Clôture Wall Street : toujours sous tension...

Clôture Wall Street : toujours sous tension

La place américaine est restée sous pression toute cette séance de mercredi, mais elle s'est légèrement mieux tenue après la publication des Minutes de la Fed. Plus tôt cette semaine, les marchés n'avaient pas vraiment réagi aux évolutions apparemment positives concernant l'Ukraine, suite aux échanges impliquant le président ukrainien Volodymyr Zelensky, Donald Trump et des dirigeants européens. Zelensky, qui espère un signal clair des USA sur les garanties de sécurité, a salué sa "meilleure discussion" avec Trump...
Wall Street avait bénéficié précédemment des espoirs de baisse de taux, mais les choses pourraient se corser, vendredi, avec l'intervention du patron de la Fed à Jackson Hole, lors de la réunion des banquiers centraux.

Dans un contexte toujours incertain, le S&P 500 abandonne -0,24% revenant à 6.395 pts en clôture de marché, ce mercredi. Le Dow Jones grappille +0,04% à 44.938 pts. Le Nasdaq recule de -0,67% à 21.172 pts

Les Minutes de la réunion de la Fed des 29 et 30 juillet montrent, ce soir, que "presque tous les participants" ont jugé que maintenir les taux des 'Fed funds' dans une fourchette de 4,25%-4,50% était "approprié".
La vice-présidente de la Fed chargée de la supervision, Michelle Bowman, et le gouverneur Christopher Waller se sont opposés à cette décision, estimant qu'une réduction d'un quart de point de pourcentage permettrait de prévenir l'affaiblissement du marché de l'emploi.

Alors que les derniers chiffres des prix à la production aux Etats-Unis sont ressortis préoccupants, Jerome Powell pourrait en cette fin de semaine tempérer les ardeurs des marchés, qui ont un peu trop vite misé sur une série d'assouplissements... Trump a tenté de remettre un coup de pression sur le patron de la Fed, lançant sur son réseau Truth Social : "Quelqu'un pourrait-il informer Jerome 'Too Late' Powell qu'il nuit gravement au secteur immobilier ? Les gens ne peuvent pas obtenir de prêt immobilier à cause de lui. Il n'y a pas d'inflation, et tout indique le besoin d'une baisse importante des taux. 'Too Late' est un désastre !".

Plus globalement, Trump met la pression sur la Réserve fédérale. Il a appelé Lisa Cook, sa gouverneure à démissionner, réagissant à un appel du directeur de l'Agence fédérale de financement du logement (FHFA) américaine exhortant le ministère de la Justice à enquêter sur Cook pour une fraude hypothécaire présumée. "Cook doit démissionner, maintenant !!!", a lancé Trump sur Truth Social. Les accusations ont été publiées plus tôt ce mercredi par Bill Pulte, directeur de la FHFA, sur le réseau social X.

Trump reste également à la manoeuvre sur le front géopolitique et le dossier Russie-Ukraine. Evoquant les récents entretiens géopolitiques, Trump a estimé : "J'ai eu une réunion très fructueuse à la Maison Blanche avec des invités de marque : le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le président français Emmanuel Macron, le président finlandais Alexander Stubb, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le chancelier allemand Friedrich Merz, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte", a déclaré Trump sur Truth Social. Cette réunion s'est conclue par un meeting dans le Bureau ovale. "Nous avons discuté des garanties de sécurité pour l'Ukraine, garanties qui seraient fournies par les différents pays européens, en coordination avec les États-Unis. Tout le monde se réjouit de la possibilité d'une paix entre la Russie et l'Ukraine. A l'issue de ces réunions, j'ai appelé le président Poutine et pris les dispositions nécessaires pour une rencontre, dans un lieu à déterminer, entre le président Poutine et le président Zelensky. Après cette rencontre, nous organiserons une réunion tripartite, à laquelle participeront les deux présidents, plus moi-même. Il s'agit là encore d'une première étape très positive dans une guerre qui dure depuis près de 4 ans. Le vice-président J.D. Vance, le secrétaire d'Etat Marco Rubio et l'envoyé spécial Steve Witkoff coordonnent leurs efforts avec la Russie et l'Ukraine", a ajouté Trump.
"Hier, d'importants entretiens ont eu lieu à Washington avec le président des États-Unis et les dirigeants européens. Il s'agit d'une étape décisive vers la fin de la guerre et la sécurité de l'Ukraine et de notre peuple. Nous travaillons déjà sur le contenu concret des garanties de sécurité. Aujourd'hui, nous poursuivons la coordination au niveau des dirigeants. Des discussions auront lieu et nous préparons les formats appropriés. Nous poursuivrons également nos travaux demain. Les conseillers à la sécurité nationale sont également en contact permanent. Des garanties de sécurité seront mises en place. Je remercie tous nos partenaires pour leur détermination et leur soutien. L'Ukraine ressent cette force. Et nous ferons tout pour que le chemin vers la paix devienne réalité - grâce au partenariat, aux garanties de sécurité et au courage du peuple ukrainien", a indiqué Volodymyr Zelensky sur le réseau social X... Selon le Financial Times, l'Ukraine proposerait d'acquérir pour 100 Mds$ d'armes américaines en utilisant l'aide européenne, en échange de garanties de sécurité des USA.
Volodymyr Zelensky a aussi réagi sur le réseau social X aux dernières frappes russes. "Toutes ces frappes sont démonstratives et ne font que confirmer la nécessité de faire pression sur Moscou, d'imposer de nouvelles sanctions et de nouveaux droits de douane jusqu'à ce que la diplomatie soit pleinement efficace. Je remercie tous les partenaires qui contribuent à mettre fin à cette guerre russe. Aux côtés des États-Unis, de l'Europe et de tous ceux qui aspirent à la paix, nous oeuvrons chaque jour pour garantir la sécurité. Nous avons besoin de garanties de sécurité solides pour garantir une paix véritablement fiable et durable".

