LA TENDANCE
La semaine se poursuit avec un rythme effréné de publications semestrielles. Le CAC 40 repasse toutefois légèrement dans le rouge en fin de matinée (-0,1% autour de 7.850 points) après un début de séance positif qui avait permis de repasser brièvement au-dessus des 7.900 points.
Parmi les publications, Société Générale et Safran sont les gagnants du jour mais les chutes sont nombreuses. Accor, FDJ United ou Eramet cèdent environ 10%. Vinci et ArcelorMittal reculent aussi assez nettement.
Wall Street accélère avant bourse ce jeudi, attendu sur de nouveaux sommets. Microsoft et Meta ont très positivement surpris hier soir avec leurs comptes trimestriels soutenus par l'intelligence artificielle, alors que Qualcomm, Arm et Lam Research ont affiché des performances jugées plus mitigées. la Fed résiste quant à elle toujours aux coups de pression de Donald Trump, optant pour un nouveau statu quo monétaire en attendant une potentielle baisse de taux en septembre.
VALEURS EN HAUSSE
Société Générale gagne près de 6% à 55,4 euros, au plus haut depuis 2009, les opérateurs saluant le relèvement des objectifs et l'annonce d'un plan de rachat d'actions additionnel d'un milliard d'euros. Un premier acompte sur dividende, d'une valeur de 0,61 euro par action, sera versé en octobre. La banque dirigée par Slawomir Krupa a publié un résultat net part du groupe en hausse de 30,6% à 1,45 milliard d'euros au deuxième trimestre, dépassant les estimations des analystes, pour un produit net bancaire en hausse de 1,6% à 6,79 milliards d'euros, également supérieur aux attentes. Société Générale vise dorénavant un coefficient d'exploitation inférieur à 65% en 2025, contre moins de 66% précédemment, et une rentabilité sur actif net tangible d'environ 9%, contre plus de 8% initialement annoncé. " Nous sommes en avance sur toutes nos cibles annuelles au premier semestre et ainsi en mesure de les revoir à la hausse pour l'année 2025" a déclaré Slawomir Krupa.
Safran (+4% à 292 euros) a publié une croissance un peu plus forte que prévu de son chiffre d'affaires au premier semestre, aidée notamment par la demande pour les pièces de rechange pour moteurs, et a relevé ses objectifs pour l'ensemble de l'année. Le chiffre d'affaires ressort ainsi à 14,769 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 13,2% sur une base organique. Le résultat opérationnel courant du groupe a grimpé de 27,2% à 2,51 milliards d'euros au deuxième trimestre, alors que le consensus était situé à 2,39 milliards d'euros. "Compte tenu de cette solide performance, nous relevons l'ensemble de nos prévisions annuelles et réaffirmons notre confiance dans nos perspectives à moyen terme", a expliqué le directeur général de Safran, Olivier Andriès. L'équipementier aéronautique français s'attend désormais, à périmètre constant et hors impact potentiel des droits de douane, à un chiffre d'affaires en augmentation de 10% à 12%, contre une hausse d'environ 10% attendue précédemment. Le résultat opérationnel courant devrait être compris entre 5 milliards et 5,1 milliards d'euros, contre 4,8 milliards à 4,9 milliards attendus auparavant
Spie gagne 3,6% à 50,7 euros, au plus haut historique. La société spécialisée dans les services de génie, d'énergie et de communication a dévoilé d'excellents résultats avec un EBITA en hausse de 13,2% à 301 ME pour une progression des revenus de 5,8% à 4,979 MdsE. La marge d'EBITA s'améliore encore de 40 pb à 6%. Le management réaffirme son objectif d'un CA 2025 bien supérieur à 10 MdsE, tiré par la poursuite de la croissance organique et une activité d'acquisitions " bolt-on " soutene. Compte tenu de ces résultats, le groupe précise que sa marge d'EBITA est désormais anticipée à au moins 7,6%, soit une hausse de 40 pb (précédemment attendue en hausse).
