LA TENDANCE

Le CAC40 reprend 0,2% autour de 7.870 points ce mardi midi après avoir limité sa baisse à 1,2% hier, au terme d'une séance très handicapée par les menaces de droits de douanes américains sur les produits européens. La guerre commerciale reste au coeur de l'actualité et c'est désormais la Chine qui inquiète les investisseurs. La Chine a annoncé qu'elle appliquerait à compter du 10 février des droits de douane supplémentaires sur un éventail de produits en provenance des Etats-Unis alors que sont entrées en vigueur aujourd'hui des surtaxes de 10% décidées par le président américain Donald Trump sur les produits chinois importés aux Etats-Unis.

VALEURS EN HAUSSE

Publicis fait partie des belles satisfactions du jour avec une action qui s'adjuge 2,7% à plus de 105 euros. Le premier groupe publicitaire mondial a fait état d'une croissance organique de 6,3% au quatrième trimestre (vs 5,7% attendu), à 3,854 MdsE, conduisant à une progression de 5,8% sur l'ensemble de l'année (13,96 MdsE). La forte croissance annuelle se retrouve dans l'ensemble des régions : +4,9% aux Etats-Unis, +5,4% en Europe, Asie-Pacifique à +6,3%. Le taux de marge opérationnelle se situe à 18%, le BNPA courant dilué est de 7,30 euros, est en hausse de +4,9%, et le free cash-flow s'inscrit à 1,84 MdsE. Le groupe affiche sa confiance dans sa capacité à surperformer en 2025 avec une croissance organique attendue entre +4 % et +5 % (vs 4,1% de consensus), un taux de marge opérationnelle en légère progression et un Free cash-flow situé entre 1,9 et 2 MdsE. Il propose le versement d'un dividende de 3,60 euros par action au titre de 2024, en hausse de 5,9%, intégralement versé en numéraire.

STMicro reprend de 2% à 21,6 euros, dans le sillage d'Infineon qui flambe de 9% à Francfort. Le fabricant allemand de puces a revu à la hausse ses prévisions de revenus pour l'exercice, citant des gains de change et de parts de marché. Le groupe s'attend ainsi désormais à un chiffre d'affaires stable ou légèrement supérieur pour l'exercice 2025, contre une légère baisse anticipée précédemment. Sur le trimestre en cours, les ventes devraient rester à peu près stables à 3,6 milliards d'euros, contre 3,4 MdsE de consensus.

BNP Paribas s'adjuge plus de 2% à 65,7 euros, recherché après l'annonce d'un nouveau plan de rachat d'actions et un dividende plus élevé que prévu après une solide fin d'année 2024. Sur les trois derniers mois de l'an passé, la banque a dégagé un bénéfice net part du groupe de 2,32 milliards d'euros, en hausse de 15,7%, pour un produit net bancaire en progression de 10,8% à 12,1 MdsE. Les résultats ont été aidés par la belle performance de la banque de financement et d'investissement qui a enregistré une croissance de 20,1% de son produit net bancaire sur la période à 4,49 milliards d'euros et de 61,1% de son résultat avant impôt à 1,54 MdsE. Le "global markets" a grimpé de 32,4% sur un an grâce aux activités de titres à revenu fixe, devises et matières premières, en hausse de 34,2%, et au trading actions (+30%). Une performance supérieure aux attentes du marché. L'établissement dévoilera en juin un nouveau plan stratégique pour sa division banque commerciale et de détail qui a connu des difficultés ces dernières années. Les revenus de l'activité ont rebondi de 4,7% au quatrième trimestre, malgré une baisse des revenus de l'activité de leasing, où la baisse des prix des voitures d'occasion a pesé sur les résultats.

Dassault Systèmes gagne 4% à 39 euros après sa présentation annuelle. L'éditeur de logiciels a réalisé au quatrième trimestre un résultat opérationnel ajusté en hausse de 9% à 637 millions d'euros (+8% à taux de change constants) pour un chiffre d'affaires en amélioration de 7% à 1,75 milliard d'euros avec un chiffre d'affaires logiciel en croissance de 9% à 1,60 MdE. La marge opérationnelle non-IFRS s'établit ainsi à 36,3% contre 35,9% sur la même période en 2023, soit une hausse de 70 points de base à taux de change constants. Le marché tablait sur une marge de 36,5% pour des revenus de 1,76 MdE. Sur l'ensemble de l'exercice 2024, le groupe enregistre une marge opérationnelle de 31,9% pour un chiffre d'affaires total de 6,21 MdsE avec une croissance de 6% du chiffre d'affaires logiciel. Le BNPA dilué ressort à 1,28 euro en hausse de 9%. Pour 2025, la croissance du chiffre d'affaires total est attendue entre 6% et 8% contre 7,31% de consensus. La marge opérationnelle est prévue en hausse de 70 à 100 points de base, soit entre 32,6% et 32,9% (32,4% attendus) et le BNPA dilué est attendu entre 1,36 euro et 1,39 euro (1,38 euro de consensus).

VALEURS EN BAISSE

Dans le sillage de Diageo, Pernod Ricard cède 1,4% à 106,4 euros. Le groupe a retiré ses prévisions de moyen terme en raison de l'incertitude économique et politique sur les marchés clés. L'entreprise est notamment confrontée à des défis aux États-Unis, son plus grand marché, en raison de potentiels tarifs douaniers importants imposés par l'administration Trump au Mexique et au Canada, qui pourraient avoir un impact sur ses marques de tequila et de whisky canadien. Diageo visait jusqu'ici une croissance organique nette annuelle de 5 à 7%. Près de la moitié des ventes américaines de Diageo comprennent des produits fabriqués dans les deux pays visés, selon les analystes de Jefferies. Le marché craint que les consommateurs se tournent vers des produits nationaux moins chers aux États-Unis si Diageo et ses rivaux sont contraints d'augmenter les prix pour atténuer l'impact des tarifs douaniers.

Pas d'autres baisses supérieures à 1% parmi les valeurs du CAC40.

Maisons du Monde trébuche de 5% à 3,92 euros après avoir dévoilé un chiffre d'affaires en baisse de 10,6% au 4ème trimestre 2024 à 295,4 millions d'euros. TP ICAP Midcap parle d'une publication en ligne avec ses attentes. La bonne nouvelle est la génération d'un FCF positif en 2024 grâce à une bonne maitrise du BFR et des capex. Malgré cela, le groupe a sollicité ses partenaires bancaires pour aménager ses covenants, ce qui ne constitue pas une surprise pour le broker, mais souligne la pression sur la rentabilité attendue sur l'exercice. Le courtier est à l''achat' sur le titre, considérant que le risque sur la situation financière s'éloigne avec cette capacité démontrée du groupe à limiter la consommation de cash dans un contexte particulièrement difficile.