UniCredit devrait se montrer patient. La banque italienne pourrait attendre plusieurs années avant de se prononcer sur une offre de rachat globale de Commerzbank AG après que la hausse de l'action de son concurrent allemand a rendu une éventuelle transaction plus coûteuse. Si la progression du cours Commerzbank se traduit par un gain financier pour UniCredit, le DG de l'établissement milanais a déclaré qu'il devait être convaincu du bien-fondé de cette hausse avant de décider d'une éventuelle transaction stratégique. Cela pourrait vouloir dire attendre jusqu'en 2027, a affirmé le dirigeant, en référence à la date à laquelle le prêteur allemand vise un rendement des capitaux propres de 13,6% et un bénéfice de 3,8 milliards d'euros.
"C'est une transaction différente" de celle qui a vu UniCredit prendre une participation initiale, a déclaré Andrea Orcel lors de la conférence 'Morgan Stanley European Financials' à Londres. "Je peux attendre et, d'ici la fin de la période, soit 2027, déterminer si c'est une bonne chose", a précisé le dirigeant cité par 'Bloomberg'. "Je pense qu'à ce stade, la patience est le point le plus important car nous devons exécuter notre plan et le mener à bien", a-t-il ajouté.
Depuis qu'UniCredit a dévoilé ses intentions en septembre, l'action Commerzbank a presque doublé, surperformant celle de son prétendant, le groupe allemand ayant revu à la hausse ses objectifs pour convaincre les investisseurs de soutenir sa stratégie d'indépendance. A.Orcel avait précédemment indiqué qu'il pourrait se prononcer sur une éventuelle offre de rachat d'ici la fin de l'année, avant de signaler la semaine dernière que le processus pourrait prendre plus de temps.
Un autre facteur influençant la décision sera le temps nécessaire à l'Allemagne pour former un nouveau gouvernement, ainsi que l'approbation du régulateur allemand, a ajouté le patron d'UniCredit. La semaine dernière, la banque italienne a obtenu l'autorisation réglementaire de la Banque centrale européenne de détenir jusqu'à 29,9% du capital de la Commerzbank, franchissant ainsi une première étape pour convertir ses produits dérivés en actions physiques. Berlin s'est, jusqu'ici, vivement opposé à la tentative de rachat de la Commerzbank, un prêteur clé pour les nombreuses petites et moyennes entreprises qui constituent l'épine dorsale de l'économie du pays. Andrea Orcel a déclaré à plusieurs reprises qu'il n'envisagerait une reprise totale que si toutes les parties prenantes y sont favorables...