Clôture Paris : pas si mal malgré la confusion sur les tarifs douaniers...

Clôture Paris : pas si mal malgré la confusion sur les tarifs douaniers

En clôture de marché, le CAC 40 reprend +0,35% à 7.723 points dans des volumes de transactions assez limités de début de congé estival.
Les opérateurs sont un peu décontenancés alors que le Secrétaire au Trésor Scott Bessent a suggéré durant le week-end que les tarifs douaniers spécifiques ne prendraient effet qu'au 1er août, ce qui pourrait ressembler à un nouveau délai alors que l'échéance du 9 juillet semblait fixée. La confusion règne donc sur le front commercial, même si l'administration Trump agite toujours l'espoir d'accords importants dans les prochains jours.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est pourtant entretenue dimanche, avec Donald Trump, une communication téléphonique qualifiée de "bon échange", selon un porte-parole de l'exécutif européen. L'objectif de Bruxelles de parvenir à un accord commercial avec Washington semblait confirmé pour le 9 juillet. Les pays européens maintiennent cependant la pression sur les tractations ce qui les expose à des pénalités américaines. "Nous voulons parvenir à un accord avec les Etats-Unis. Nous voulons éviter des droits de douane. Nous pensons qu'ils sont nocifs. Nous voulons parvenir à des résultats gagnant-gagnant, pas à des résultats perdant-perdant", a indiqué le porte-parole de la Commission européenne aux journalistes lors d'un point de presse. Reste à savoir comment la volonté européenne sera considérée outre-Atlantique d'ici le 9 juillet.

L'administration américaine prévoit d'adresser des lettres à ses partenaires commerciaux pour les informer de leur niveau de surtaxe à partir du 1er août en l'absence d'accord, a indiqué Scott Bessent, le secrétaire américain au Trésor. En revanche, Trump ne tergiverse pas... Les lettres, c'est maintenant ! Sur son réseau Truth Social, le président américain a déclaré : "J'ai le plaisir d'annoncer que les lettres et/ou accords tarifaires des Etats-Unis avec divers pays du monde seront distribués à partir de midi le lundi 7 juillet". Il menace également "tout pays s'alignant sur les politiques antiaméricaines des BRICS" d'un droit de douane supplémentaire de 10%. Aucune exception à cette règle ne sera tolérée". Vendredi déjà, le leader américain s'était montré intransigeant, indiquant que les pays qui ne feraient pas de concession pourraient voir leurs tarifs douaniers monter jusqu'à 70%, sans pour autant détailler sa pensée...

Sur le plan macroéconomique, selon les données publiées par Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne, les ventes au détail de la zone euro ont reculé d'un mois sur l'autre en mai, conformément aux attentes. Les ventes au détail dans les 20 pays partageant l'euro ont baissé de -0,7% en mai après une hausse de +0,3% en avril (révisé de +0,1%). Sur un an, les ventes au détail progressent de +1,8% en mai (+2,7% le mois précédent, et un consensus à +1,2%).

Toujours en zone euro, le moral des investisseurs s'améliore davantage que prévu en juillet. Il atteint son plus haut niveau depuis plus de 3 ans. L'indice Sentix pour la zone euro est passé de 0,2 en juin à 4,5, dépassant le consensus des analystes interrogés par Reuters qui attendait 1,1. Il marque une 3e hausse mensuelle consécutive.
L'enquête montre une amélioration continue en Allemagne, qui est à son plus haut niveau depuis février 2022. D'ailleurs selon l'Office fédéral des statistiques, la production industrielle allemande a augmenté de manière inattendue en mai par rapport au mois précédent, enregistrant une hausse de +1,2%.
Il découle de ces analyses que la marge de manoeuvre de la Banque centrale européenne (BCE), quant à de nouvelles réductions des taux d'intérêt, pourrait s'amenuiser à mesure que la reprise économique se confirme.

A Wall Street, tous les indices ont viré au rouge, consolidant ce lundi sur des sommets, après le long week-end du 4 juillet (férié aux Etats-Unis). A 17h45, le S&P 500 abandonne -0,61% à 6.241 pts. Le Dow Jones cède -0,75% à 44.493 pts. Le Nasdaq est également sous pression avec un repli de -0,67% à 20.463 pts. La confusion règne sur le front commercial, avec un "atterrissage" des droits de douane toujours difficile à évaluer. Egalement, Tesla dévisse en bourse, Elon Musk envisageant de lancer un nouveau parti politique aux Etats-Unis.

Du côté des pétroles, les producteurs de pétrole de l'Opep+ devraient approuver une nouvelle importante hausse de leur production pour septembre. Lors de sa réunion du 3 août, le groupe a fait savoir qu'il pourrait approuver une hausse de production d'environ 550.000 bpj pour septembre. Si elle se concrétise, cette hausse porterait les augmentations totales de production depuis avril, à 2,47 millions de bpj, soit un peu moins de 2,5% de la demande mondiale.
A 17h45, le baril de Brent de mer du Nord reste bien ferme. Il gagne +0,92% à 69,14$, ce lundi. Le brut WTI, le baril de référence américain, bondit de +1,41% à 67,58$.

