Le CAC 40, qui est parvenu hier à mettre un terme à 5 séances consécutives de baisse, poursuit sur sa lancée ce mercredi. L'indice phare parisien termine fermement la séance, puisque sur un gain de +0,53% à 7.804 pts.
Le dossier commercial demeure une cause persistante d'inquiétude ; de nouveaux droits de douane américains imposés sur la plupart des importations d'acier et d'aluminium sont entrés en vigueur contre tous les partenaires commerciaux des Etats-Unis à l'exception de la Grande-Bretagne, et les délais de négociation d'autres surtaxes arrivent bientôt à échéance... La Maison blanche a réaffirmé cependant qu'un entretien téléphonique entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping était "imminent", alors que le président américain a récemment accusé la Chine d'enfreindre l'entente scellée en mai à Genève pour apaiser les tensions commerciales...
De son côté, la BCE entame, ce mercredi, sa réunion de politique monétaire de deux jours, au cours de laquelle l'institution devrait encore réduire ses taux directeurs, alors que l'inflation en rythme annuel est retombée sous la barre des 2% en zone euro sur le mois de mai. Plusieurs économistes attendent ensuite un dernier geste en septembre qui placerait le taux de dépôt de la BCE sous les 2%.
En zone euro, selon une enquête S&P Global/HCOB, l'activité commerciale peine à progresser en mai, le secteur des services s'étant contracté pour la première fois depuis novembre, touché par la baisse de la demande. L'indice composite des directeurs d'achat (PMI) définitif de la zone euro est tombé à 50,2 en mai (50,4 en avril). Il s'agit de la performance la plus faible depuis février, mais elle reste supérieure à l'estimation préliminaire (49,5). Rappelons que la barre de 50 points sépare croissance et contraction d'activité.
L'Italie a enregistré sa croissance la plus rapide depuis plus d'un an. En Espagne, la croissance s'est ralentie pour atteindre son niveau le plus bas depuis 17 mois. Outre-Rhin, le secteur allemand des services subit en mai sa plus forte contraction en deux ans et demi, sous l'effet d'une demande plus faible et d'une incertitude commerciale. L'indice des directeurs d'achat (PMI) pour le secteur des services est tombé à 47,1 en mai (49 en avril et 47,2 en estimation préliminaire), marquant son niveau le plus bas depuis novembre 2022.
L'emploi dans la zone euro n'a augmenté que légèrement en mai, sous l'impulsion des prestataires de services.
Malgré des perspectives prudentes, la confiance des entreprises s'améliore en zone euro, pour la première fois depuis janvier.
Outre-Atlantique, Wall Street reste bien orienté ce mercredi, malgré l'incertitude commerciale persistante et des chiffres de l'emploi privé américain en berne. A 17h45, le S&P 500 prend +0,2% à 5.982 pts. Le Dow Jones grappille +0,13% à 42.573 pts. Le Nasdaq Composite avance de +0,30% à 19.457 pts.
Donald Trump a évoqué des négociations très difficiles avec Xi Jinping, alors que Washington et Pékin s'accusent réciproquement de ne pas avoir respecté leur accord commercial.
Egalement, le Président américain a, comme prévu, signé le décret doublant le niveau des droits de douane sur l'acier et l'aluminium à 50% (25% précédemment). Donald Trump a présenté cette mesure comme nécessaire pour protéger la sécurité nationale. Bien évidemment, l'Union européenne s'insurge contre cette mesure.
Le Livre Beige économique de la Fed sera publié dans la soirée.
Du côté des pétroles, le baril de Brent de mer du Nord décroche de -1,41% à 64,68$ à 17h45. Le WTI américain flanche de -1,23% à 62,59$.
L'euro s'affermit de +0,4% face au dollar, s'échangeant 1,1421$.
L'once d'or se contracte de -0,27%. Le métal jaune s'échange 3.371$ l'once (2.952 euros). Le Bitcoin prend +0,14% à 105.567$.
Valeurs en hausse
* STMicroelectronics (+11,22% à 24,92 euros). Le fabricant franco-italien de puces électroniques prend très largement la tête du CAC40. Selon des propos rapportés par l'agence Reuters, le président du directoire et directeur général du groupe a déclaré que ST observait des signes de cycle haussier qui devraient booster les résultats au cours des prochains trimestres. S'exprimant lors d'un événement organisé par BNP Paribas, Jean-Marc Chéry a indiqué que ST atteindrait au moins le point médian de ses prévisions pour le 2e trimestre. Hier déjà, le groupe américain Onsemi avait bondi de 11% suites aux perspectives sectorielles favorables annoncées par le management.
Lors de cette conférence organisée par le courtier Exane, filiale de BNP Paribas, Jean-Marc Chéry a indiqué que STMicroelectronics prévoit le départ de 5.000 employés sur les 3 prochaines années. Déjà en avril, le groupe avait déjà annoncé par voie de presse prévoir le départ de 2.800 personnes à l'échelle mondiale, "sur la base du volontariat", afin de réduire ses coûts.