Pendant ce temps, l'agence phare de notation S&P Global Ratings a confirmé sa note des USA. S&P a déclaré que les recettes provenant des taxes douanières imposées par Trump contribueraient à atténuer l'impact des baisses d'impôts du président sur la santé budgétaire des États-Unis, permettant ainsi au pays de maintenir sa note de crédit actuelle. Ainsi, S&P a confirmé sa note à long terme 'AA+' des Etats-Unis, estimant notamment que les recettes provenant des tarifs douaniers compenseraient l'impact du récent projet de loi sur les impôts et les dépenses sur la situation budgétaire du pays. S&P a maintenu par ailleurs sa perspective stable de la note à long terme. "Dans un contexte de hausse des taux de droits de douane effectifs, nous prévoyons que des recettes douanières significatives compenseront globalement les résultats budgétaires plus faibles qui pourraient autrement être associés à la récente législation budgétaire, qui prévoit à la fois des baisses et des hausses d'impôts et de dépenses", ont écrit des analystes de S&P, dont Lisa Schineller.

Cette décision valide la vision de l'administration Trump selon laquelle l'imposition de taxes douanières contribuerait déjà à améliorer la situation budgétaire du pays. Les recettes douanières ont certes atteint un nouveau record mensuel en juillet, les droits de douane atteignant près de 28 Mds$. Si l'on s'arrête à ce montant, tout va bien. Mais le déficit budgétaire américain du mois de juillet publié la semaine dernière ressort à... 291,1 Mds$, malgré ce record de 27,7 Mds$ de droits de douane entrant dans les caisses. Ainsi, malgré le niveau des tarifs douaniers, le déficit total de juillet ressortait bien plus lourd qu'attendu. Les droits de douane ne représentaient toutefois qu'une portion minime des recettes totales du mois, qui dépassaient les 338 Mds$ (+2%). Les dépenses de juillet ont grimpé de 10% à 630 Mds$, un record pour le mois.

Dans l'actualité économique ce mercredi, l'indice des anticipations d'inflation de la Fed d'Atlanta pour le mois d'août 2025, qui mesure les anticipations d'inflation pour l'année à venir du point de vue des firmes, s'est établi à +2,3%, comme le mois précédent...

Du côté des pétroles, le baril de brut WTI gagne +1,01% à 62,95$.
Le dollar stagne, s'échangeant 0,8585 euro.
L'once d'or fin avance de +1,01% à 3.349$.
Le bitcoin recule de -2,37% à 113.928$.

Les valeurs

* Guess (+26,31% à 16,85$). L'entreprise californienne spécialiste de la mode a accepté une offre de sortie de la cote pour 1,4 Md$. Les actionnaires de Guess? recevront 16,75$ par action en numéraire, ce qui offre une prime d'environ 73% par rapport au cours de clôture de l'action du 14 mars. Dans le cadre de cette transaction, Guess? conclura un partenariat stratégique avec Authentic Brands Group, aux termes duquel Authentic détiendra 51% de la propriété intellectuelle de Guess?. La direction actuelle de Guess? continuera de gérer l'entreprise et de détenir 100% de la société d'exploitation.

