Clôture : Wall Street trébuche...

Clôture : Wall Street trébuche

Tous les indices de Wall Street terminent la séance de ce 28 décembre dans le rouge. Dans une actualité très limitée, les craintes économiques restent très présentes et les taux obligataires reprennent leur ascension, pénalisant les marchés actions. Le S&P 500 décroche de -1,2% à 3.783 points. Le Dow Jones plonge de -1,1% à 32.875 points. Le Nasdaq recule de -1,35% à 10.213 points. Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans grimpe à 3,883%.

Depuis le début de l'année 2022, le S&P 500 affiche une baisse de -20,17% depuis le début 2022, et est sur le point d'enregistrer son plus fort repli depuis 2008. Le Nasdaq Composite recule de -34,5% depuis le 1er janvier, plombé par la remontée des taux d'intérêt. Le Dow Jones redonne un peu plus de 9% depuis, le début janvier.

Si la réouverture des frontières de la Chine dans le cadre d'un nouvel assouplissement des restrictions sanitaires, et la levée de la plupart des restrictions encore en vigueur contre le Covid-19 à Hong Kong, constituent de bonnes nouvelles, elles suscitent également des inquiétudes quant aux pressions inflationnistes qui pourraient inciter la Réserve fédérale à maintenir une politique monétaire très 'hawkish' malgré les craintes de récession. "Nous pourrions obtenir un pivot plus tard l'année prochaine de la part de la Fed, où elle commencerait réellement à réduire les taux, mais cela se produira lorsque la situation deviendra beaucoup plus grave qu'elle ne l'est actuellement", affirme à 'Bloomberg TV' Matt Maley, stratège chez Miller Tabak + Co. "Si nous avons juste cette baisse lente, la Fed va maintenir les taux d'intérêt à des niveaux élevés même si elle arrête de les augmenter de quelque manière que ce soit".

Sur le front macroéconomique, les deux statistiques américaines du jour sont ressorties contrastées. La situation ne s'arrange pas sur le marché de l'immobilier puisque l'indice des promesses de ventes de logements pour le mois de novembre, mesuré par la National Association of Realtors, affiche un important repli de 4% en comparaison du mois antérieur, et tombe au plus bas depuis avril 2020. Le consensus tablait sur un recul limité à 1% après une baisse de 4,6% en octobre.
L'indice d'activité manufacturière régionale de la Fed de Richmond pour le mois de décembre s'est redressé à 1, contre un consensus de -10 et un niveau de -9 un mois auparavant. L'indice signale ainsi la fin de la contraction de l'activité dans la région.

Le dollar est relativement stable face à l'euro (+0,19%), s'échangeant 0,9424 euro.
L'once d'or se reprend de +0,35% à 1.804$.
Le Bitcoin cède encore 2,19% à 16.466$.

Les valeurs

* Tesla (+3,31% à 112,71$). Le groupe mené par Elon Musk se reprend à Wall Street, au lendemain d'un décrochage de quelque 11%. Le constructeur de voitures électriques est dans une mauvaise passe puisqu'il a clôturé dans le rouge sur les 7 dernières séances, du jamais vu depuis septembre 2018. La capitalisation boursière du groupe d'Austin est descendue sous la barre des 345 milliards de dollars, de telle sorte que Tesla est désormais moins valorisé que des groupes tels que Walmart, JP Morgan Chase & Co ou encore Nvidia. Le plongeon du titre, hier, a également pour conséquence la sortie de Tesla du Top10 des sociétés les plus valorisées au sein de l'indice S&P 500, une position que le groupe d'Elon Musk détenait depuis son entrée dans l'indice de référence, en décembre 2020.
"La majeure partie de la faiblesse du titre cette année est due à des indicateurs montrant une demande mondiale en baisse", explique à 'Bloomberg' Craig Irwin, analyste chez Roth Capital Partners. La croissance estimée des revenus de Tesla "est toujours incroyable, mais pas une valorisation boursière de 385 milliards de dollars", a-t-il ajouté, faisant référence à la valeur à la fin de la semaine dernière. Les analystes s'attendent en moyenne à ce que les revenus augmentent de 54% en 2022 et de 37% en 2023, selon les données compilées par Bloomberg. La pression vendeuse sur l'action a été exacerbée, hier, par l'information selon laquelle la société a adopté un plan de production réduit dans son usine de Shanghai pour janvier, prolongeant ainsi les mesures de réduction de la production entamées ce mois-ci, selon un document interne que 'Reuters' a pu consulter. Selon l'agence, Tesla va produire le mois prochain pendant 17 jours entre le 3 janvier et le 19 janvier et arrêtera la production de véhicules électriques du 20 janvier au 31 janvier pour une pause prolongée pour le nouvel an chinois.

