Capgemini perd 4% à 139,5 euros en matinée, délaissé après l'annonce de l'acquisition de WNS pour un montant total de 3,3 milliards de dollars. Pour conclure cette opération qui vise à créer un leader en "Opérations Intelligentes", afin de capter les investissements des entreprises dans l'IA agentique destinés à transformer leurs processus métiers de bout en bout, le géant français offre 76,50 dollars en numéraire, soit une prime de 17 % par rapport au dernier cours de clôture de sa cible à Wall Street. L'offre a été approuvée à l'unanimité par les conseils d'administration des deux sociétés et devrait être finalisée d'ici la fin de l'année.
Dans un communiqué, Capgemini a indiqué que l'opération aura un impact relutif sur son bénéfice normalisé par action de 4% avant synergies en 2026, et de 7% après synergies en 2027. Le groupe prévoit des synergies de chiffres d'affaires en rythme annuel de 100 à 140 millions d'euros d'ici à fin 2027. Les objectifs financiers de Capgemini pour 2025 ne tiennent pas compte de cette opération et restent inchangés.
Sur le papier, compte tenu des multiples payés après synergies et de son effet sur le BPA, cette opération paraît attractive, explique Oddo BHF. Cela dit, le fait que Capgemini décide d'accroître son exposition au marché des BPS (services de gestion des processus métiers) alors que GenAI et Agentic AI montent en puissance pourrait inquiéter le marché, qui craint une pression sur les prix pour ce type d'activités avec l'automatisation des processus. Heureusement, WNS Holdings est peu, voire pas, exposé au marché du BPO commercial, marché sur lequel les investisseurs concentrent actuellement leurs préoccupations.
La direction de Capgemini est quotidiennement sur le terrain, ce qui lui permet d'identifier le potentiel du segment des BPS à l'ère de l'IA. Le groupe était peu exposé à ce segment et n'était donc pas pressé de renforcer sa position dans ce secteur, au-delà de saisir une opportunité de croissance. Cela incite l'analyste à lui faire confiance à ce stade. De toute façon, cette opération n'est pas transformatrice, car WNS ne représente " que " 5 % du chiffre d'affaires de la nouvelle entité, conclut le broker, à 'surperformer' sur le dossier.
" Si les entreprises se tournent vers des entreprises de services pour concevoir et exploiter des solutions agentiques, cela pourrait être la première d'une longue série d'opérations de ce type dans ce secteur ", indique se son côté Tamlin Bason, analyste chez 'Bloomberg Intelligence'.