norfolk Southern, Newmont et VeriSign. Intel et Ford, les deux dossiers les plus suivis du lot, ont rassuré. Procter & Gamble, HCA Healthcare, General Dynamics, Illinois Tool Works ou Booz Allen Hamilton, ont publié avant bourse ce vendredi.

Sur le Nymex, le baril de brut WTI évolue sous les 62$, pratiquement stable. L'once d'or fin cède 1,1% à 4.083$. L'indice dollar recule de 0,1% face à un panier de devises. Le bitcoin remonte à 111.000$ environ.

Les valeurs

Intel flambe à Wall Street suite à sa publication financière trimestrielle. Le fragile géant des microprocesseurs avait profité en septembre de l'annonce d'un accord avec Nvidia qui verrait le leader des puces d'IA investir 5 milliards de dollars dans des actions ordinaires du groupe (à 23,28$ pièce). En août, le gouvernement américain avait déjà pris une participation de 10% dans le fabricant de puces en difficulté. Washington avait ainsi investi 8,9 milliards de dollars dans ses actions ordinaires, acquérant 433,3 millions de titres au prix de 20,47$ l'action... Hier soir, Intel a annoncé pour son 3e trimestre des revenus de 13,65 milliards de dollars et un bénéfice net part du groupe de 4,1 milliards de dollars, avec la demande liée à l'IA et les mesures de réduction des coûts. Ainsi, les revenus ont progressé de 3% et le résultat est repassé nettement dans le vert, après un déficit massif de 16,6 milliards de dollars au T3 2024. Le bénéfice par action s'est affichée à 90 cents et le bpa ajusté à 23 cents. La marge brute a atteint 38,2% contre 15% un an plus tôt.

Intel envisage, pour son 4e trimestre, des revenus allant de 12,8 à 13,8 milliards de dollars, pour une perte par action part du groupe de 14 cents et un bpa ajusté positif de 8 cents, la guidance excluant Altera suite à la cession d'un intérêt majoritaire finalisée au 3e trimestre. "Nos résultats du troisième trimestre reflètent une meilleure exécution et des progrès constants dans la réalisation de nos priorités stratégiques", a déclaré Lip-Bu Tan, DG d'Intel. "L'IA accélère la demande de calcul et crée des opportunités attractives pour l'ensemble de notre portefeuille, notamment nos plateformes x86 principales, nos nouveaux efforts dans les ASIC et accélérateurs dédiés, et nos services de fonderie. Les processeurs et l'écosystème Intel, leaders du secteur, ainsi que notre fabrication logique et notre R&D de pointe aux États-Unis, nous positionnent idéalement pour capitaliser sur ces tendances au fil du temps". "Nous avons pris des mesures significatives ce trimestre pour renforcer notre bilan, notamment grâce à un financement accéléré du gouvernement américain et aux investissements de Nvidia et de SoftBank Group, qui accroissent notre flexibilité opérationnelle et démontrent le rôle essentiel que nous jouons dans l'écosystème", a ajouté David Zinsner, directeur financier.

Alphabet est revenu hier soir à l'approche de ses sommets historiques à Wall Street, alors que sa filiale Google va fournir jusqu'à 1 million de ses puces d'IA spécialisées à la startup d'IA Anthropic. Bloomberg évoque "un accord d'une valeur de plusieurs dizaines de milliards de dollars qui renforce son partenariat avec la startup d'intelligence artificielle", récemment valorisée 183 milliards de dollars dans le cadre d'une levée de fonds de série F menée par Iconiq, Fidelity Management & Research Company et Lightspeed Venture Partners. Les unités de traitement tensorielles (TPU), puces conçues sur mesure par Google pour accélérer les charges de travail d'apprentissage automatique, devraient être déployées en 2026, offrant une capacité opérationnelle de plus d'un gigawatt dans un avenir proche selon Google. L'accord figure selon Bloomberg "parmi les plus importants jamais réalisés dans la course au matériel d'IA", mais Google n'a pas commenté la manière dont Anthropic entendait financer son accès aux fameux TPU.

Ford a dépassé les anticipations de marché au 3e trimestre, mais prévient que l'incendie de l'usine Novelis a impacté son résultat d'exploitation d'au moins 1,5 milliard de dollars et ajuste en baisse ses prévisions pour l'année entière en raison de l'incendie. Ford a indiqué que l'incendie de l'usine d'aluminium Novelis à New York entraînerait un impact négatif sur l'Ebit ajusté 2025 de 1,5 à 2 milliards de dollars, ce qui affectera également les flux de trésorerie de l'année. Ford a revu ses prévisions pour l'année entière, tablant désormais sur un résultat d'exploitation ajusté de 6 à 6,5 milliards de dollars et un flux de trésorerie disponible ajusté de 2 à 3 milliards de dollars. Ford a ajouté que l'interruption de la production entraînerait un impact à court terme considérable sur le fonds de roulement, qui s'inverserait l'année prochaine. Le management a toutefois précisé lors de la présentation des résultats que Ford aurait augmenté ses prévisions pour l'ensemble de l'année sans l'incendie de Novelis, à plus de 8 milliards de dollars d'Ebit ajusté...

