LA TENDANCE
7.900 points pile : c'est la performance du CAC 40 ce mercredi en fin de matinée grâce à une hausse de 0,55% qui tient beaucoup aux dernières publications semestrielles. Danone, Kering et L'Oréal affichent ainsi les trois plus fortes hausses du CAC 40 après leurs comptes. CapGemini s'en sort pas mal également contrairement à Hermès.
Ce mercredi sera marqué par le rapport d'ADP sur l'emploi privé américain et les chiffres avancés du PIB américain du deuxième trimestre, mais aussi bien évidemment par la décision monétaire de la Fed dans la soirée suivie de la conférence de presse d'un Jerome Powell sous pression. La Fed doit selon toute probabilité laisser encore ses taux inchangés entre 4,25 et 4,5%. Le discours de Powell sera suivi de près, alors que Trump a multiplié les attaques contre le leader de la Fed pour obtenir des baisses de taux...
Par ailleurs, les Etats-Unis et la Chine poursuivaient à Stockholm leurs négociations commerciales. Le président américain Donald Trump a déclaré avoir été informé par son secrétaire au Trésor, Scott Bessent, que les discussions entre les deux plus grandes puissances économiques mondiales se passaient très bien.
VALEURS EN HAUSSE
Danone bondit de plus de 7% à 71 euros et enregistre sa plus forte hausse en trois ans. Le géant de l'agroalimentaire a encore une fois fait état de ventes supérieures aux attentes, le groupe ayant vu ses volumes augmenter dans la plupart de ses catégories. Le propriétaire des yaourts Activia et de l'eau Evian a vu son chiffre d'affaires croître de 4,1% en données comparables à 6,91 milliards d'euros au cours de la période allant d'avril à fin juin, contre un consensus de 3,8%. Le résultat opérationnel courant s'est élevé à 1,81 milliard d'euros, matérialisant une marge opérationnelle de 13,2%, contre 12,7% l'année précédente. Danone a confirmé ses objectifs pour l'année en cours, notamment une croissance du chiffre d'affaires en données comparables comprise entre 3% et 5%, avec une croissance du résultat opérationnel courant plus rapide que celle du chiffre d'affaires.
L'Oréal (+3,7% à 387 euros) a fait part d'un chiffre d'affaires semestriel de 22,47 milliards d'euros, en légère hausse de 3% à données comparables et de 1,6% à données publiées. Par zone géographique, L'Oréal note que les marchés émergents progressent à deux chiffres et que la Chine continentale renoue avec la croissance. Le groupe annonce que toutes les Divisions sont en croissance, les Produits Professionnels en tête. A 21,1%, la marge d'exploitation augmente de 30 points de base avec toutes les Divisions enregistrant une marge supérieure à 22%. Au total, le résultat d'exploitation s'établit à 4,74 milliards d'euros, en hausse de 3,1% Le résultat net hors éléments non-récurrents s'élève à 3,78 milliards d'euros, en légère hausse de 1%. L'Oréal compte bien réaliser une nouvelle année de croissance de son chiffre d'affaires et de progression de sa rentabilité.
Kering grimpe de 5% à 223 euros. Le chiffre d'affaires du groupe de luxe s'est élevé à 7,6 milliards d'euros au premier semestre 2025, soit -15% en comparable. Le chiffre d'affaires du deuxième trimestre 2025 a atteint 3,7 milliards d'euros, -18% en données publiées et -15% en comparable. Le résultat opérationnel courant du Groupe est ressorti à 969 millions d'euros au premier semestre après 1.582 millions d'euros. La marge opérationnelle courante s'établit à 12,8%, une dilution de 470 points de base par rapport à l'année dernière. Le résultat net part du Groupe au premier semestre 2025 atteint 474 millions d'euros au lieu de 878 millions d'euros.
CapGemini gagne 1,7% à 136 euros. Le chiffre d'affaires est ressorti à de 11.107 millions d'euros au 1er semestre 2025, quasiment stable sur un an en données publiées. La marge opérationnelle ressort à 12,4%, stable par rapport au 1er semestre 2024. Le Free cash flow organique s'établit à 60 millions d'euros. CapGemin table toujours sur une marge opérationnelle 2025 comprise entre 13,3% et 13,5%.