* Analog Devices (+6,26% à 244,87$). Le spécialiste américain des semi-conducteurs et technologies analogiques de haute performance, a annoncé pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice de 518 M$, ainsi qu'un bénéfice ajusté par action de 2,05$ (+30%) à comparer à un consensus de 1,93$. Les revenus ont totalisé 2,88 Mds$ sur la période (+25%), également meilleurs que prévu, avec des croissances à deux chiffres en glissement annuel sur tous les marchés finaux. Le bénéfice opérationnel a grimpé de 67% à 818 M$.
Sur le trimestre se terminant en octobre, Analog Devices envisage un bénéfice ajusté par action allant de 2,12 à 2,32$, pour des revenus logés entre 2,9 et 3,1 Mds$. La marge opérationnelle ajustée est attendue à 43,5%, plus ou moins 100 points de base. "Malgré les défis géopolitiques, le chiffre d'affaires et le bénéfice par action d'ADI au 3e trimestre ont dépassé nos attentes", a déclaré Vincent Roche, PDG.

* TJX (+2,71% à 138,27$). Le groupe américain de distribution aux chaînes TJ Maxx ou Marshalls a annoncé pour son 2e trimestre fiscal 2026 un bénéfice net de 1,24 Md$, et un bénéfice ajusté par action de 1,10$ (+15%), nettement supérieur au consensus, pour des revenus totalisant 14,4 Mds$ à comparer à un consensus de 14,2 Mds$. Les ventes à comparable ont augmenté de +4%, au-dessus des plans du groupe. La marge bénéficiaire avant imposition, de 11,4%, dépasse également largement les objectifs de TJX. Le groupe dope ses prévisions annuelles, misant sur une demande résiliente. TJX envisage désormais sur l'exercice un bénéfice par action allant de 4,52 à 4,57$. Les ventes consolidées comparables sont anticipées en hausse de +3%, tandis que la marge bénéficiaire avant imposition est maintenant anticipée entre 11,4 et 11,5%.

* Lowe's (+0,3% à 257,14$). Le challenger de Home Depot dans la distribution de produits liés à la maison a relevé ses estimations financières pour l'exercice malgré un marché de l'immobilier encore convalescent. Le groupe annonce également l'acquisition de Foundation Building Materials, un distributeur de produits de construction d'intérieur, pour 8,8 Mds$. FBM est un important distributeur nord-américain de produits de construction intérieure, notamment de cloisons sèches, de charpentes métalliques, de systèmes de plafond, de portes et quincaillerie commerciales, d'isolants et de produits complémentaires, au service des grands professionnels du secteur résidentiel et commercial, tant pour les projets de construction neuve que de réparation et de rénovation.
Lowe's a par ailleurs revu à la hausse ses prévisions de chiffre d'affaires annuel total, à 84,5-85,5 Mds$, contre une guidance précédente de 83,5-84,5 Mds$. Le bénéfice par action ajusté s'est établi à 4,33$ sur le trimestre clos, au-dessus du consensus, pour des revenus 'en ligne' avec les attentes à 24 Mds$, en légère hausse en glissement annuel.

* Intel (-6,99% à 23 ,54$). Malgré l'annonce par SoftBank d'une prise de participation de 2 Mds$ au capital du groupe à 23$ par action. Bloomberg rapportait que l'administration Trump étudiait une prise de participation à 10% du capital. Le secrétaire au Trésor Scott Bessent a confirmé hier dans une interview accordée à CNBC que l'investissement passerait par la conversion par le gouvernement américain des subventions accordées à Intel par le biais du CHIPS & Science Act de l'ère Biden, d'une valeur de 10,9 Mds$, en une participation au capital visant à stabiliser les activités de fabrication de l'entreprise aux États-Unis. Bessent n'a toutefois pas confirmé le niveau de la participation que le gouvernement prendrait.
Par ailleurs, le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, étudie selon deux sources de Reuters la possibilité pour le gouvernement fédéral de prendre des participations dans d'autres fabricants de puces électroniques bénéficiant de financements au titre du CHIPS Act pour construire des usines aux États-Unis. Développant ce projet visant à obtenir une participation dans Intel en échange de subventions, un responsable de la Maison Blanche et une personne au courant du dossier ont indiqué à Reuters que Lutnick étudiait la possibilité pour les États-Unis d'obtenir des participations en échange de financements au titre du CHIPS Act pour des entreprises telles que Micron Technology, Taiwan Semiconductor Manufacturing Co et Samsung. Une grande partie de ces fonds n'a en effet pas encore été débloquée. Outre Intel, le fabricant de puces mémoire Micron est le principal bénéficiaire américain des fonds du CHIPS Act. La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a confirmé quant à elle que Lutnick travaillait sur un accord avec Intel pour une prise de participation de 10% du gouvernement. "Le président veut donner la priorité aux besoins de l'Amérique, tant du point de vue de la sécurité nationale que de l'économie, et c'est une idée créative qui n'a jamais été mise en oeuvre auparavant", a affirmé Leavitt.