* Rémy Cointreau (+4,01% à 48,8 euros). Le groupe de spiritueux a publié des résultats annuels en forte baisse et anticipe pour l'exercice 2025-2026 un retour à la croissance organique du chiffre d'Affaires 'mid-single-digit', principalement portée par un fort rebond technique des ventes aux Etats-Unis dès le 1er trimestre. A date, Rémy Cointreau estime que l'augmentation potentielle des tarifs douaniers pourrait engendrer un impact maximal brut de 100 ME sur le ROC en 2025-26 (60 ME en Chine et 40 ME aux Etats-Unis). Le Groupe dit être en mesure de compenser jusqu'à 35% de l'impact en 2025-26 grâce à la mise en oeuvre de ses plans d'actions, soit un impact maximal net de 65 ME (40 ME en Chine et 25 ME aux Etats-Unis). Dans cette hypothèse, Rémy Cointreau prévoit une baisse organique du ROC comprise entre 'mid-teens' et 'high-teens'. Ces estimations sont calculées sur la base des hypothèses suivantes : des droits de douane additionnels (anti-dumping) à hauteur de 38,1% sur les importations de cognac en Chine; et des droits de douane à hauteur de 20% en provenance de l'Union Européenne et de 10% depuis le Royaume-Uni et la Barbade sur les importations des Etats-Unis (NB : le Groupe intègre seulement 10% de droits de douane sur l'ensemble des importations des Etats-Unis pour la période avril-juin 2025 au titre des 90 jours).
Dans le secteur, Pernod Ricard gagne +3,36% à 92,88 euros.
* Abéo (+8,10% à 9,08 euros) / Vogo (+2,46% à 2,5 euros). Le marché cherche l'équilibre des parités... Les deux spécialistes du sport ont fait part de leur intention de rapprochement. Abéo, qui détient 22,42% du capital et 16,56% des droits de vote de Vogo, va déposer un projet d'offre publique volontaire sur les actions Vogo qu'elle ne détient. L'opération s'effectuera selon la parité suivante : 3 actions Abéo et 16,40 euros pour 16 actions Vogo. L'offre publique ne sera pas suivie d'un retrait obligatoire.
D'autre part, Abéo a également annoncé prendre 70% du capital d'ELI Play, un acteur de référence en Europe dans la conception, la fabrication et l'installation d'équipements de loisirs indoor, tels que des aires de jeux, des parcs de trampolines et des parcours Ninja. Fondée il y a plus de 25 ans et basée à Boxtel (Pays-Bas), ELI Play a réalisé un chiffre d'affaires de 22 millions d'euros en 2024, et contribué à plus de 2.500 projets réalisés à travers l'Europe. L'entreprise emploie environ 60 collaborateurs et s'appuie sur des filiales commerciales pour ses principaux marchés, en France et en Allemagne.
Enfin, Abéo a communiqué ses comptes 2024-2025. Le bénéfice net part du Groupe ressort à +6,3 ME au titre de l'exercice 2024-2025, en augmentation de +4,6 ME sur un an. Les free cash-flows ressortent largement positifs à 20,4 ME sur l'exercice (3,2 ME en 2023-2024). Abéo aborde le nouvel exercice avec confiance, porté par un niveau de prise de commandes particulièrement soutenu au 31 mars, puisque atteignant 263,2 ME. Elles progressent de +6,1% (+5,7% en organique). Cette dynamique commerciale solide constitue un socle favorable à la croissance organique des mois à venir, d'autant que le périmètre de consolidation évolue.
* Kering (+2,68% à 176 euros). Oddo BHF reste 'neutre' sur le groupe de luxe, avec une cible abaissée à 171 euros. RBC Capital s'en tient à 'performance sectorielle', avec une cible ajustée de 180 à 170 euros.
Dans le luxe, LVMH reprend +0,6% à 476,65 euros. Hermès International est à l'équilibre à 2.382 euros.
Valeurs en baisse
* Amoéba (-14,81% à 1,024 euro). La greentech a signé un accord commercial avec le groupe de protection biologique des cultures Koppert, portant sur la solution biofongicide innovante créée par Amoéba. Cette solution est basée sur le lysat de l'amibe Willaertia magna C2c Maky. Amoéba rappelle que ce biofongicide est respectueux de l'environnement, et protège les cultures contre un large éventail de maladies. L'accord concède à Koppert les droits de distribution exclusifs pour une période de 5 ans pour ce produit de biocontrôle, destiné aux vignes et aux cultures maraîchères en serre et en plein champ dans 18 pays européens, dont la France, les Pays-Bas, l'Allemagne et l'Italie, ainsi qu'aux Etats-Unis.