Du côté des devises, l'euro fléchit face au dollar, redonnant -0,34%, pour revenir à 1,1736$.
L'once d'or fin se tasse de -0,50% à 3.320$ (2.830 euros).
Le Bitcoin s'apprécie de +0,36% à 108.315$.

Valeurs en hausse

* Rémy Cointreau (+3,71 à 50,65 euros). Le groupe de spiritueux reste bien orienté à la suite de la conclusion de l'accord entre les autorités chinoises et certains producteurs de cognac portant sur des "engagements de prix minimum". BNP Paribas Exane a repris la couverture du dossier avec une recommandation 'neutre'. Son objectif de cours est fixé à 42 euros.

* Société Générale (+2,84% à 49,96 euros). L'établissement financier se distingue avec l'appui des analystes de Barclays qui ont revalorisé le dossier de 55 à 60 euros ('surpondérer'). Avec un peu moins d'ambition, RBC porte son objectif de cours à 49 euros (45 euros précédemment).

* Alstom (+1,49% à 19,42 euros). Oddo BHF fait un point sur Alstom à l'approche de la publication trimestrielle de la société, à la fin du mois. L'analyste table sur des commandes de 4,049 MdsE, en hausse de +11% sur un an, soit un book-to-bill de 0,91x. Le broker pense que la relative faiblesse des commandes du 1er trimestre est bien intégrée par le marché. S'agissant du chiffre d'affaires, il prévoit une hausse de +5,3% en organique à 4,4 MdsE. Le momentum devrait s'améliorer avec les annonces de commandes ; de quoi à rester à 'surperformer' en visant 26 euros.

* Airbus (+1,08% à 177,28 euros). Malaysia Aviation Group (MAG), société mère de la compagnie Malaysia Airlines, a confirmé une commande ferme auprès d'Airbus pour 20 A330-900 supplémentaires. Cette nouvelle commande doublera la future flotte d'A330neo de Malaysia Airlines, la portant à 40 appareils.

* Legrand (+0,67% à 112,75 euros). Le spécialiste des infrastructures électriques annonce deux nouvelles acquisitions : Amperio Project et Quitérios.
Le premier est un spécialiste suisse des busbars (Systèmes d'alimentation électrique par jeux de barres métalliques). Basée à Morat, l'entreprise emploie une vingtaine de collaborateurs et réalise un chiffre d'affaires annuel de plus de 4 ME. Après Computer Room Solutions (CRS) en Australie, et Linkk Busway Systems en Malaisie, Amperio Project constitue la troisième acquisition de l'année dans les centres de données (datacenters).
D'autre part, Legrand acquiert aussi Quitérios, un acteur portugais de premier plan dans les coffrets modulaires de distribution des réseaux électriques et digitaux. Basée à Mira, l'entreprise emploie plus de 100 personnes pour un chiffre d'affaires annuel de près de 20 ME.

* Crédit Agricole (+0,38% à 15,94 euros). La banque verte a annoncé, vendredi, détenir 100% de Caceis, sa filiale dédiée aux services financiers aux investisseurs professionnels, après la finalisation du rachat au groupe espagnol Santander des 30,5% que ce dernier détenait.

* Publicis (+0,09% à 90,2 euros). Morgan Stanley reconduit son conseil 'surpondérer', mais réduit son objectif de cours de 116 à 109 euros. JP Morgan, également à 'surpondérer', a ramené son cours cible de 133 à 130 euros.

Valeurs en baisse

* Capgemini (-5,58% à 137,15 euros). Lanterne rouge du CAC 40, le titre est délaissé après l'annonce de l'acquisition de WNS pour un montant total de 3,3 milliards de dollars. Pour conclure cette opération qui vise à créer un leader en "Opérations Intelligentes", le géant français offre 76,50$ en numéraire, soit une prime de 17% par rapport au dernier cours de clôture de sa cible à Wall Street.
L'offre a été approuvée à l'unanimité par les conseils d'administration des deux sociétés et devrait être finalisée d'ici la fin de l'année. Capgemini a indiqué que l'opération aura un impact relutif sur son bénéfice normalisé par action de 4% avant synergies en 2026, et de 7% après synergies en 2027. Le groupe prévoit des synergies de chiffres d'affaires en rythme annuel de 100 à 140 ME d'ici à fin 2027. Les objectifs financiers de Capgemini pour 2025 ne tiennent pas compte de cette opération et restent inchangés.

