En clôture de marché, le CAC 40 gagne finalement +0,56% à 7.766 pts. Les initiatives restent limitées en bourse de Paris ce mardi, en raison des cafouillages autour des droits de douane américains. Dans le même temps, les volumes de transactions sont déjà estivaux à Paris...

Les investisseurs européens avancent avec prudence. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen aurait eu un "bon échange" téléphonique avec le président américain, avant-hier, selon un porte-parole de la Commission, l'objectif étant toujours de parvenir à un accord sur le front commercial avant le 9 juillet.
L'Europe pourrait se satisfaire d'un droit de douane universel de 10%, mais il semble que les négociations se fassent au coup par coup, chaque pays européen défendant ses intérêts commerciaux et ses propres produits d'exportation. Autant dire, qu'à la veille de l'échéance des négociations, la confusion est de mise quant aux éventuelles exemptions de droits de douane (spiritueux, aéronautique ?).

Dans l'attente d'avancées sur le front commercial, les marchés européens ont peiné à trouver des catalyseurs, d'autant que Donald Trump évoque maintenant une échéance finale au 1er août avec certains Etats. Le Président américain a d'ailleurs commencé à dévoiler les lettres envoyées aux différents pays du monde afin de leur notifier le niveau de droits de douane qui leur sera imposé.

La décision du gouvernement américain de repousser au 1er août l'entrée en vigueur des droits de douane imposés aux pays qui ne concluent pas d'accord commercial avec les Etats-Unis "prolonge en fait la période d'incertitude, compromettant les investissements à long terme et les contrats commerciaux, et créant davantage d'incertitude et d'instabilité", a déclaré, ce mardi, Pamela Coke-Hamilton, la directrice exécutive de l'agence des Nations unies pour le commerce.

Marc Ferracci, le ministre français chargé de l'Industrie et de l'Energie, a estimé la situation "assez incertaine"... "On est dans une situation assez incertaine. Ce que nous comprenons, c'est que l'application des droits de douane pourrait avoir lieu d'ici au 1er août, que les droits de douane d'ici là pourraient être relevés, parce qu'on le voit d'un jour à l'autre, Donald Trump prend des décisions qui remettent en question les niveaux de droits de douane qui avaient été décidés la veille", a dit le ministre au cours d'un entretien accordé à Europe 1/CNews. Alors que des voix discordantes se font entendre, selon Marc Ferraci, les Européens doivent "absolument rester unis dans la réponse". Le ministre français chargé de l'Industrie et de l'Energie espère d'ailleurs "que dans les prochains jours, il y aura une réponse ferme si la négociation n'aboutit pas à une désescalade".

Au niveau de la macroéconomie, les exportations allemandes ont baissé davantage que prévu en mai par rapport au mois précédent. Selon les données de l'Office fédéral de la statistique, elles ont reculé de -1,4%. Les importations allemandes chutent sur un mois à -3,8% en mai, après +2,2% (révisé) le mois précédent. Les économistes tablaient sur -0,9%.

En France, selon des données des Douanes, la balance commerciale est ressortie déficitaire de -7,8 MdsE en mai, après -7,6 MdsE de déficit commercial (révisé) en avril.

Dans ce contexte, alors que Trump entretient la confusion sur les droits de douane, Wall Street hésite... A 17h45, le S&P 500 perd -0,11%, désormais à 6.223 pts. Le Dow Jones abandonne -0,28% à 44.282 pts. Le Nasdaq Composite est maintenant en petite baisse de +0,10% à 20.391 pts.

Du côté des pétroles, à 17h45, le baril de Brent de mer du Nord reste ferme. Il gagne +0,56% à 69,99$, ce mardi. Le brut WTI, le baril de référence américain, gagne +0,41% à 68,22$.

Du côté des devises, l'euro est assez stable face au dollar, redonnant un petit -0,01%, pour revenir à 1,1709$.
L'once d'or fin se tasse encore de -1,18% à 3.297$ (2.812 euros).
Le Bitcoin s'apprécie de +0,13% à 108.359$.

Valeurs en hausse

* Forvia (+5,75% à 9,74 euros). L'équipementier automobile met un terme à trois séances consécutives de repli, qui ont ramené le titre à un plus bas de 9,122 euros. Le titre réagit aujourd'hui à une note de Barclays, qui a revalorisé le dossier de 10 à 13 euros, tout en confirmant son avis 'surpondérer'.

