Ben & Jerry's n'est "pas à vendre". Le géant américain Unilever a fait taire les rumeurs jeudi en assurant vouloir conserver cette marque clé de la division glaces du groupe de biens de consommation, qui sera bientôt scindée. "La séparation et la cotation des glaces sont l'option qui, selon nous, maximise la valeur actionnariale, et cela n'a pas changé", a déclaré le PDG Fernando Fernandez lors d'une conférence de presse. À compter du 1er juillet, les glaces Unilever seront rebaptisées Magnum Ice Cream Company, en hommage à l'autre marque bien connue de la division, et cotées aux Pays-Bas en tant qu'entité distincte.
Les spéculations sur l'avenir de Ben & Jerry's vont bon train, alors que les fondateurs Ben Cohen et Jerry Greenfield ont exprimé leur intérêt pour le rachat de leur marque de glaces éponyme, après des années de tensions avec Unilever, selon les informations de l'agence Bloomberg.
Tensions
Fondée en 1978, Ben & Jerry's est devenue populaire grâce à ses parfums originaux mais aussi à son soutien à des causes progressistes. Lorsqu'Unilever a racheté l'entreprise en 2000, un accord a instauré la mise en place d'un conseil d'administration indépendant, afin de protéger ses valeurs sociales. Mais les deux parties sont de plus en plus en désaccord sur ce point, et en 2022 par exemple, Ben & Jerry's a poursuivi Unilever en justice pour avoir bloqué ses tentatives de cesser la vente de glaces en Cisjordanie occupée.
En début de semaine, Reuters a rapporté qu'Unilever menaçait de suspendre le financement de la Fondation Ben & Jerry's, une organisation américaine à but non lucratif. Unilever lui verse environ 5 millions de dollars par an, selon Fernado Fernandez, et souhaite savoir où cet argent est dépensé. "Nous n'avons proféré aucune menace", s'est justifié le patron, ajoutant toutefois que les audits font partie intégrante d'une bonne gouvernance.