Les prix du pétrole montaient vendredi, après l'annonce par la Russie d'une potentielle réduction de sa production de pétrole en réaction aux sanctions occidentales, augmentant ainsi la tension sur l'offre.
Vers 11H30 GMT (12H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février gagnait 1,41%, à 82,12 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, prenait 1,68%, à 78,79 dollars.
La hausse des prix des deux références mondiales du brut "reflète l'inquiétude croissante des opérateurs quant à la réaction de Moscou aux nouvelles sanctions", commente Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
Vendredi, la Russie a en effet indiqué qu'elle pourrait réduire sa production de pétrole de quelque 500-700.000 barils par jour début 2023, en réponse à l'introduction par l'UE, le G7 et l'Australie d'un plafonnement du prix de l'or noir russe, selon le vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak.
De quoi créer de nouvelles "pressions sur l'offre" et ainsi, "de nouvelles hausses du prix du baril", poursuit M. Evangelista.
La réponse du Kremlin aux sanctions introduites début décembre était particulièrement attendue par le marché, le président Vladimir Poutine ayant déjà menacé l'Occident de "réduire la production" de pétrole russe "si nécessaire", en dénonçant une "décision stupide" au moment de l'entrée en vigueur du plafond.
Les analystes de DNB jugent la menace d'une réduction de la production russe "probable", "la Russie se rendant compte" que la production aurait diminué de toute façon "au premier semestre 2023 en raison du durcissement des sanctions".
Les craintes quant à la diminution de l'offre disponible sur le marché ont éclipsé "l'effet potentiel des tempêtes aux États-Unis, qui pourraient paralyser une partie importante du réseau de transport du pays et donc réduire la demande de carburant" et ainsi freiner les prix du baril, estime Ricardo Evangelista.
Han Tan, analyste chez Exinity, avance que les nouvelles diminutions de l'offre devraient ainsi maintenir les prix du baril, "à condition que les perspectives de la demande ne se détériorent pas davantage, compte tenu des hausses de taux des banques centrales en cours et des difficultés de la Chine à maîtriser la propagation du Covid".
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