Signal alarmant ? Les investisseurs japonais ont vendu en masse des obligations d'Etat françaises en juillet. Selon les dernières données de la balance des paiements du ministère japonais des Finances reprises par 'Bloomberg', les fonds nippons ont cédé 1.320 milliards de yens (9,2 milliards de dollars) de titres du gouvernement français en juillet, soit le plus fort mouvement mensuel de vente depuis plus de quatre ans. Un signe que l'un des actifs les plus sûrs d'Europe jusqu'ici a perdu de sa superbe auprès des opérateurs internationaux après les soubresauts politiques de l'été. Or, plus de la moitié de la dette publique française est détenue par des investisseurs étrangers, selon les dernières données de la Banque de France.
"Nous pensons que les investisseurs japonais réévaluent la proportion relativement importante de leurs avoirs dans les pays 'semi-core' au profit de crédits de qualité investissement-grade en euros, d'obligations supranationales et peut-être, dans un avenir pas trop lointain, de (dette) périphériques", explique à l'agence Evelyne Gomez-Liechti, stratège multi-actifs chez Mizuho International.
Outre la tenue d'élections législatives anticipées surprises, le déficit a gonflé à 5,5% du produit intérieur brut en 2023, ce qui a incité S&P Global Ratings à abaisser la note souveraine de la France et l'Union européenne à lancer une procédure pour imposer une plus grande discipline budgétaire. Bien qu'un nouveau Premier ministre ait été nommé cette semaine, aucun parti ne dispose d'une majorité suffisamment large pour gouverner seul. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a quant à lui appelé à des efforts pour réduire les dépenses ainsi qu'à " surmonter le tabou " de l'augmentation des impôts pour assainir les finances du pays, souligne l'agence.