Alors que certains responsables de la Fed, Michelle Bowman et Christopher Waller notamment, deviennent de plus en plus agressifs dans leurs recommandations de baisse des taux, le président de la Fed de Richmond Thomas Barkin s'affiche lui nettement plus modéré. Il juge que les dépenses conséquentes des consommateurs pourraient atténuer l'impact des droits de douane sur l'inflation, mais pourraient également entraîner un cycle de baisse de la demande et de hausse du chômage. Barkin espère néanmoins qu'une forte hausse du chômage sera évitée.
Barkin, qui intervient ce jour à Chicago, a déclaré qu'il avait le sentiment que le brouillard qui avait assombri les perspectives économiques se dissipait avec l'adoption d'un important projet de loi fiscale, une meilleure visibilité sur l'évolution de l'immigration et la finalisation des accords tarifaires et commerciaux par l'administration Trump. Le résultat final dépendra cependant de la réaction des consommateurs aux pressions émergentes sur les prix. Il juge que la tendance jusqu'à présent est à la chasse aux bonnes affaires, avec une vague de dépenses pour anticiper les droits de douane. "Avec tous les débats sur les tarifs douaniers et la hausse des prix des biens à venir, nous avons vu les gens s'approvisionner en iPhones et réduire leurs dépenses en services, comme les voyages en avion et l'hébergement. Si nous assistons à une telle destruction de la demande à plus grande échelle, l'impact inflationniste des tarifs douaniers serait moindre que prévu", indique Barkin, qui ne vote pas cette année sur la politique monétaire mais estime que les taux actuels sont bien positionnés pour répondre soit à une hausse de l'inflation, soit à une hausse du chômage, deux scénarios possibles.