Sur le trimestre clos, le constructeur a annoncé un chiffre d'affaires automobile de 47,2 milliards de dollars, bien au-dessus du consensus, pour un bpa ajusté de 45 cents également meilleur que prévu et un Ebit ajusté de 2,6 milliards de dollars. Les revenus totaux ont été de 50,5 milliards de dollars (+9%) contre 47 milliards de consensus. Le bpa ajusté était attendu à 36 cents. Le groupe subit les droits de douane sur les véhicules automobiles imposés par Trump, qui lui ont coûté 700 millions de dollars au troisième trimestre, pour un impact net annuel de 1 milliard de dollars.

Baker Hughes, groupe spécialisé dans la conception, la fabrication et la commercialisation de systèmes et d'équipements à destination des industries pétrolière et gazière, a publié hier soir à Wall Street pour son 3e trimestre un bénéfice net part du groupe de 609 millions de dollars et un bénéfice ajusté par action de 68 cents, supérieur au consensus de marché. Le groupe de services pétroliers de Houston a réalisé des revenus de plus de 7 milliards de dollars sur la période, également meilleurs que prévu, contre 6,9 milliards de dollars un an avant. L'Ebitda ajusté a légèrement progressé à 1,24 milliard. Les commandes ont totalisé 8,2 milliards contre 6,7 milliards un an plus tôt, à la même période.

Newmont, le géant de la production aurifère, perd plus de 7% avant bourse à Wall Street, alors que les cours de l'or retombent à 4.058$ l'once désormais. Le groupe a publié hier soir pour son 3e trimestre des revenus de 5,52 milliards de dollars et un bénéfice par action de 1,71$, dépassant les attentes avec les prix de l'or et malgré la plus faible production. Le groupe a toutefois prévenu d'un plus faible cash flow à venir. Ainsi, le free cash flow du quatrième trimestre devrait être affecté par des dépenses accrues, avec la hausse des coûts liés à la construction des installations de traitement des eaux à Yanacocha et les indemnités de départ prévues au troisième trimestre.

VeriSign, le groupe de Reston, Virginie, fournisseur mondial de services d'enregistrement de noms de domaines et leader dans l'infrastructure internet, a réalisé pour son 3e trimestre fiscal un bénéfice net de 213 millions de dollars et un bénéfice par action de 2,27$, pour des revenus de 419 millions de dollars. Le consensus était logé à 2,25$ de bénéfice par action pour 417 millions de dollars de recettes. Les revenus progressent de 7% en glissement annuel et le bpa de 10%. Le bénéfice opérationnel augmente de 6% à 284 millions de dollars.

Procter & Gamble, le géant américain des produits de grande consommation dans les soins, l'hygiène ou le rasage, a publié au titre de son troisième trimestre calendaire (1er trimestre fiscal) des revenus de 22,4 milliards de dollars en croissance de 3% en glissement annuel, à comparer à un consensus de 22,2 milliards de dollars. Le bénéfice ajusté trimestriel par action s'est établi à 1,99$, en hausse lui aussi de 3%, contre 1,90$ de consensus. Le bénéfice net atteint 4,75 milliards de dollars, en progression de 20%. La croissance organique des ventes ressort à 2%. La marge brute est en ligne avec les attentes à 51,4%. Sur l'exercice 2026, le groupe envisage toujours une augmentation des revenus allant de 1 à 5%, pour un bpa ajusté allant de 6,83 à 7,09$

General Dynamics, le contractant de défense basé en Virginie, a publié au titre de son 3e trimestre fiscal un bénéfice net de 1,06 milliard de dollars et 3,88$ par titre, au-dessus des attentes, pour des revenus de plus de 12,9 milliards de dollars également meilleurs que prévu. Ainsi, les revenus se sont appréciés de 10,6% en glissement annuel, tandis que le bénéfice par action a grimpé de 15,8%. Le groupe évoque une "très forte activité de commandes" sur ses quatre segments. Les commandes ont totalisé 19,3 milliards durant le trimestre, tandis que le backlog estimé total a atteint 167,7 milliards de dollars.

HCA Healthcare, l'opérateur hospitalier américain, grimpe avant bourse à Wall Street sur des comptes meilleurs que prévu. L'établissement a publié pour son 3e trimestre un bénéfice net part du groupe de 1,64 milliard de dollars (+29%) et 6,96$ par titre (+42% sur une base ajustée), bien au-dessus des attentes, pour des revenus de 19,2 milliards de dollars en augmentation de 9,6%. L'Ebitda ajusté a augmenté de 18,5% à 3,87 milliards de dollars. Le cash flow des activités opérationnelles a totalisé 4,42 milliards de dollars. HCA table désormais sur un bénéfice par action annuel allant de 27 à 28$, pour des revenus compris entre 75 et 76,5 milliards de dollars, soit une révision en hausse de la guidance. L'Ebitda ajusté est anticipé entre 15,25 et 15,65 milliards de dollars. Le bénéfice net pdg est attendu entre 6,495 et 6,715 milliards.

Illinois Tool Works, le groupe industriel diversifié américain, actif notamment dans les fixations et composants techniques, a publié pour son 3e trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 2,81$ (+6%), supérieur au consensus, pour des revenus en ligne avec les anticipations d'analystes à 4,1 milliards de dollars, en croissance de 2% dont 1% en organique. La marge opérationnelle ressort record à 27,4%, en expansion de 90 points de base. Le cash flow opérationnel atteint 1 milliard de dollars et le free cash flow ressort à 0,9 milliard, en croissance de 15%. Le groupe table désormais sur un bénéfice annuel par action allant de 10,40 à 10,50$.

Société(s) citée(s) :
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Fortuneo