Sale temps pour les rencontres en ligne, entre désamour des utilisateurs les plus jeunes, absence de nouvelles fonctionnalités innovantes et inflation persistante aux Etats-Unis. Match Group, le propriétaire de Tinder, Hinge ou Ok Cupid, va licencier un manager sur cinq dans le cadre d'une réduction de 13% de ses effectifs. Au total, 325 postes seraient concernés sur les 2.500 temps plein déclarés dans le rapport annuel 2024 de l'entreprise. L'action Match chute de 3,5% à Wall Street.
Ces licenciements constituent le premier changement structurel majeur chez Match depuis que le nouveau patron a pris les rênes en février et a été chargé de lutter contre le ralentissement de l'engagement des utilisateurs. Spencer Rascoff a déclaré jeudi que ces réductions permettraient une prise de décision plus rapide, et le regroupement de fonctions clés telles que le service client, la modération de contenu, la publicité et les équipes de commercialisation internationale.
Baisse du nombre d'utilisateurs
Match Group a enregistré 14,2 millions d'utilisateurs payants au cours du trimestre, soit une baisse plus marquée que prévu par les analystes. Le groupe constate aussi une baisse des revenus liés aux achats à la carte des utilisateurs de Tinder ces dernières semaines.
Pour le trimestre clos le 31 mars, le chiffre d'affaires de la société a diminué de 3% à 831 millions de dollars, dépassant les estimations de 827,5 millions de dollars, en partie grâce à des taux de change favorables. Son rival Bumble a annoncé mercredi une baisse de plus de 7% de son chiffre d'affaires au premier trimestre, mais a atteint les estimations du marché.
Pour reconquérir des utilisateurs, Match teste également de nouvelles fonctionnalités afin de renforcer ses programmes de sécurité et de vérification - l'entreprise a d'ailleurs constaté une réduction de plus de 15% des rapports d'acteurs malveillants. Son application Tinder a lancé une fonctionnalité de double rencontre (permettant de faire équipe avec un ami) sur quelques marchés européens et prévoit de la déployer prochainement dans d'autres régions d'Asie et d'Amérique latine, avec un lancement aux États-Unis prévu plus tard cette année.