* Capgemini (+4,3% à 143,05 euros). Le titre se reprend au lendemain d'un décrochage de -5,5%, dans le sillage de l'annonce de l'acquisition de WNS pour 3,3 milliards de dollars.
La Deutsche Bank revalorise Capgemini de 180 à 186 euros ('achat'). Pour sa part, Oddo BHF explique que l'un des principaux arguments qu'il retient des explications du management est le nombre croissant de très grands deals, intégrant à la fois une composante Intégration de Système, Maintenance Applicative et BPS (et parfois Infra Management). Selon Capgemini, cette tendance va se poursuivre avec la montée en puissance de l'IA (Generative et Agentic) car le lien entre les plateformes IT et l'exécution des Process métiers est de plus en plus fort. Par manque de taille et de références sur certains verticaux sur les activités BPS, Capgemini n'a pas eu, sur les derniers semestres, un win rate aussi bon qu'il aurait eu avec WNS Holdings. WNS permet ainsi à Capgemini d'atteindre une véritable taille critique sur les secteurs Banque/Assurance pour capter ces 'mega-deals'. Cette opération permet également au groupe de se créer des opportunités dans les secteurs 'Healthcare et Travel & Leisure', peu adressés à ce stade, notamment aux US

* Inventiva (+3,97% à 2,75 euros). La société pharmaceutique a reçu un paiement d'étape de 10 millions de dollars de de la part de Chia Tai-Tianqing Pharmaceutical Group, filiale de Sino Biopharm. Ce paiement d'étape fait suite au règlement réussi de la 2e tranche de 115,6 ME de produit brut (produit net de 108,5 ME) du financement structuré précédemment annoncé, d'un montant maximal de 348 ME.

* The Blockchain Group (+3,68% à 3,66 euros). En panne boursière depuis plusieurs séance, l'action de la Bitcoin Treasury Company se reprend. La société a annoncé, ce matin, une augmentation de capital à un prix de 4,056 euros par action, pour un montant global d'environ 3 ME. The Blockchain Group effectue cette opération dans le cadre du contrat d'augmentation de capital de type 'ATM' avec TOBAM. La société poursuit ainsi sa stratégie de Bitcoin Treasury Company, focalisée sur l'augmentation du nombre de Bitcoins par action sur une base totalement diluée au fil du temps.

* Aubay (+2,10% à 51 euros). La société de services informatiques a finalisé l'acquisition de Solutec. Aubay détient désormais 98,04% du capital et des droits de vote de Solutec SAS. Le solde du capital non encore détenu fait l'objet d'engagements d'apport en nature qui seront rémunérés par l'émission de 41.752 actions Aubay nouvelles représentant environ 0,33% du capital social de Aubay. Cette opération représente une opportunité d'implanter les activités françaises du groupe sur des zones géographiques où Aubay n'était pas ou peu présent : Lyon, Toulouse, Lille. Également, Aubay se renforce significativement dans des zones telles que Paris, Nantes et Bordeaux. Solutec sera consolidée dans les comptes d'Aubay, à compter du 1er juillet.

* Vallourec (+1,81% à 16,59 euros). Le spécialiste des tubes sans soudure a remporté deux contrats pour la fourniture de produits OCTG (Oil Country Tubular Goods) pour accompagner les opérations de forage de CNOOC et PetroChina en Irak. Ces contrats représentent un chiffre d'affaires potentiel de plus de 130 M$.

* Alstom (+1,65% à 19,745 euros). Alstom a signé un important contrat avec l'Autorité Métropolitaine des Transports de New York. Ce contrat d'un montant de 2 MdsE (2,3 Mds$) porte sur la fabrication de 316 voitures de trains périurbains pour les lignes Long Island Rail Road (LIRR) et Metro-North Railroad de l'Autorité Métropolitaine des Transports de New York (New York Metropolitan Transportation Authority). Il est assorti d'une option pour 242 voitures supplémentaires, pour une valeur additionnelle de 1,3 MdE au maximum, soit 1,5 Md$. Ce contrat devrait permettre la création de près de 300 emplois sur les deux sites de production d'Alstom, situés dans le nord de l'Etat de New York.

* BNP Paribas (+0,62% à 76,41 euros). Le marché hésite après l'annonce de la réorganisation fonctionnelle de l'établissement financier, qui prendra effet au 1er septembre. Sans doute attend-il d'en savoir un peu plus lors de l'annonce du futur plan stratégique. "Ces évolutions et nominations constituent une étape majeure pour préparer la prochaine phase de croissance de BNP Paribas. Elles visent à consolider le modèle intégré du Groupe en permettant d'accélérer la croissance des parts de marché de notre CIB fondé sur son approche 'origination et distribution', de renforcer la transversalité de nos banques commerciales en zone euro et de préparer leur avenir en misant notamment sur les investissements technologiques communs", a déclaré Jean-Laurent Bonnafé, Administrateur Directeur Général de BNP Paribas, qui ajoute : "Avec l'acquisition d'AXA IM, l'un de nos plus importants mouvements de croissance externe, nous consolidons les métiers de gestion d'actifs du Groupe et accélérons le développement de notre pôle IPS en lien avec ses métiers d'assurance et de wealth management".

