Des centaines de millions d'euros blanchis... Un réseau criminel soupçonné d'avoir orchestré une fraude massive liée aux investissements en cryptomonnaies a été démantelé en Espagne, a annoncé Europol ce lundi. L'organisation aurait blanchi quelque 460 millions d'euros, à travers un vaste système international impliquant des transferts bancaires, des retraits en espèces et des opérations sur des plateformes de cryptoactifs.

"L'enquête a identifié que les auteurs avaient blanchi 460 millions d'euros de bénéfices illicites volés par la fraude d'investissement en crypto à plus de 5.000 victimes du monde entier", a précisé l'Agence de l'Union européenne pour la coopération des services répressifs, basée à La Haye, dans un communiqué.

Dirigée par les autorités espagnoles, l'enquête a mobilisé des forces de l'ordre de plusieurs pays, notamment la France, l'Estonie et les Etats-Unis. Selon Europol, l'opération a abouti à l'arrestation de cinq individus : trois ont été interpellés dans les îles Canaries et deux autres à Madrid.

Une structure bancaire et commerciale à Hong Kong ?

Europol précise que le réseau s'appuyait sur un maillage mondial de complices pour lever des fonds destinés à être blanchis. Ces fonds transitaient notamment via des portefeuilles de cryptomonnaies, des comptes bancaires sous de fausses identités et des plateformes d'échange.

Par ailleurs, les enquêteurs soupçonnent l'organisation d'avoir établi une structure bancaire et commerciale à Hong Kong. Cette entité aurait servi de façade pour faire transiter des fonds illégaux, en passant par différentes plateformes de paiement et des comptes créés sous de fausses identités.

"La fraude en ligne est une épidémie qui touche les citoyens, les entreprises et les institutions publiques de l'UE. L'ampleur, la variété, la sophistication et la portée des stratagèmes de fraude en ligne sont sans précédent", a affirmé Europol, qui s'attend à ce que la fraude en ligne "dépasse d'autres types de criminalité grave et organisée, car elle est accélérée par l'IA, aidant ainsi à l'ingénierie sociale et à l'accès aux données".