LA TENDANCE
Euphorie sur les places boursières occidentales avec le retour au pouvoir de Donald Trump. A la mi-journée, le CAC40 grimpe de 1,41% à 7.512 points après avoir touché un plus haut à 7.572 pts. "L'Amérique nous a donné un mandat sans précédent et puissant", a déclaré le candidat républicain devant ses partisans dans son QG de campagne en Floride alors qu'il est désormais crédité de 266 grands électeurs, contre 219 pour sa rivale démocrate Kamala Harris. Les républicains ont par ailleurs pris le contrôle du Sénat, tandis que le suspense demeure à la Chambre des représentants.
L'accent mis par Donald Trump sur la baisse de l'impôt sur les sociétés et la poursuite de la déréglementation devrait favoriser les entreprises américaines, mais aussi les groupes internationaux très présents outre-Atlantique. En outre, les promesses d'imposition de droits de douane importants sur les importations devraient accentuer les pressions inflationnistes et ralentir le rythme des baisses des taux d'intérêt de la Réserve fédérale, ce qui pèse logiquement sur les obligations (les taux US s'envolent) tandis que le dollar flambe, notamment face à l'euro.
Sur le front des entreprises, les opérateurs tentent d'évaluer l'impact de la victoire de D.Trump sur les différents secteurs. Les compartiments pétroliers et technologiques profitent pour le moment du raz-de-marée rouge aux Etats-Unis. C'est plus compliqué pour les acteurs dédiés aux énergies renouvelables tandis que le Credit Agricole chute après une publication jugée décevante. " Les grands gagnants seront les secteurs et les industries qui accueilleront un environnement réglementaire plus favorable aux entreprises", déclare à 'Bloomberg' Stephen Dover, stratège en chef des marchés chez Franklin Templeton Institute. "À un moment donné, cependant, la hausse des rendements obligataires pourrait limiter les gains du marché boursier".
La devise unique abandonne 1,63% à 1,0751$ entre banques ce midi. Le baril de Brent recule de 1,2% à 74,6$, pénalisé par la vigueur du billet vert. L'once d'or se traite 2.720$ et le bitcoin évolue autour des 73.870$ après avoir touché un plus haut historique à plus de 75.000$.
VALEURS EN HAUSSE
* Viridien s'envole de 14,5% à 39,69 euros, suivi par Vallourec (+5,5% à 14,4 euros) ou, à un degré moindre, TotalEnergies (+0,5% à 58,5 euros). Donald Trump est perçu comme hostiles aux énergies renouvelables et a répété haut et fort son soutien aux producteurs de pétrole américains comme l'illustre un de ses slogans de campagne : "drill, baby, drill!". Le dirigeant a également promis de diviser par deux les factures d'énergie des Américains dès sa première année de mandat grâce à une dérégulation en faveur du secteur pétrolier et gazier.
* STMicro (+4,2% à 25,5 euros) grimpe avec X-FAB (+6,3% à 4,5 euros) ou encore Dassault Systèmes (2,8% à32,4 euros) alors que la politique de Trump est jugée favorable à la tech.
* Imerys bondit de 3,6% à 31,9 euros. Le tribunal fédéral américain compétent pour la procédure de Chapter 11 des filiales talc nord-américaines d'Imerys a approuvé leur proposition de plan de réorganisation et a autorisé sa soumission au vote des créanciers et des plaignants concernés. Le résultat de ce vote est attendu dans les mois à venir. S'il est positif, il permettrait aux entités talc nord-américaines de se rapprocher d'une clôture définitive de leur procédure dite de Chapter 11. La provision constituée dans les comptes consolidés d'Imerys est jugée "adéquate" pour couvrir les conséquences financières de ce plan et la résolution des passifs historiques liés à l'activité talc du Groupe aux États-Unis.
* Arkema (+2,5% à 82,7 euros). Le chimiste a publié une marge d'EBITDA de haut niveau et un chiffre d'affaires en hausse au 3ème trimestre malgré un environnement économique restant difficile, notamment en Europe. L'EBITDA ressort ainsi en hausse de 5,4% à 407 ME, tiré notamment par les progressions sensibles des Adhésifs et des Matériaux Avancés et une meilleure résilience aux États-Unis et en Asie, pour un chiffre d'affaires de 2,4 MdsE, en hausse de 2,9%. Les volumes sont en progression de +2,2% dans un environnement de demande globalement faible, particulièrement en Europe, mais soutenus par certains marchés comme l'énergie, le sport, la santé ou l'emballage. Le rebond de l'environnement macroéconomique ne s'étant pas matérialisé à ce stade, le groupe vise pour l'année 2024 un EBITDA dans le bas de la fourchette de sa guidance de 1,53 MdE.