* Target (-6,33% à 98,69$). Séance difficile à Wall Street pour le groupe, suite à sa publication financière et alors que le détaillant discount américain va changer de directeur général pour la première fois en onze ans. Le CEO actuel Brian Cornell va quitter ses fonctions en février, remplacé par le directeur des opérations Michael Fiddelke. Par ailleurs, Target a fait état pour le 2e trimestre clos début août d'une baisse de -21% de son bénéfice net et d'un recul léger de ses revenus (-0,9% à 25,2 Mds$). Les ventes à comparable sur la période ont régressé de 1,9%. Le bénéfice par action GAAP et ajusté a été de 2,05$ (2,57$ sur la période comparable de l'an dernier). Le consensus était logé à 2,04$ de bpa ajusté et 24,9 Mds$ de recettes. Pour l'exercice 2025, le groupe maintient ses prévisions d'une baisse de son chiffre d'affaires "à un chiffre bas" et d'un bpa GAAP compris entre 8 et 10$. Le bpa ajusté est attendu entre 7 et 9$.

* Estée Lauder (-3,67% à 86,57$). Le titre corrige à Wall Street, alors que le groupe new-yorkais de luxe et cosmétiques a annoncé un creusement de ses pertes et une baisse de ses revenus. Les prévisions annuelles de profits sont par ailleurs inférieures aux attentes. Sur le trimestre clos, les revenus ont été de 3,41 Mds$ (-12%), conformes au consensus, avec une décroissance organique de 13% et des faiblesses particulières dans les soins de la peau et le maquillage. Sur ce quatrième trimestre de l'exercice fiscal clos, le bénéfice ajusté par action s'est affiché à 9 cents, mais la perte nette part du groupe totalise 546 millions de dollars, près de deux fois plus lourde que l'année précédente, à la même période. Le groupe continue de suivre de près l'évolution des politiques commerciales et des droits de douane en vigueur, et évalue activement les développements et les stratégies d'atténuation afin de réduire les impacts potentiels de ces droits de douane. Estée Lauder envisage un bénéfice par action ajusté pour l'ensemble de l'exercice entamé compris entre 1,90 et 2,10$, en deçà des prévisions des analystes. Le chiffre d'affaires net organique devrait croître de 0 à 3%.,

* Keysight (-3,04% à 158,51$). Le fournisseur américain d'équipements et logiciels de test et mesure électronique a annoncé pour son 3e trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 1,72$, au-dessus du consensus, à comparer à un niveau de 1,57$ un an avant. Les revenus ont totalisé 1,35 Md$ (1,22 Md$ sur la période comparable de l'exercice antérieur. Le groupe dépasse ici encore les attentes. Le bénéfice net s'est établi à 191 M$. Sur le trimestre se terminant en octobre, le groupe envisage un bpa allant de 1,79 à 1,85$. Les revenus pour la période sont anticipés entre 1,37 et 1,39 Md$.

* Baidu (-2,59% à 86,76$). Le moteur de recherche chinois coté à Wall Street a annoncé pour le trimestre clos des revenus un peu courts, inférieurs au consensus, avec la faiblesse du marché publicitaire et l'incertitude économique. L'activité de publicité en ligne représentant l'essentiel des revenus a vu son chiffre d'affaires décliner de 15% à 16,2 milliards de yuans sur le trimestre clos en juin. Bonne surprise en revanche du côté du segment AI Cloud, qui tire une croissance de 34% des activités non-publicitaires. Le chiffre d'affaires trimestriel total s'est établi à 32,7 milliards de yuans ou environ 4,6 Mds$ américains, en retrait de 4% en glissement annuel (32,8 milliards de yuans de consensus). Le bénéfice opérationnel ajusté sur le trimestre a décliné de 41% à 4,45 milliards de yuans. Le bénéfice net part du groupe a reculé de 33% à 7,3 milliards de yuans, tandis que le bénéfice net pdg ajusté a régressé de 35% à 4,8 milliards de yuans. Le bénéfice dilué ajusté par ADS a décliné de 35% à 13,58 yuans.

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