LA TENDANCE
La bourse de Paris reste en légère baisse ce jeudi, le CAC40 reculant de 0,25% en fin de matinée autour de 7.820 points. Les prises de bénéfices se poursuivent sur certains secteurs qui avaient trop vite rebondi avec l'euphorie générale suscitée la semaine passée par l'annonce d'un apaisement des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis. Le luxe en fait notamment les frais à mesure que les signaux de ralentissement de la demande se confirment.
Les ventes au détail aux États-Unis pour le mois d'avril, qui seront publiées en début d'après-midi, donneront un aperçu du moral du consommateur américain. Les investisseurs tentent de s'accrocher à tout indice qui permettrait d'évaluer si la plus grande économie du monde risque une récession et si la Réserve fédérale pourrait adopter une approche plus agressive dans ses réductions des taux. D'ailleurs, c'est peut-être le rendez-vous du jour : le président de la Fed Jerome Powell doit s'exprimer plus tard dans la journée.
VALEURS EN HAUSSE
En tête du CAC40, Engie gagne 3,2% à 18,2 euros. Le groupe affiche un EBIT hors nucléaire à 3,7 MdsE, en hausse organique de 2,1% au premier trimestre, portée principalement par les Infrastructures et un effet timing favorable. Le Cash Flow From Operations atteint 4 MdsE au 1er trimestre. Engie se félicite du maintien d'un bilan solide avec un ratio dette nette économique / EBITDA en baisse à 3 fois et une dette nette économique en recul de 1,8 MdE. La Guidance 2025 est confirmée avec un RNRpg attendu entre 4,4 et 5 MdsE.
Sanofi (+0,7% à 89,5 euros) a l'intention d'investir "au moins 20 Milliards de dollars" (17,88 Milliards d'euros) aux États-Unis d'ici 2030 afin d'augmenter significativement ses dépenses de recherche et développement et sa capacité de production dans le pays. "Les décisions d'investissement du groupe seront ajustées en fonction de l'évolution de l'environnement extérieur et les investissements devraient créer un nombre important d'emplois bien rémunérés dans plusieurs États au cours des prochaines années", a indiqué la direction de Sanofi.
Le secteur de la Défense se démarque avec Thales en hausse de 2% à 245 euros. Exosens gagne aussi plus de 5% et Exail Technologies près de 3%.
VALEURS EN BAISSE
Nouvelle déception et nouvelle dégringolade pour le titre Ubisoft qui plonge de 18% à 9,6 euros. L'éditeur de jeux vidéo Ubisoft a fait état d'une baisse de 20,5% de son net bookings pour l'ensemble de son exercice décalé 2024-2025, après des partenariats inférieurs aux attentes pour des raisons de calendrier. Les réservations nettes se sont ainsi élevées à 1,85 milliard d'euros contre 1,9 MdE de consensus. La perte opérationnelle non-IFRS s'élève à -15,1 ME contre 401,4 ME un an plus tôt et -14 ME de consensus pour un chiffre d'affaires de 1,89 MdsE, en repli de 17,5%. Pour l'exercice 2025-2026, le groupe s'attend à un net bookings stable sur un an, un résultat opérationnel non-IFRS proche de l'équilibre et un free cash-flow négatif "reflétant la transformation du Groupe". Ubisoft s'attend à bénéficier d'un solide back-catalogue s'appuyant notamment sur "Assassin's Creed Shadows" et la sortie de "Siege X", qui devrait générer une forte croissance des réservations nettes de la franchise en 2025-2026. Il cite également les bénéfices à venir des partenariats récurrents ainsi que du line-up avec "Anno 117 : Pax Romana", le remake de Prince of Persia", "Rainbow Six Mobile" et "The Division Resurgence".
Infotel cède 1,1% à 43,3 euros au lendemain de l'annonce d'un chiffre d'affaires trimestriel de 75,4 ME, en baisse de 4,6% sur un an. Le spécialiste de la transformation digitale des grands comptes en Europe parle d'une reprise de l'activité toujours progressive dans le secteur bancaire et annonce participer à de nombreuses réponses à des appels d'offres, notamment dans le secteur Administration. Infotel anticipe une croissance légèrement positive de son activité au second semestre 2025, portée par une montée en puissance des projets dans le secteur bancaire, des perspectives positives dans les secteurs des Assurances et de la Prévoyance et une levée progressive des freins budgétaires dans l'Industrie. Les objectifs de marge restent inchangés et devraient s'inscrire dans les standards habituels.
Deuxième séance de net repli pour Kering qui abandonne 4% à 177,4 euros après avoir terminé en recul de 3% hier soir. Les ventes de produits de luxe dans le monde devraient diminuer de 2 à 5% cette année, selon les prévisions de Bain & Co, qui a fortement revu à la baisse son estimation précédente d'une croissance de 0 à 4%. Avant la publication de son rapport de printemps, très suivi, Bain a déclaré que le marché du luxe connaissait des "turbulences plus complexes sur plusieurs axes". Mardi, le patron de Kering, François-Henri Pinault, avait déclaré, devant les sénateurs français lors d'une audition parlementaire, que le propriétaire de Gucci enregistrait une forte baisse de la demande pour ses produits de luxe et de mode aux États-Unis. "La baisse de la consommation, qui dure depuis plusieurs semaines maintenant, est assez forte", a souligné le directeur général de Kering.
LVMH perd aussi 2,7% à 211 euros et Hermès 1,4% à 2.540 euros.
Vallourec subit quelques dégagements (-2,2%) malgré un premier trimestre plutôt solide et la confirmation d'un RBE en progression au second semestre 2025, par rapport au premier semestre de l'année. Le fabricant français de tubes en acier a fait état d'une baisse de 3% de son RBE au premier trimestre, à 207 millions d'euros, alors que la baisse des prix des tubes en acier en Amérique du Nord a continué d'affecter ses activités. Le consensus anticipait un RBE de 202 ME. La génération de trésorerie globale a atteint 104 ME sur le trimestre. Vallourec a confirmé une forte dynamique des prises de commandes de tubes OCTG à l'international, "à des prix élevés" et la poursuite de la hausse des prix de marché aux Etats-Unis au premier trimestre.
McPhy (-72% à 0,21 euro) fera l'objet d'une procédure de liquidation judiciaire entraînant la radiation de la cotation des actions de McPhy, dont la valeur résiduelle attendue serait nulle dans la mesure où le produit de réalisation des actifs sera vraisemblablement inférieur au montant du passif social laissant présager une clôture de la procédure de liquidation judiciaire pour insuffisance d'actif sans boni de liquidation.