Valeurs en baisse

* Aramis (-15,29% à 6,65 euros). Gros gadin aujourd'hui du spécialiste de la vente en ligne de voitures d'occasion aux particuliers. Le titre est sanctionné après l'avertissement lancé, hier soir, quant à une croissance moins forte qu'attendu au second semestre de l'année fiscale 2025, en raison d'un contexte de marché "sensiblement ralenti depuis début avril". Dans le même temps, les efforts d'amélioration opérationnelle permettent au Groupe de limiter l'impact de ce ralentissement sur l'Ebitda ajusté.
Aramis prévoit désormais pour son exercice 2025 une croissance organique des volumes de véhicules reconditionnés "mid single digit" ("à deux chiffes" précédemment), qui conduit à une croissance organique des volumes de véhicules B2C totaux 'mid single digit' ('high single digit' précédemment). L'EBITDA ajusté est attendu "proche de 65 ME", contre supérieur à 65 ME précédemment avec une amélioration progressive et continue du besoin en fonds de roulement opérationnel, exprimé en jours de chiffre d'affaires (inchangé précédemment).

* AB Science (-7,64% à 1,426 euro). Le laboratoire de recherche a effectué une augmentation de capital d'un montant brut total de 1,925 ME, souscrite par un nombre limité d'investisseurs. Le produit du Placement Privé fournira à AB Science les ressources supplémentaires nécessaires pour financer ses activités en cours, prioritairement la poursuite du développement clinique du programme AB8939. Cette opération renforce la trésorerie de la société, et lui permet de couvrir ses besoins de financement, en 2025 et au-delà des 12 prochains mois.

* Entreparticuliers.com (-1,47% à 5,36 euros). La société, qui a récemment pris le virage des cryptomonnaies avec pour objectif de constituer une réserve d'Ethers, a annoncé l'émission de 920 obligations représentant un emprunt obligataire de 1.999.160 euros de montant nominal, auxquelles sont attachés 333.040 bons de souscription d'actions. Cette opération dilutive s'effectue au profit d'un cercle restreint d'investisseurs. Dans la continuité de ce Placement Privé et de l'émission d'ABSA réalisée le 26 juin, la société a indiqué qu'elle pourrait procéder à de nouvelles émissions d'instruments financiers similaires aux OBSA "à l'avenir dans le cadre d'autres opérations de financement, notamment par voie d'offre au public".
Le produit du Placement Privé permettra à Entreparticuliers.com, de poursuivre la constitution de sa réserve stratégique par l'acquisition de nouveaux Ethers.

* Thalès (-0,89% à 246,2 euros). L'action se tasse malgré la revalorisation de Morgan Stanley, de 244 à 250 euros ('pondération en ligne'). Avec l'intérêt du marché pour les titres estampillés Défense, l'action a déjà beaucoup monté en Bourse (+77,3% depuis le 1er janvier). Elle met aujourd'hui un terme à une série de quatre séances consécutives de hausses.
Sur le plan sociétal, Thalès vient d'annoncer une commande de deux radars Ground Master 400 alpha par la Malaisie. Cette commande a été scellée lors de la visite d'Etat en France du Premier ministre malaisien Datuk Seri Anwar bin Ibrahim. Ces deux radars, d'une portée de 515 km et capables de détecter tout type de menaces, vont renforcer les capacités de surveillance aérienne de la Royal Malaysian Air Force (RMAF). Le montant de la commande n'est pas précisé.
Thales a également annoncé, ce matin, une certification de sécurité pour sa solution eSIM. Elle vient consolider "son rôle de leader dans la connectivité de l'Internet des Objets (IoT)".

* Carrefour (-0,28% à 12,305 euros). Le groupe de distribution et Coopérative U ont annoncé unir leurs forces pour fonder ensemble une alliance européenne d'achat : Concordis. Elle aura pour objectif, en massifiant les volumes, d'accroître la compétitivité à l'achat des deux partenaires. La nouvelle alliance aura un double périmètre : la négociation de prix d'achat et la vente de services internationaux. Elle interviendra auprès des multinationales des produits de grande consommation de marques nationales dans les pays européens à partir desquels Carrefour et Coopérative U opèrent.
Cette alliance, qui a vocation à s'étendre à d'autres distributeurs européens, sera effective dès les prochaines négociations 2026, pour une durée initiale de 6 années.
Dans un 2e temps, Carrefour et Coopérative U vont également coopérer, dans d'autres domaines. S'agissant des Marques Distributeurs, les deux partenaires vont étudier l'opportunité d'organiser des appels d'offres conjoints sur des produits standards de consommation, tout en restant autonomes sur leurs produits différenciants. En matière de produits non alimentaires, Carrefour pourra donner accès à Coopérative U à son savoir-faire, en particulier sur le Textile. Enfin, en matière de Digital, Coopérative U conclura, à terme, un accord avec Unlimitail, la filiale commune Publicis-Carrefour, pour développer son Retail Media.

* Ipsos (-0,05% à 42,98 euros). Le spécialiste des études de marché fait l'acquisition de la division Santé d'InMoment en Allemagne. Elle va lui permettre de renforcer son expertise dans ce secteur, et de générer de nouvelles opportunités de croissance dans le pays. "Cette acquisition apportera une vraie valeur ajoutée aux clients locaux et internationaux d'Ipsos dans les secteurs pharmaceutique et MedTech, qui bénéficieront d'une expertise plus large dans les domaines thérapeutiques et d'un portefeuille méthodologique plus complet", explique Ipsos qui ne donne pas de détails financiers concernant l'opération.