De plus, Tesla a interrompu la production dans son usine chinoise samedi, soit un jour plus tôt que prévu. Aucune raison n'a été donnée pour anticiper une pause initialement programmée du 25 décembre au 1er janvier. L'usine de Tesla à Shanghai, qui emploie 20.000 salariés, avait maintenu l'an dernier ses opérations lors de la dernière semaine de décembre et ne s'était arrêtée que trois jours pour les congés du nouvel an chinois. Mais outre la baisse de la demande, le groupe américain et ses fournisseurs sont confrontés à des défis opérationnels importants en lien avec le pic d'infections au Covid-19 dans le pays. Pas de quoi rassurer alors que les investisseurs restent également inquiets de la gestion de l'entreprise par son sulfureux patron. La dernière cession par Elon Musk de 40 milliards de dollars d'actions destinée à aider le milliardaire à financer le rachat de Twitter n'a guère été appréciée par les opérateurs alors que l'entrepreneur avait précédemment promis d'arrêter de vendre des titres. Il a récidivé jeudi soir lors d'une conversation audio en direct sur 'Twitter Spaces' : "Je ne vendrai pas d'actions avant - je ne sais pas - probablement dans deux ans, certainement pas l'année prochaine en aucune circonstance, et probablement pas l'année suivante".

"On a l'impression que la confiance a disparu et que le conte de fées de Tesla s'est soudainement terminé", souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste principal chez Swissquote Bank. "Les investisseurs sont plus impatients de voir comment la récession imminente touchera la demande de voitures Tesla, comment la concurrence des autres constructeurs de véhicules électriques affectera la part de marché de Tesla et quand Elon Musk cessera de jouer ailleurs alors que Tesla tremble fortement".

* Southwest Airlines (-5,16% à 32,19$). Le transporteur est toujours mal mené, alors qu'il a annulé des milliers de vols pour tenter de faire revenir son programme 'à la normale'. Principale compagnie touchée par la tempête historique qui a frappé les Etats-Unis lors du week-end de Noël, la société basée à Dallas peine à rétablir ses opérations habituelles. Le groupe, qui a limité les réservations pour les prochains jours, s'est attiré les foudres du gouvernement américain mardi, la tempête hivernale ayant mis en exergue d'importants dysfonctionnements en son sein.

Alors que Southwest était responsable lundi de près des trois quarts des annulations aux États-Unis, le département américain des Transports s'est dit préoccupé par le taux "inacceptable" d'annulations et de retards de Southwest, ainsi que par les informations faisant état d'un manque de rapidité du service à la clientèle. Mercredi matin, Southwest avait encore supprimé plus de 60% de son programme habituel pour la journée, soit plus de 2.500 vols, et plus de 58% de ses liaisons prévues jeudi, selon les données de 'FlightAware'. Le patron de l'entreprise, Bob Jordan, s'est de nouveau excusé mardi soir dans une vidéo publiée par Southwest, affirmant que la société avait réduit son calendrier pour gagner du temps pour repositionner les avions et les équipages. La situation pourrait fortement s'améliorer à partir de vendredi.

* Boeing (-0,54% à 188,38$). BOC Aviation Limited s'offre de nouveaux 737 MAX. Le loueur d'avions a passé auprès de Boeing une commande additionnelle de 40 737-8. Les livraisons sont attendues entre 2027 et 2028. "Nous sommes heureux de continuer à renforcer notre relation existante avec Boeing, avec cette commande supplémentaire de 40 appareils 737-8 plus économes en carburant. Cet achat supplémentaire porte notre carnet de commandes total de 737 MAX 8 à 80 avions", a déclaré David Walton, directeur de l'exploitation de BOC Aviation. Le carnet de commandes nettes de Boeing atteignait 571 unités à fin novembre.

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https://bourse.fortuneo.fr/actualites/cloture-wall-street-trebuche-7328800
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