Nexans est logiquement recherché (+4,8% à 124 euros) après la révision à la hausse de sa guidance 2025. Le câblier a enregistré un Ebitda semestriel ajusté de 441 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 3,77 milliards d'euros, en hausse organique de 4,9%, tiré par la performance de ses activités d'électrification. Le spécialiste des câbles industriels vise désormais un Ebitda ajusté entre 810 et 860 millions d'euro et un flux de trésorerie disponible entre 275 et 375 ME contre des objectifs précédents de 770 à 850 ME et 225 et 325 ME. Nexans a également dit réaffirmer ses objectifs du Capital Markets Day de 2024 et poursuivra la mise en oeuvre de sa feuille de route et de ses priorités stratégiques.
SMCP bondit de 12% à 5,1 euros après son point intermédiaire. Le groupe de prêt à porter a vu son EBIT ajusté plus que doubler sur un an, tant en valeur absolue (42,6 ME, contre 18,8 ME au S1 2024) qu'en pourcentage du chiffre d'affaires (7,1% contre 3,2%). Le résultat net est bénéficiaire à hauteur de 11 ME, avec un chiffre d'affaires de 601,1 ME, en croissance organique de 3%. SMCP parle d'une croissance dans toutes les régions, hors Asie-Pacifique impactée par l'optimisation du réseau de magasins réalisée en 2024 avec une tendance stabilisée dans les magasins physiques en Chine.
VALEURS EN BAISSE
Seule baisse significative sur le CAC 40, Hermès perd 4% à 2.281 euros. Si le fabricant du sac à main Birkin est considéré comme le grand gagnant du ralentissement du secteur du luxe, sa valorisation pourrait désormais paraître surévaluée, selon certains analystes. Citi ('neutre') évoque des résultats solides, se comparant toujours favorablement par rapport aux pairs. "La prime de valorisation semble excessive sans amélioration de la dynamique des bénéfices, mais elle pourrait être justifiée par un modèle économique plus défensif offrant une visibilité relativement bonne sur la croissance du chiffre d'affaires, les marges, les flux de trésorerie et le profil de rendement, en particulier dans un contexte où le secteur du luxe reste en en perte de vitesse". Pour Bernstein ('surperformance'), la marge bénéficiaire est à nouveau largement supérieure au consensus. La croissance organique est plus conforme aux attentes, avec la maroquinerie qui continue de tirer la tendance.
Clariane dégringole de 17% à 4,22 euros au lendemain de la présentation de ses comptes intermédiaires et de l'annonce du sucès du plan de renforcement de la structure financière. L'ex-Korian a essuyé une perte nette (pré IFRS 16) de 47 millions d'euros sur les six premiers mois de l'exercice contre un déficit de 28 ME lors de la même période de l'exercice précédent, le résultat intégrant les coûts associés aux opérations de cessions et de recentrage du portefeuille d'activités mais non les impacts comptables positifs.
Imerys perd plus de 12% à 22,5 euros. Le chiffre d'affaires du premier semestre est ressorti stable à données comparables par rapport à l'année dernière dans un contexte marqué par la faiblesse persistante de l'activité industrielle en Europe et le ralentissement de l'économie nord-américaine. L'EBITDA ajusté du S1 2025 est ressorti à 281 millions d'euros, en hausse de 1,7% par rapport au S1 2024 à périmètre et taux de change constants et hors contribution des coentreprises, soutenu par des hausses de prix, la poursuite des actions de réduction de coûts ainsi que par la bonne performance réalisée dans les additifs conducteurs. Le résultat net, part du groupe, se monte à 70 millions d'euros au premier semestre 2025, contre 142 millions d'euros l'année précédente, la baisse du résultat courant net ayant été en partie compensée par une diminution des autres produits et charges. L'objectif d'EBITDA ajusté pour l'exercice 2025 se situe entre 540 et 580 millions d'euros en l'absence de dégradation significative de l'environnement économique actuel.