Les projets de Vivendi ne font pas que des heureux. Le fonds activiste CIAM a saisi l'Autorité des marchés financiers pour protester contre les modalités du projet de scission partielle de Vivendi en trois entités, que le groupe souhaite coter sur trois places boursières différentes. Vivendi avait annoncé fin 2023 un projet de scission de Canal+, Havas et Hachette, ces trois sociétés devant être cotées séparément à Londres, Amsterdam et sur Euronext Growth à Paris.
CIAM explique que le point commun de ces trois places de cotation est de permettre de déroger aux règles relatives aux offres publiques, notamment lors du franchissement et du dépassement du seuil de 30%. D'après le fonds activiste, ce projet permettrait ainsi à l'actionnaire de contrôle, le groupe Bolloré, de "vider Vivendi de ses actifs essentiels tout en renforçant son contrôle sur Canal+, Havas et Louis Hachette Group sans avoir à lancer d'offre publique".
Afin de garantir le respect des droits des actionnaires, CIAM, qui détient "moins de 1%" du capital de Vivendi, a donc saisi l'Autorité pour qu'elle enjoigne le Groupe Bolloré et les sociétés avec lesquelles elle agit de concert à déposer une offre publique visant les actions Vivendi. À défaut de prise en compte de ses demandes, CIAM a l'intention de contester vigoureusement ce projet de scission en assemblée d'actionnaires.
Le conseil de surveillance de Vivendi, présidé par Yannick Bolloré, a validé lundi le projet de scission en Bourse du groupe, qui sera donc séparé en quatre : Canal+, Havas, Louis Hachette et Vivendi SE. Le plan détaillé, publié mardi, doit être soumis au vote des actionnaires le 9 décembre.