LA TENDANCE
Léger retour en arrière en bourse de Paris ce mercredi. Le CAC40 perd 0,6% à 7.825 points en fin de matinée après une séquence de 4 séances précédentes en hausse. Les secteurs de l'automobile et du luxe, qui ont bénéficié depuis lundi de la détente commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, reperdent désormais du terrain. Le palmarès est surtout marqué par les chutes d'Alstom et Beneteau après, respectivement, leur publication annuelle et trimestrielle qui ont largement déçu les investisseurs.
VALEURS EN HAUSSE
En tête du CAC40, Bouygues s'adjuge 3,2% à 38,45 euros, recherché après un bon début d'année et la confirmation de ses perspectives 2025. Le conglomérat vise une légère croissance de son chiffre d'affaires et de son ROCA cette année. Bouygues a par ailleurs précisé que les effets de la loi de finances et de la loi de financement de la sécurité sociale en France pour 2025 sur le résultat net part du groupe sont estimés à date à environ 100 ME.
Trigano gagne 5,6% à 125,6 euros, dans le vert pour la septième séance consécutive. Dans un environnement marqué par une contraction du chiffre d'affaires et de la production due à l'ajustement nécessaire des niveaux de stock dans les réseaux de distribution, Trigano a préservé sa rentabilité opérationnelle sur la première moitié de son exercice 2024-2025 et renforcé sa position de liquidité grâce à une amélioration significative de sa génération de cash-flow opérationnel.
Unibail-Rodamco-Westfield (+1% à 76,2 euros) a présenté Platform for Growth ", sa feuille de route pour 2025-2028. La prévision du Résultat Net Récurrent Ajusté Par Action (RNRAPA) pour 2025 est comprise entre 9,30 E et 9,50 E avec prise en compte du programme de 2,2 MdsE de cessions d'actifs. Concernant le dividende, le groupe vise une hausse de la distribution aux actionnaires pour un montant cumulé d'au moins 3,1 MdsE portant sur les années fiscales 2025 à 2028. URW fait une proposition d'une distribution de 4,50 E par action pour l'année fiscale 2025 en augmentation d'environ 30 % par rapport à 2024.
VALEURS EN BAISSE
Alstom chute de plus de 15% à 19 euros après la publication de solides résultats annuels mais d'une guidance décevante. Le géant ferroviaire a dégagé sur l'exercice clos un EBIT ajusté de 1,18 milliard d'euros, en hausse de 18%, pour un chiffre d'affaires de 18,5 milliards d'euros (+4,9%), matérialisant une marge d'EBIT ajusté de 6,4%. Sur l'exercice, Alstom a enregistré 19,8 milliards d'euros de commandes. En 2025-2026, Alstom anticipe une marge opérationnelle ajustée d'environ 7%, et vise une génération de cash-flow libre dans une fourchette de 200 à 400 millions d'euros. Le management précise que ses ambitions excluent l'impact potentiel lié aux droits de douane, notamment américains. Aucun dividende ne sera par ailleurs versé au titre de l'exercice fiscal 2024-2025.
Beneteau perd 13% à 7,7 euros, le plaisancier traversant une mer particulièrement agitée. La société vendéenne a enregistré au premier trimestre, période peu significative compte tenu de la saisonnalité des ventes de bateaux, un chiffre d'affaires de 130,4 ME, en repli de 43% sur un an. Le groupe évoque un marché de la voile avec un net ralentissement de la demande, en particulier sur le segment des multicoques et à destination des loueurs professionnels. Dans ce contexte, le chiffre d'affaires de l'activité Voile s'est contracté de 51% sur le trimestre, comparé à une base de référence jugée particulièrement élevée. Sur le marché des bateaux moteurs, les ventes aux clients finaux se sont repliées de près de 19%, en raison principalement du ralentissement de la demande sur les segments du Dayboating en Europe. Beneteau s'attend à un premier semestre 2025 déficitaire avec un ralentissement marqué de l'activité mais poursuit l'accélération du lancement de ses nouveaux modèles afin d'impulser une reprise progressive sur chaque segment lors du second semestre, et ce alors que les stocks concessionnaires seront normalisés. S'il est encore trop tôt pour évaluer les impacts de ce contexte géopolitique sur le niveau de chiffre d'affaires (attendu à ce stade entre 900 millions et un milliard d'euros sur l'exercice), le Groupe a décidé d'accompagner son réseau de distribution américain en supportant une partie des taxes d'importation. Ces mesures, qui visent à réduire l'impact à court terme des incertitudes liées aux barrières douanières sur la demande de ses clients, pourraient affecter le résultat opérationnel courant du Groupe de près de 10 ME en 2025.
TotalEnergies (-0,8% à 53 euros) a signé un accord de vente (SPA) avec HitecVision, une société d'investissement norvégienne spécialisée dans l'énergie, pour la cession de 50% de Polska Grupa Biogazowa pour une valeur d'entreprise de 190 millions d'euros. Avec 20 unités en opération et une capacité de production de plus de 450 GWh de biométhane équivalent, Polska Grupa Biogazowa est le leader du biogaz en Pologne.
Kering trébuche de 2,6% à 186 euros et ne profite guère de la flambée de Burberry. Le propriétaire de Gucci enregistre une forte baisse de la demande pour ses produits de luxe et de mode aux États-Unis, a déclaré mardi François-Henri Pinault devant les sénateurs français lors d'une audition parlementaire. "La baisse de la consommation, qui dure depuis plusieurs semaines maintenant, est assez forte", a souligné le directeur général.
LVMH et Hermès reperdent aussi respectivement 2% et 1%.