Les prix du pétrole ont hésité lundi, naviguant à vue et réagissant tantôt à l'abaissement de la note de la dette américaine, aux pourparlers concernant la guerrre en Ukraine, et aux négociations sur le nucléaire iranien.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, s'est octroyé 0,20% à 65,54 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juin, a gagné 0,32% à 62,69 dollars.
"Il y a beaucoup de nervosité sur le marché", résume auprès de l'AFP John Kilduff, d'Again Capital.
En début de séance, le pétrole a été miné par la perte du dernier triple A de la dette souveraine des Etats-Unis.
Pour la toute première fois, l'agence de notation Moody's a retiré vendredi à la dette américaine sa note maximale de AAA et l'a rétrogradée à AA1, s'inquiétant de son gonflement. La note a été assortie d'une perspective stable.
Les analystes s'accordent à dire que l'abaissement n'est pas une grande surprise, compte tenu de l'ampleur de la dette et du déficit américain, mais "le timing est préjudiciable", affirme John Evans de PVM.
Côté géopolitique, les opérateurs demeurent dans le flou quant aux différentes négociations en cours.
Le marché continue d'observer les "allers-retours sur la question du nucléaire iranien, sans vraiment savoir ce qui se passe", avance M. Kilduff.
L'Iran, qui fait partie des dix plus grands producteurs de pétrole au monde, subit la politique de "pression maximale" de Donald Trump depuis son retour au pouvoir, avec de nombreuses sanctions américaines visant ses exportations pétrolières.
Un accord sur le nucléaire aurait probablement comme contrepartie la détente de ces sanctions, et donc la possibilité de produire davantage de barils, ce qui est un facteur de baisse des cours du brut.
Par ailleurs, Donald Trump a affirmé lundi que la Russie et l'Ukraine allaient "démarrer immédiatement des négociations en vue d'un cessez-le-feu", après son appel avec Vladimir Poutine, qui "s'est très bien passé" selon lui.
Toutefois, que ce soit avec Téhéran ou Moscou, "rien n'a encore été confirmé", explique auprès de l'AFP Stephen Schork, de The Schork Group, d'où le désarroi du marché.
En outre, les indicateurs économiques publiés lundi en Chine ont envoyé des signaux contrastés: la production industrielle a progressé plus vite que prévu en avril, tandis que les ventes au détail sont restées décevantes, illustrant la fragilité de la demande intérieure.
Pékin est le premier importateur d'or noir au monde, et la santé économique du pays influence fortement sur les cours du pétrole.
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