(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris devrait prolonger son mouvement de consolidation mercredi, dans un contexte de prudence en attendant la publication des dernières données sur l'inflation américaine.
Vers 8h15, le contrat 'future' sur l'indice CAC 40 - livraison novembre - recule de 15 points à 7215 points, laissant entrevoir une poursuite du repli amorcé la veille.
Le marché parisien avait continué son mouvement de yo-yo hier en cédant 2,7% à 7226 points, confirmant son actuelle séquence de sous-performance vis-à-vis des places américaines qui enchaînent, elles, les records.
Depuis l'élection de Donald Trump, les actions européennes subissent clairement des arbitrages au profit de leurs équivalentes américaines, avec un écart qui tend même à se creuser depuis le début de la semaine.
Pour bien illustrer le phénomène, l'Euro STOXX 50 a chuté de plus de 2,2% dans le sillage du décrochage de 15% du géant de la chimie Bayer victime de résultats décevants.
Si l'indice paneuropéen a désormais validé un franche cassure du seuil des 4800 points, le baromètre VSTOXX mesurant sa volatilité reste relativement contenu, en demeurant sous le niveau des 18 points.
'Cela laisse penser que les marchés ne s'inquiètent pas des perspectives de croissance, mais plutôt qu'ils s'adaptent à une nouvelle réalité', estiment les analystes de Danske Bank.
Dans ces conditions, les investisseurs vont reporter leur attention dans les jours qui viennent sur les indicateurs économiques afin de déterminer si le différentiel actuel entre l'Europe et les Etats-Unis se justifie bien dans les faits.
Tous les regards vont se tourner, dès cet après-midi, vers la publication, des prix à la consommation aux Etats-Unis pour le mois d'octobre qui devraient réaccélérer pour afficher une hausse de 2,6%, après 2,4% en septembre.
L'inflation 'core' sous-jacente, très surveillée, devrait toutefois se maintenir à 3,3% en rythme annuel.
Cette statistique pourrait conforter - ou affaiblir - le scénario d'une baisse des taux de 25 points de base en décembre, une hypothèse qui n'est aujourd'hui plus envisagée que par 62% des traders selon l'outil FedWatch du CME.
Si l'inflation est récemment revenue en direction de la cible de 2% établie par la Réserve Fédérale américaine, les politiques de Donald Trump devraient stimuler la croissance et donc l'inflation.
Les investisseurs savent qu'une économie solide - accompagnée d'une résurgence de l'inflation - contraindraient la Fed à procéder à moins de baisses des taux que prévu juste avant l'élection présidentielle.
A ce titre, la Bourse de New York a fini dans le rouge mardi, les marchés ayant opté pour des prises de bénéfices après les récents records sur fond d'incertitudes concernant l'évolution des taux.
L'indice Dow Jones a perdu 0,9%, le S&P 500 0,3% et le Nasdaq 0,1%.
Signe du divorce croissant entre Wall Street et le marché obligataire, les rendements américains remontent fortement en amont des chiffres de l'inflation.
Le rendement des emprunts d'Etat à dix ans se retend de plus de 12 points de base autour de 4,43%, son pire niveau depuis le mois de juillet.
Depuis le 18 juillet dernier, le '10 ans' a repris 83 points de base, ce qui implique qu'au contraire d'assouplir ses taux, la Fed se dirigeait vers trois, voire quatre, hausses de taux d'intérêt en 2025.
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