Mersen gagne 9% à 23,7 euros. Le résultat opérationnel courant s'élève à 57,8 millions d'euros au premier semestre 2025, soit une marge opérationnelle courante de 9,5% du chiffre d'affaires, en ligne avec les objectifs annuels (entre 9% et 9,5%).
VALEURS EN BAISSE
ArcelorMittal abandonne 4% à 27,1 euros en matinée. Le géant de l'acier a dévoilé des comptes trimestriels globalement conformes aux attentes du marché mais a abaissé ses prévisions de demande d'acier hors de Chine, la guerre commerciale de Donald Trump freinant la croissance économique. Le deuxième sidérurgiste mondial prévoit désormais une croissance de la consommation apparente d'acier hors de Chine de 1,5% à 2,5%, contre une prévision antérieure de 2,5% à 3,5%. "En raison des obstacles tarifaires persistants, l'activité économique reste atone ; aucun réapprovisionnement n'a été observé, les clients restant dans l'expectative, a déclaré ArcelorMittal dans un communiqué. "Cela a créé des obstacles à la demande qui n'étaient pas anticipés en début d'année". Sur le trimestre clos fin juin, ArcelorMittal a dégagé un Ebitda de 1,86 milliard de dollars, en hausse de 18% en séquentiel, et supérieur de 1% au consensus, pour des revenus de 15,93 Mds$ (-2%). Le bénéfice net a atteint 1,79 Md$. Ces résultats ont été soutenus par un effet prix-coût positif en Europe, où la hausse des prix de vente a compensé la progression des coûts des matières premières, ainsi que par une contribution accrue de l'Inde, a précisé le groupe basé au Luxembourg.
Accor signe le gadin du jour à Paris avec une action qui chute de 10% à 44,4 euros dans de copieux volumes. Le titre n'avait plus enregistré un tel plongeon depuis mars 2020 et la crise du Covid-19. Le groupe hôtelier a dévoilé des comptes semestriels robustes et globalement meilleurs que prévu mais le marché s'inquiète de l'impact des changes sur les résultats. L'opérateur des chaînes Ibis, Novotel et Sofitel table sur une croissance de son excédent brut d'exploitation (EBE) courant entre 9% et 10% pour l'année fiscale en cours, tout en précisant d'un impact négatif d'environ 60 millions d'euros sur la base des taux de changes attendus.
Airbus cède 1% à 177 euros ce jeudi, après que le constructeur aéronautique a dépassé les attentes en matière de résultat d'exploitation ajusté, tout en affichant des flux de trésorerie disponibles décevants au deuxième trimestre. Airbus a brûlé 1,6 milliard d'euros de trésorerie au cours des six premiers mois, soit deux fois plus que les 888,6 ME estimés par les analystes.
Eramet perd 9% à 48 euros. Le groupe a publié un EBITDA semestriel ajusté (hors SLN) de 191 ME, en baisse de 45% par rapport au S1 2024, principalement en raison de la contribution réduite de PT WBN (- 92 ME, soit près de 2/3 de la baisse) s'expliquant par : Le démarrage prévu de nouveaux sites de production minière à Weda Bay en Indonésie, conjugué à des limitations dans les permis d'exploitation, conduisant à une dégradation significative de la teneur en nickel, ainsi qu'à une hausse des coûts opérationnels; Un mix produit défavorable ayant impacté les volumes vendus (- 8%).
Renault recule de 0,6% à 33 euros après la présentation de ses comptes semestriels détaillés. Le constructeur automobile a fait état d'une perte nette, part du groupe, de 11,18 milliards d'euros, conséquence notamment d'une perte exceptionnelle de 9,3 milliards sur sa participation dans Nissan dont il a modifié la méthode de comptabilisation. Hors impacts liés à Nissan - la perte exceptionnelle et la contribution négative aux résultats, qui n'affecteront plus le résultat les exercices suivants - le résultat net, part du groupe, aurait atteint 461 millions d'euros, a précisé la société. La marge opérationnelle a reculé de 2,1 points à 6% (vs 6,23% de consensus), pour moitié à cause des véhicules utilitaires, pour un chiffre d'affaires en hausse de 2,5% à 27,6 milliards d'euros.