* TotalEnergies (-2,23% à 51,79$). Le groupe pétrolier français est sous pression car Shell a dit s'attendre à une baisse de son bénéfice trimestriel. Le groupe britannique serait affecté par la baisse des échanges dans sa division gazière intégrée et par des pertes dans ses activités chimiques et de produits. Ces dernières sont notamment impactées par une maintenance non planifiée dans l'usine de polymères de Monaca aux Etats-Unis. L'avertissement de Shell vaut surtout pour ses activités aval, qui délivrent une performance moins bonne qu'attendu. En revanche, pour sa division amont axée sur le pétrole, Shell a relevé la limite inférieure de sa production prévisionnelle, prévoyant 1,66 million à 1,76 million de barils par jour (1,56 million à 1,76 million de barils par jour prévus précédemment).
D'autre part, les producteurs de pétrole de l'Opep+ prévoient d'approuver une nouvelle importante hausse de leur production pour septembre.

* Eagle Football Group (-2,15% à 1,82 euro). Grosse pression pour le club de football lyonnais qui a signé un accord de règlement de 4 ans avec l'instance de contrôle financier des clubs de l'UEFA, couvrant les saisons 2025/26 à 2028/29. Le club pourrait ainsi participer à la compétition d'Europa League la saison prochaine, sous réserve d'une issue favorable lors de l'appel de la décision de la DNCG, quant à son maintien en Ligue 1. Cet accord comporte une pénalité financière fixe de 12,5 ME, ainsi que des pénalités soumises à conditions, pouvant atteindre jusqu'à 37,5 ME si l'Olympique Lyonnais ne respecte pas les engagements financiers, qui doivent l'amener à retrouver une situation financière équilibrée en 2028. En cas de non-respect des objectifs ou des engagements, le club risque l'exclusion des compétitions européennes. L'accord pourrait prendre fin plus tôt si le club atteint les objectifs financiers avant 2028.

* Stellantis (-1,98% à 8,407 euros). Séance tendue pour le groupe automobile, cette fois victime de notes d'analystes. D'une part, JP Morgan a abaissé son objectif de cours à 11 euros (13 euros précédemment). D'autre part, Bank of America a dégradé Stellantis à 'neutre', anticipant une communication sur un 1er semestre "très faible", le 29 juillet. Le courtier ajoute que, si les Etats-Unis semblent solides, son positionnement en Europe est mauvais. La banque affirme que, bien que l'action ait chuté d'environ 30% depuis le début de l'année et de plus de 50% depuis la Journée Investisseurs de l'été dernier, il est "trop tôt pour la pêche de fond". Elle souligne que la concurrence sur le marché des véhicules électriques en Europe est rude et que le groupe manque d'un catalyseur. La banque américiane craint des résultats faibles aux premier et deuxième semestres.

* Renault (-0,17% à 40,47 euros). Dans le même secteur que Stellantis, le titre de la marque au losange se montre volatil. Selon le quotidien économique Nikkei, dimanche, Nissan Motor serait en discussion avec le Taïwanais Foxconn au sujet d'une collaboration dans le domaine des véhicules électriques qui pourrait sauver son usine japonaise d'Oppama de la fermeture.

* Danone (-1,39% à 68,12 euros). L'action du groupe agroalimentaire est sous pression, tombé sur un plancher de 4 mois. Les analystes attribuent ce mouvement baissier à l'avertissement sur résultats du producteur laitier chinois Feihe. Cité par 'Bloomberg', Jefferies estime que l'avertissement de Feihe est légèrement négatif pour Danone. Il ajoute qu'il est difficile de déterminer dans quelle mesure cela est spécifique à la firme asiatique. Feihe a annoncé que son bénéfice net préliminaire du 1er semestre pourrait baisser de 36 à 47% en glissement annuel, avec un repli de son chiffre d'affaires de 8 à 10%. Citi a abaissé sa recommandation sur Feihe à 'neutre', citant des résultats préliminaires du 1er semestre plus faibles que prévu.

* Sodexo (-1,15% à 51,8 euros). Nouvelle séance tendue pour le groupe de restauration collective et de services... RBC abaisse son objectif de cours à 56,5 euros (70 euros précédemment). Cette décision intervient alors que Sodexo a communiqué au début du mois de juillet sur des perspectives prudentes. "La croissance interne et la marge d'exploitation sont attendues dans le bas de la fourchette", a indiqué Sodexo à la publication d'un chiffre d'affaires de 3e trimestre de 6,1 MdsE, en hausse de +0,8% par rapport à l'exercice précédent.

* Pernod Ricard (-0,45% à 89,36 euros). Le groupe de spiritueux pâtit d'un avis d'analyste. Bernstein ramène son objectif de cours à 148 euros (157 euros précédemment).

Société(s) citée(s) :
https://bourse.fortuneo.fr/actualites/cloture-paris-pas-si-mal-malgre-la-confusion-sur-les-tarifs-douaniers-3922906
Fortuneo