Les cours pétroliers reculent assez nettement en début de journée en Europe sur des informations indiquant que l'Iran serait prêt à renoncer à l'arme nucléaire dans le cadre d'un accord avec les États-Unis en échange d'un allègement des sanctions. Hier, le Brent et le WTI ont mis fin à une série haussière de quatre séances après qu'une augmentation surprise des stocks de pétrole américains la semaine dernière eut accru les inquiétudes des investisseurs concernant une offre excédentaire d'or noir. Le baril de WTI pour livraison juin cède actuellement 2,3% à 61,7 dollars sur le Nymex alors que le baril de Brent de la mer du Nord (échéance juillet) rend 2,2% à 64,6 $ à Londres.
L'Iran est prêt à signer un accord sous certaines conditions, a rapporté 'NBC News', citant Ali Shamkhani, l'un des principaux conseillers du chef suprême de la nation membre de l'OPEP. L'augmentation des flux en provenance d'Iran pourrait aggraver une surabondance potentielle de brut plus tard cette année, après que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés ont commencé le mois dernier à rétablir les approvisionnements interrompus depuis 2022. Le groupe n'a néanmoins ajouté sur le marché que 25.000 barils par jour en avril, soit une fraction des 138.000 bj prévus, selon un rapport publié mercredi. L'alliance pourrait décider d'une nouvelle augmentation de sa production lors d'une réunion le 1er juin.
"Les nouvelles ventes ont été déclenchées par l'espoir qu'un accord nucléaire américano-iranien allégerait les sanctions américaines récemment renforcées contre l'Iran, ce qui pourrait desserrer l'équilibre entre l'offre et la demande mondiales de brut", affirme Yuki Takashima, économiste chez Nomura Securities. L'Arabie saoudite soutient pleinement les négociations nucléaires américano-iraniennes et espère des résultats positifs, a déclaré mercredi le ministre des Affaires étrangères du royaume, le prince Fayçal ben Farhan Al-Saoud.
Aux Etats-Unis, les données de l'Energy Information Administration (EIA) dévoilées hier ont montré que les stocks de brut aux USA ont augmenté de 3,5 millions de barils pour atteindre 441,8 mb au cours de la semaine terminée le 9 mai, contre une baisse de 1,1 mb attendue par le consensus 'Reuters'. De quoi renforcer les craintes d'un ralentissement de la consommation d'or noir dans la première puissance mondiale alors que la guerre commerciale menée par Trump se poursuit malgré les récents accords annoncés avec la Chine et le Royaume-Uni.