LA TENDANCE
Le CAC40 reperd 0,8% ce lundi autour de 7.825 points après avoir brièvement retrouvé les 7.900 points en fin de semaine dernière. Wall Street est attendu en baisse aujourd'hui après la décision de Moody's, vendredi soir, d'abaisser la note crédit des Etats-Unis. Le rendement des bons du Trésor à 30 ans se tend de 5,5 points de base et atteint le seuil psychologique des 5%. Le taux de la dette américaine à 10 ans grimpe de son côté à plus de 4,50%. L'agence de notation a donc dégradé la note souveraine américaine de 'Aaa' à 'Aa1', estimant que l'endettement et les intérêts versés par le pays sont "significativement plus élevés" que d'autres dettes souveraines bénéficiant d'une note similaire. Moody's constate que "les administrations successives et le Congrès ne parviennent pas à s'entendre sur des mesures pour inverser la tendance de vastes déficits budgétaires annuels et de coûts d'intérêts croissants".
Cette dégradation risque de renforcer les inquiétudes croissantes de Wall Street concernant le marché des obligations souveraines américaines, alors que le Capitole débat de nouvelles baisses d'impôts non financées et que l'économie semble vouée à ralentir, le président Donald Trump remettant en cause des partenariats commerciaux de longue date et renégociant des accords commerciaux avec ses principaux partenaires.
Le Secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a d'ailleurs déclaré hier sur CNN que les tarifs douaniers reviendraient à des niveaux dits "réciproques" et donc nettement plus élevés si aucun accord commercial n'était conclu pendant la pause de 90 jours. "Le président Trump les a avertis que s'ils ne négociaient pas de bonne foi, ils reviendraient à leur niveau du 2 avril", a expliqué Bessent, ajoutant que les États-Unis accordaient la priorité aux accords commerciaux avec 18 partenaires clés. Il n'a pas indiqué quand les tarifs pourraient revenir à des niveaux réciproques.
VALEURS EN HAUSSE
Plus forte hausse du CAC40, BNP Paribas gagne près de 2% à 76 euros. La banque a annoncé le lancement de son programme de rachat d'actions prévu pour 2025 pour un montant maximum de 1,084 milliard d'euros. L'autorisation de la Banque Centrale Européenne a été obtenue et un contrat a été conclu avec un prestataire de services d'investissement agissant de manière indépendante, chargé par une instruction irrévocable du rachat des actions. La période de rachat débutera le 19 mai 2025 pour s'achever le 20 juin 2025 au plus tard. Les actions acquises dans le cadre du programme seront annulées.
Roche Bobois progresse de 1,1% à 35,6 euros. TP ICAP Midcap est passé à l''achat' en visant 35 euros.
VALEURS EN BAISSE
Thales (-0,7% à 249 euros), le concepteur de connecteurs et composants électroniques Radiall et le géant taïwanais de la fabrication de produits électroniques Foxconn, annoncent qu'ils ont engagé des discussions préliminaires pour explorer la possibilité de créer, en France, une capacité industrielle d'assemblage et de test externalisée de semi-conducteurs (OSAT). "Avec une capacité de production prévue de plus de 100 millions de composants de type System In Package (SIP) par an d'ici 2031, ce projet vise à répondre au marché européen du packaging avancé de semi-conducteurs dans les secteurs de l'aérospatial, de l'automobile, des télécommunications et de la défense", ajoute Thales dans un communiqué. L'initiative ambitionne d'accueillir d'autres acteurs industriels afin de soutenir un investissement qui pourrait dépasser les 250 millions d'euros et assurer "un solide leadership européen à ce projet", insiste le groupe. La localisation éventuelle du site n'a pas été divulguée, pas plus que le timing des éventuels investissements.
Schneider Electric (-1% à 217 euros) prévoit d'investir plus de 110 millions d'euros d'ici 2027 dans ses sites de production en France pour répondre à la dynamique des marchés des réseaux électriques, du nucléaire et des datacenters en France et en Europe, dynamique portée par l'effet conjugué de la transition énergétique et de la transformation digitale.
TotalEnergies cède 0,2% à 53,1 euros. Jefferies a réduit son objectif de 62 à 58 euros ('conserver').
Le secteur du luxe est encore en difficultés après des indicateurs économiques médiocres en Chine. Hermès, Kering et LVMH accusent les plus fortes baisses du CAC40 en fin de matinée sur des replis de 2% à 2,5%.