Legrand remonte de 2% à 83,88 euros ce jeudi, après sa baisse d'hier, sanctionné après le ralentissement plus marqué que prévu de sa croissance au troisième trimestre et l'ajustement à la baisse de sa guidance annuelle. Le spécialiste mondial des infrastructures électriques et numériques du bâtiment a fait état d'une croissance organique de 1,8% sur les trois mois clos fin septembre, contre +3,6% de consensus.
Tenant compte des réalisations sur les 9 premiers mois de l'année et des perspectives macroéconomiques mondiales à court terme, le management vise désormais pour l'année 2023 : une croissance de ses ventes hors effet de change et hors impacts de la Russie d'environ +5% (contre +5% et +8% précédemment) avec une croissance organique comprise entre +2,5% et +3,5% et un effet périmètre lié aux acquisitions proche de +2% ; et une marge opérationnelle ajustée de 20,5% à 21,0% des ventes avant acquisitions, à périmètre 2022, et hors Russie et impacts liés (contre environ 20,5% précédemment).
Parmi les derniers avis de brokers, la SG a abaissé le curseur de 103 à 95 euros en restant à l'achat, tandis que Morgan Stanley a ajusté sa cible de 102 à 100 euros ('surpondérer').
"La croissance continue de ralentir chez Legrand à mesure que le marché du bâtiment s'affaiblit, mais plus vite que prévu par le consensus, bien que la décélération soit en partie anticipée", a noté Bryan Garnier qui est 'neutre'. Le marché américain de la construction apparaît en chute libre, même si cette dernière est en partie compensée par une croissance à deux chiffres dans le secteur des centres de données... L'Europe résiste bien grâce à la rénovation et à la demande d'efficacité énergétique, en plus de la demande des centres de données.
Comme d'habitude chez Legrand, une croissance plus faible est contrebalancée par des marges plus élevées, mais le consensus s'attend à ce que l'entreprise utilise sa rentabilité excédentaire pour stimuler sa croissance, souligne encore le broker. Si le ralentissement de la croissance n'est pas particulièrement inquiétant pour Legrand, compte tenu de l'évolution du marché (l'entreprise a répété à plusieurs reprises qu'elle ne perdait pas de parts de marché), le broker favorise Schneider Electric car l'écart de croissance organique se creuse... Schneider est en effet nettement moins exposé à la demande hors construction et bénéficie d'un solide carnet de commandes.