Pas suffisant ! Toyota Motor a chuté de plus de 5% à Tokyo ce matin, signant sa plus forte baisse depuis avril, malgré le relèvement de ses prévisions annuelles. Estimant que les efforts de réduction des coûts et les fortes ventes de véhicules hybrides devraient contribuer à compenser l'impact des droits de douane américains, le géant asiatique vise désormais un bénéfice opérationnel de 3.400 milliards de yens (19,34 milliards d'euros) pour l'exercice se terminant fin mars, soit une hausse de 6% par rapport à sa prévision précédente de 3.200 milliards de yens. Mais le marché attendait mieux puisque le consensus était jusqu'ici positionné à 3.900 milliards de yens. Les ventes nettes sont pour leur part attendues à 49.000 MdsY contre 48.500 MdsY précédemment.
"Malgré l'impact des droits de douane américains, nous avons poursuivi nos efforts d'amélioration, notamment en augmentant le volume des ventes, en réduisant les coûts et en augmentant les bénéfices de la chaîne de valeur", a déclaré le constructeur. Les constructeurs automobiles japonais sont désormais soumis à un droit de douane de 15% sur les voitures et les pièces automobiles qu'ils exportent vers les États-Unis, à la suite d'un accord bilatéral conclu en juillet. Bien que ce taux représente une forte augmentation par rapport aux droits de douane précédents de 2,5%, il est bien inférieur aux 25% menacés par Trump.
Toyota a fait état d'une deuxième baisse consécutive de son bénéfice opérationnel au deuxième trimestre, à 839,6 milliards de yens, soit un recul marqué de 27% sur un an et inférieur aux attentes des analystes. Les constructeurs automobiles mondiaux alertent depuis des mois sur les pertes de plusieurs milliards de dollars qu'ils risquent de subir en raison de la guerre commerciale. Cette guerre a contraint les entreprises à augmenter leurs prix, à délocaliser leur production aux États-Unis ou à réduire leur production.
Malgré ces difficultés, Toyota a enregistré des ventes mondiales record au cours de son premier semestre fiscal. Le constructeur commence même à regagner du terrain en Chine, où les marques locales de véhicules électriques, menées par BYD, dominent le marché, et a réalisé de modestes gains aux États-Unis malgré les droits de douane. "Les ventes ont progressé principalement au Japon et en Amérique du Nord malgré l'impact des droits de douane américains", a déclaré Kenta Kon, directeur financier de Toyota. La part des véhicules électrifiés - incluant les véhicules électriques à batterie et les hybrides essence-électrique - a atteint 47% au cours du semestre, grâce notamment aux fortes ventes d'hybrides en Amérique du Nord et en Chine, a précisé le dirigeant cité par 'Bloomberg'.