Le lancement est prévu début 2026 et Koppert distribuera ce biofongicide sous sa propre marque. En outre, Koppert et Amoéba collaboreront en vue d'un éventuel lancement au Brésil. Les volumes nécessaires pour le traitement des cultures mentionnées seront produits à la fois sur le site d'Amoéba à Chassieu et par l'intermédiaire de partenaires CDMO (Contract Development Manufacturing Organizations). Amoéba et Koppert étudieront, en fonction des retours d'expérience et de la montée en puissance commerciale, l'organisation future de la production.
* Carmila : (-7,09% à 17,3 euros) / Carrefour (-2,52% à 12,935euros). Le groupe de distribution a cédé 7% du capital social de la foncière commerciale Carmila, pour un montant d'environ 171 millions d'euros, représentant un prix de 17,30 euros par action. L'opération s'est effectuée par voie de placement privé par le biais d'une procédure de construction accélérée du livre d'ordres. Carrefour conserve environ 29,8% du capital de Carmila. Le titre figure parmi les plus mauvaises performances du jour au CAC40.
* Forvia (-3,48% à 7,88 euros). L'équipementier automobile est aujourd'hui dans une 4e séance consécutive de baisse, avec Valeo (-1,96%), et Michelin (-1,46%). Forvia a indiqué, ce matin au marché, avoir placé 250 d'obligations senior à échéance 2030 pour un montant de 250 ME. Le rendement ressort à 5,625%. Ces obligations ont une notation de crédit 'BB+' par Fitch Ratings, 'B1' par Moody's et 'BB-' par Standard & Poor's. Forvia compte d'utiliser le produit de l'offre pour financer le rachat des obligations au taux de 2,75% et à échéance février 2027.
* Thales (-1,58% à 265,9 euros). Le titre a longtemps occupé aujourd'hui la place de lanterne rouge du CAC40, après son sommet historique de 276,4 euros, lundi. Le groupe de défense subit une prise de bénéfices légitime, puisque malgré sa contre-performance du jour, il est encore sur un gain de plus de 93% depuis le début 2025.
* TotalEnergies (-1,43% à 52,27 euros). Le groupe pétrolier a annoncé l'acquisition auprès de Low Carbon, entreprise britannique du secteur des énergies renouvelables, d'un portefeuille de 8 projets solaires et 2 projets de stockage par batteries dans le sud de l'Angleterre. Les projets solaires ont une capacité de 350 mégawatts (MW), les projets de stockage par batteries de 85 MW. Ils devraient être opérationnels d'ici 2028. Ils produiront plus de 350 gigawatts/heure par an d'électricité renouvelable, soit l'équivalent de la consommation électrique d'environ 100.000 foyers britanniques.
Par ailleurs, TotalEnegies et MBDA ont renouvelé leur collaboration avec Quandela et Alysophil. L'objectif de ce projet est d'explorer de nouveaux champs pour les matériaux innovants, comme des polymères. Les algorithmes d'apprentissage automatique, optimisés pour s'exécuter sur des processeurs quantiques, permettront d'explorer un espace de solutions considérablement plus vaste que les approches traditionnelles.
* Engie (-0,68% à 18,93 euros). L'énergéticien continue de tabler sur un résultat net récurrent part du groupe compris entre 4,4 MdsE et 5 MdsE en 2025 malgré "un environnement économique incertain", avec un Ebit hors nucléaire entre 8 et 9 MdsE. Engie s'est dernièrement dit "en bonne voie" pour ajouter à son portefeuille 7 GW de capacités renouvelables et de stockage par an globalement, en moyenne, à partir de 2025. La firme a dégagé au premier trimestre un EBIT, hors nucléaire, de 3,7 MdsE, en hausse organique de 2,1%, portée principalement par les Infrastructures et un effet timing favorable. Le consensus était positionné à 3,49 MdsE. Le Cash Flow des Operations atteint 4 MdsE pour des revenus de 23,25 MdsE (+56%).
Le groupe a fait savoir qu'il ralentissait le rythme d'approbation de nouveaux projets d'énergies renouvelables et de stockage aux Etats-Unis en raison des incertitudes liées aux droits de douane... "Si nécessaire, nous pourrions allouer des capitaux prévus à l'origine pour les États-Unis à d'autres marchés attractifs où nous sommes déjà bien établis", a déclaré aux analystes sa directrice générale, Catherine MacGregor, citant en exemples le Brésil, l'Australie ou encore l'Inde.
Parmi les derniers avis de brokers, JP Morgan reste à 'surpondérer' avec un objectif ajusté en hausse à 23 euros, tandis que Jefferies est à l'achat avec un objectif à 21,50 euros. BNP Paribas Exane reste lui à 'surperformance' en visant un cours de 23,30 euros, tandis que Morgan Stanley surpondère le dossier avec un objectif de 21 euros. Oddo BHF parlait aussi de "résultats solides" et a maintenu son avis à 'surperformer' et son objectif de cours de 20 euros...