Retour au premier plan des tensions géopolitiques sur le marché pétrolier. 'CNN' a en effet indiqué au cours de la nuit qu'Israël se prépare à une éventuelle frappe contre les installations nucléaires iraniennes. Et ce alors que les négociations nucléaires irano-américaines, qui pourraient ouvrir la voie à davantage de barils sur un marché, se poursuivent. Une source familière du dossier a précisé que la probabilité d'une frappe israélienne contre une installation nucléaire iranienne avait "augmenté de manière significative ces derniers mois". Il n'est pas certain que les dirigeants israéliens aient pris une décision définitive quant à la mise en oeuvre des frappes, a néanmoins précisé 'CNN', citant des responsables anonymes.
Le cours du Brent (contrat juillet) dépasse les 66 dollars le baril ce matin, tandis que le West Texas Intermediate a bondi jusqu'à 3,5% avant de réduire ses gains (+1,5% à 63$). Une attaque israélienne entraverait toute avancée dans les négociations entre Téhéran et Washington et aggraverait les troubles au Moyen-Orient, qui fournit environ un tiers du brut mondial.
"C'est le signe le plus clair à ce jour de l'importance des enjeux des négociations nucléaires américano-iraniennes et des limites qu'Israël pourrait prendre si l'Iran insiste pour maintenir ses capacités nucléaires commerciales", affirme à 'Bloomberg' Robert Rennie, responsable de la recherche sur les matières premières et le carbone chez Westpac Banking. "Le pétrole conservera une prime de risque tant que les négociations actuelles sembleront stagner".
Plus tôt cette semaine, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a déclaré qu'il ne pensait pas que les derniers efforts de négociation avec les États-Unis aboutiraient à un résultat. Les prix du WTI pourraient chuter jusqu'à 40 dollars le baril si les sanctions sur les exportations de pétrole de la République islamique sont levées, selon 'Bloomberg Intelligence'.
L'Iran a pu continuer à exporter du brut malgré le renforcement des sanctions imposées par les États-Unis et ses alliés, notamment le Royaume-Uni et l'Europe. Téhéran a même réussi à faire croître son offre récemment, selon les équipes de Goldman Sachs. "L'Iran a augmenté son offre d'environ un million de barils par jour ces deux dernières années", a indiqué Samantha Dart, co-directrice de la recherche mondiale sur les matières premières chez GS, sur 'Bloomberg Television'. "Si l'on retire un million de barils par jour à l'Iran, cela pourrait conduire à une hausse du baril de brut d'environ 8 dollars".