LA TENDANCE
Le CAC 40 pointe en légère baisse de 0,1% à 8.166 points ce lundi en fin de matinée, pénalisé par le secteur bancaire. La séance avait pourtant bien commencé avec un CAC 40 poursuivant sa hausse jusqu'à 8.240 points, tout proche de son plus haut annuel du 3 mars dernier (8.257,88 points) et de son plus haut historique du 10 mai 2024 (8.259,19 points).
Les investisseurs ne semblent donc guère inquiets de l'annonce surprise, car hors calendrier, de l'agence S&P Global Ratings qui a abaissé vendredi soir la note souveraine de la France à 'A+/A-1' contre 'AA-/A-1+'. L'agence de notation estime que la consolidation budgétaire sera plus lente que prévu en l'absence de mesures supplémentaires significatives pour réduire le déficit. "Nous pensons que l'incertitude politique pèsera sur l'économie française en freinant l'investissement et la consommation privée, et donc la croissance", a indiqué S&P dans son communiqué. Une légère tension est à peine perceptible sur les taux à 10 ans de la France depuis ce matin, autour de 3,39% pour le rendement de l'OAT 10 ans.
La commission des finances de l'Assemblée nationale a par ailleurs commencé ce lundi matin à examiner la première partie du projet de loi de finances pour 2026. Cette première séquence doit durer trois jours avec l'ambition d'examiner un peu plus de 1.500 amendements après déduction de ceux jugés irrecevables ou retirés. Les débats en séance publique doivent ensuite commencer vendredi après-midi.
VALEURS EN HAUSSE
Kering bondit de plus de 3% à 320 euros, recherché après l'annonce de la cession de sa division Beauté à L'Oréal (+0,4%) dans le cadre d'une alliance stratégique à long terme. Le deal couvre l'acquisition de la Maison Creed par L'Oréal, la signature des licences de beauté et de fragrances de Maisons emblématiques de Kering, et une coentreprise exclusive visant à explorer des opportunités de développement dans le domaine du bien-être et de la longévité. L'accord s'élève à 4 milliards d'euros, payables en numéraire à la réalisation de l'opération, prévue pour le premier semestre 2026. L'Oréal versera également des redevances à Kering pour l'utilisation des marques sous licence. Le propriétaire de Gucci a déclaré que l'accord visait à accélérer la croissance. " En unissant nos forces avec le leader mondial de la beauté, nous accélérerons le développement des parfums et des cosmétiques pour nos grandes maisons, leur permettant ainsi d'atteindre une taille d'échelle dans ce secteur et de libérer leur immense potentiel à long terme ", a déclaré Luca de Meo. La vente constitue une étape importante dans la réduction de la dette nette de Kering, qui s'élevait à 9,5 milliards d'euros à la fin du mois de juin, auxquels s'ajoutent 6 milliards d'euros de dettes de location à long terme, ce qui a suscité l'inquiétude des investisseurs.
Airbus grimpe de 1,3% à 203 euros ce lundi, toujours proche de ses plus hauts niveaux historiques, alors que Berenberg est à 'conserver' avec un objectif ajusté de 140 à 200 euros, tandis que la Deutsche Bank reste à l'achat sur le dossier en réhaussant sa cible à 209 euros.
Thales rattrape sa séance baissière de vendredi par un rebond de 2,5% à 251,5 euros.
Safran reprend aussi 2% à 303 euros, à quelques euros de ses meilleurs niveaux.
VALEURS EN BAISSE
BNP Paribas chute de près de 10% à 67,5 euros à la mi-journée, plombé par une affaire judiciaire. Un jury populaire américain a reconnu la banque française complice d'exactions au Soudan, alléguant qu'elle aurait contribué au financement du génocide dans le pays. Selon le verdict, l'établissement bancaire a organisé des transactions commerciales dont les recettes ont financé l'armée et les milices du régime. Le jury a accordé 20,75 millions de dollars à trois plaignants de référence, sur plus de 23.000, indique 'Bloomberg Intelligence', ajoutant que cette décision accentuerait la pression sur le prêteur pour qu'il transige.
Cette affaire impacte aussi Crédit Agricole et Société Générale qui reculent d'environ 3%.
Forvia trébuche de près de 7% à 9,9 euros après avoir fait état d'une baisse de 3,7% de son chiffre d'affaires au troisième trimestre à cause d'effets de changes négatifs. L'équipementier automobile, spécialiste des sièges et des intérieurs de voitures, a réalisé sur les trois mois écoulés des ventes consolidées de 6,12 milliards d'euros. Hors impact de la baisse de la devise européenne face au dollar et au renminbi, le chiffre d'affaires ressort stable en données organiques. Comme prévu, les perspectives pour l'exercice ont été confirmées, à savoir un chiffre d'affaires de 26,3 à 27,5 milliards d'euros (hors changes), une marge opérationnelle de 5,2 à 6% (impact de restructuration plus important au second semestre), un flux de trésorerie disponible d'au moins 655 millions d'euros et un levier financier inférieur à 1,8. Forvia a indiqué que la décision de Stellantis d'interrompre temporairement l'activité de plusieurs usines en Europe lui coûtera " quelques dizaines de millions d'euros " de chiffre d'affaires cette année.
Sanofi cède 0,40% à 86,1 euros. Le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'Agence européenne des médicaments a rendu un avis négatif concernant la demande d'autorisation de mise sur le marché du Rezurock (belumosudil) pour le traitement de 3e intention des adultes et des enfants atteints de maladie chronique du greffon contre l'hôte (cGVHD). Sanofi demandera un réexamen de l'avis du CHMP.