Google (Alphabet) souhaite conserver le droit d'associer ses applications de cartographie et de vidéo à son service d'IA Gemini, rejetant ainsi une proposition du Département de Justice visant à interdire cette pratique. "À ce jour, Google n'a acquis aucun monopole ni aucune puissance de marché" sur le marché de l'IA, selon des commentaires de l'avocat John Schmidtlein de Google au juge Amit Mehta, commentaires repris par Bloomberg. L'avocat a ajouté qu'il n'avait pas été constaté que Maps ou YouTube constituent un produit monopolistique. Bloomberg rappelle que Mehta, qui a conclu que Google avait monopolisé la recherche et la publicité sur les moteurs de recherche, élabore une solution pour remédier à la conduite illégale de l'entreprise. Dans une décision rendue le mois dernier, il a statué que Google ne pouvait plus rémunérer les entreprises pour l'utilisation exclusive de son moteur de recherche, de son navigateur web Chrome ou du Google Play Store, tout en refusant d'interdire purement et simplement tout paiement. La décision de Mehta a intégré des éléments des propositions de Google et du Département de Justice, ce qui a conduit à l'audience d'hier, où les deux parties ont plaidé pour qu'il adopte leur formulation dans une ordonnance finale.

Le ministère de Justice a soutenu que les mêmes interdictions que celles qui s'appliquent à Google Search, Chrome et Play devraient également s'appliquer à Gemini de Google, une proposition à laquelle l'entreprise s'oppose. YouTube est "le service de télévision préféré des téléspectateurs de tous âges", selon Bloomberg. Selon des données récentes de Nielsen, il représente désormais plus de parts de marché que l'ensemble des réseaux de télévision et des services de streaming de Walt Disney réunis ! Google Maps, quant à lui, domine le marché de la cartographie et de la navigation numériques. L'an dernier, le service a dépassé les 2 milliards d'utilisateurs mensuels dans le monde. Plus de 5 millions d'autres applications et sites web s'appuient également sur la plateforme Google Maps pour alimenter des services de localisation tels que la navigation et les données commerciales locales, note Bloomberg.

Lors de l'audience d'hier, Schmidtlein, avocat de Google, a affirmé que le secteur de l'IA était encore en développement et que Google ne devrait pas être empêché d'utiliser les mêmes tactiques que les autres acteurs du marché. Bloomberg relate que l'avocat a comparé l'offre groupée potentielle de Google, comprenant Gemini, YouTube et Google Maps, à l'intégration par Microsoft de son IA CoPilot au sein d'Office. Mehta a toutefois exprimé des réserves quant à l'autorisation donnée à Google d'obliger les fabricants d'appareils à utiliser Gemini s'ils souhaitent accéder à YouTube ou à Google Maps, soulignant que cela permettrait à Google d'utiliser son influence pour mieux positionner son service d'IA. Cameron Gower, avocat du ministère de la Justice, a exhorté quant à lui Mehta à appliquer à Gemini les mêmes limitations que celles qui s'appliqueraient à Chrome.