Stellantis recule de 1% ce mercredi à 8,20 euros, alors que le groupe continuera à prendre des "décisions difficiles" pour redresser la barre, a admis lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats intermédiaires, Antonio Filosa, le nouveau DG de Stellantis. Ce dernier a déclaré que la société organisera une journée investisseurs début 2026 et présentera sa nouvelle stratégie... Le directeur financier, Doug Ostermann, a indiqué lors de la même conférence qu'il entrevoyait une opportunité d'augmenter les prix au second semestre aux États-Unis afin de compenser les coûts des droits de douane. "De nombreux véhicules pré-tarifs, présents chez les concessionnaires, sont en rupture de stock. Je pense que nous assisterons à une dynamique sectorielle favorable aux prix", a précisé le dirigeant, cité par 'Bloomberg'. Parmi les derniers avis de brokers, BNP Paribas Exane reste à 'surperformance' avec un objectif ajusté de 13 à 11 euros. Rappelons que le groupe a confirmé hier une perte nette de 2,3 milliards d'euros sur le premier semestre et rétabli des prévisions pour la fin d'année... Jefferies ('achat') estime quant à lui que le Mexique est le principal point sensible des prévisions tarifaires. Dans l'ensemble, la réintroduction de prévisions vagues pourrait décevoir, avec une marge attendue faible à un chiffre et une amélioration du flux de trésorerie disponible, mais sans autres détails.
Morgan Stanley ('surpondérer') souligne quant à lui que les bénéfices ont été très faibles comme pré-annoncé... L'entreprise a rétabli des prévisions modérées, "anticipant des améliorations au second semestre 2025 grâce à la disponibilité de nouveaux produits, qui devraient se manifester progressivement sur le reste de l'année". Citi ('neutre') indique que la marge opérationnelle ajustée est bien inférieure au consensus en raison d'une baisse du volume/mix et de l'augmentation des primes et des coûts de garantie dans certaines régions, ce qui a impacté le flux de trésorerie disponible.
Questions posées
Bien que les détails du premier semestre n'aient probablement pas été très surprenants (très faibles en Amérique du Nord et dans l'UE, vents contraires liés aux volumes/mix, aux prix, à l'industrie), Oddo BHF trouve les perspectives plus prudentes du côté de la trésorerie, le groupe n'étant pas en mesure de prévoir un FCF positif au deuxième semestre, ne ciblant qu'une amélioration par rapport à la consommation de trésorerie de 3 milliards d'euros au premier semestre. L'analyste attend des précisions lors de la conférence téléphonique de cet après-midi (première pour le nouveau DG), mais considère cette publication comme une confirmation, si besoin était, que la situation de Stellantis reste précaire et que le nouveau patron est confronté à une tâche ardue, nécessitant beaucoup d'efforts et de temps pour redresser le groupe.
Même au-delà de 2025, une grande incertitude subsiste quant à l'ampleur réaliste de la reprise en 2026 (le broker vise une marge opérationnelle de 4,5% contre 2,1% en 2025), toujours inférieure de 15% aux attentes du consensus. Ceci, combiné à la faiblesse des performances de 2025 (flux de trésorerie négatif notamment), devrait pénaliser significativement le dividende, qui devrait être divisé par deux au moins. Dans ce contexte, l'analyste pense qu'il est encore trop tôt pour revenir sur le titre ('neutre'), notamment en raison d'une valorisation peu attractive et de meilleures opportunités chez d'autres constructeurs...