* Sanofi (+1,3% à 98 euros). L'Agence européenne des médicaments a approuvé le Dupixent (dupilumab) pour le traitement de l'oesophagite à éosinophiles du jeune enfant à partir de 12 mois. Cette approbation concerne les enfants âgés de 12 mois à 11 ans pesant au moins 15 kg, en cas d'échec, de contre-indication ou d'intolérance aux traitements médicamenteux conventionnels. En plus de compléter l'autorisation de mise sur le marché initiale délivrée dans l'Union européenne (UE) pour les adultes et les adolescents, cette approbation fait du Dupixent le premier et le seul médicament indiqué pour le traitement de l'oesophagite à éosinophiles du jeune enfant. Le Dupixent est également approuvé pour cette tranche d'âge aux États-Unis et au Canada.
* Coface avance de 1,3% à 14,9 euros après l'annonce d'un chiffre d'affaires de 1,38 MdE sur neuf mois, en baisse de -2,1% à périmètre et taux de change constant. Les primes d'assurance-crédit diminuent de -4% à change constant avec une activité client toujours atone. La rétention client reste à un niveau élevé (92,7%) mais est en baisse par rapport aux niveaux records de 2023 ; l'effet prix reste négatif (-1,4%), en ligne avec les tendances historique. Le résultat opérationnel à neuf mois s'élève à 315,1 ME, en hausse de 15,2% sur un an et le résultat net (part du groupe) à 207,7 ME, soit une hausse de 9,5%. "Après plusieurs trimestres de repli de nos revenus sous l'effet de la baisse de l'inflation et d'une activité économique atone, notamment en Europe, le troisième trimestre marque une stabilisation. Bien qu'en recul modéré de 1,3%, l'assurance-crédit enregistre une production nette positive", a déclaré Xavier Durand, directeur général de Coface.
* Eurazeo (+0,2% à 68,9 euros) a fait état d'une croissance dynamique de sa gestion d'actifs sur les neuf premiers mois de l'année. A fin septembre, les actifs sous gestion (Assets Under Management ou AUM) s'élèvent à 35,5 MdsE, en hausse de 7% sur 12 mois. Les AUM générant des commissions (Fee Paying AUM) s'élèvent à 26,0 MdsE, en hausse de 9%, et de +12% en provenance de tiers. Au cours des neuf premiers mois de 2024, Eurazeo a collecté 3 MdsE auprès de ses clients, soit un montant en hausse de +76% par rapport aux 1,7 MdsE levés sur la même période en 2023.
VALEURS EN BAISSE
* Crédit Agricole trébuche de plus de 5% à 13,5 euros malgré l'annonce d'un repli moins important que prévu de son bénéfice net au troisième trimestre. La banque a dégagé sur la période un profit net de 1,67 milliard d'euros, juste au-dessus des estimations des analystes, la performance record de la banque de financement et d'investissement (BFI) ayant compensé certaines activités de banque de détail. Néanmoins, ce chiffre est inférieur de 4,7 % à celui de l'année précédente en raison d'effets de base. Le produit net bancaire a progressé de 2,3% sur la période à 6,49 MdsE, contre un consensus de marché situé à 6,56 MdsE après la contraction de ses activités de banque de proximité en France et en Italie. Le coût du risque s'est établi à 433 ME, inférieur aux attentes. KBW ('performance du marché') parle d'une publication "légèrement décevante", même si les bénéfices ajustés avant impôts sont ressortis conformes aux attentes "car les revenus plus faibles ont été compensés par des provisions plus faibles". Le broker affirme que le point clé du rapport est la faiblesse de la branche assurance et "les tendances générales au niveau du revenu net d'intérêts". Jefferies ('achat') dit que les espoirs de revenus élevés dans le secteur de l'assurance ont été "anéantis par les sinistres agricoles liés aux conditions météorologiques", tandis que le secteur du crédit à la consommation n'a pas connu l'élan escompté.
* Neoen (-0,1% à 39,4 euros). Le groupe a dévoilé un chiffre d'affaires sur neuf mois de 378,4 ME, en recul de 5% à taux de change courants et de 4% à taux de change constants. Cette performance est principalement liée à l'effet mécanique de l'entrée en vigueur des PPA de plusieurs centrales qui bénéficiaient d'early generation revenue significatifs au cours de la même période l'an dernier. Le chiffre d'affaires du troisième trimestre enregistre une hausse de 2%, portée par les revenus de l'activité stockage.