(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris est en forte baisse ce mardi matin après avoir établi hier un nouveau plus haut annuel grâce à la vigueur des valeurs liées à la défense et à la sécurité, sur fond de perspective d'une hausse des dépenses militaires en Europe. L'indice CAC40 recule de 1,4% vers 8080 points.
A Wall Street, le Dow Jones a chuté hier soir de -1,5%, le S&P 500 de -1,75%, l'indice Nasdaq de 2,64%, dans le sillage de Nvidia avec -8,7% (et -9% en séance), ARM -8%, Broadcom -6% ou Amazon -3,5% et Tesla -3%.
Avec le lancement du projet de défense européenne autonome, qui incite les intervenants de marché à acheter des actions du secteur de l'armement comme Thales, Airbus ou Safran, le CAC est revenu hier à moins de deux points de son zénith de séance de 8259,2 points atteint en mai dernier.
Les investisseurs font le pari que le renforcement des budgets militaires en Europe vont entraîner des ramifications positives sur l'ensemble de l'économie, puisque beaucoup d'innovations militaires comme Internet ont eu des retombées civiles importantes.
Depuis le début de l'année, le CAC40 a gagné 9,7%, surperformant le S&P 500, qui perd 0,6% pour l'instant en 2025.
En raison de l'entrée en vigueur effective des surtaxes douanières visant le Canada, le Mexique et la Chine, le Dow Jones a chuté de 1,5% hier, tandis que l'indice Nasdaq décrochait de plus de 2,6%.
Malgré la phase de doute actuellement traversée par Wall Street, il est fort probable que les investisseurs cherchent à faire en sorte que le CAC inscrive, moins d'un an après, un nouveau record.
Si jamais le marché parisien parvenait à dépasser des niveaux jamais atteints dans son histoire, cela serait considéré comme un signe suggérant que les investisseurs veulent prolonger encore le cycle de hausse à l'oeuvre depuis la fin 2024.
Au-delà des événements géopolitiques, la capacité du marché à atteindre de nouveaux pics va aussi dépendre d'éléments économiques, une dynamique là encore favorable au Vieux Continent.
'Le momentum est clairement du côté européen', souligne ainsi Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM, qui note que les bonnes nouvelles s'accumulent sur ce point.
'L'inflation continue de ralentir à 2,4% sur un an en zone euro tandis que le secteur manufacturier français se redresse fortement', rappelle l'analyste.
Le taux de chômage est resté inchangé à 6,2% dans la zone euro au mois de janvier, conformément aux attentes, selon des chiffres publiés mardi par Eurostat.
Seul bémol, l'appétit pour le risque qui profite aux actions européennes s'est traduit part un regain de tension sur le compartiment obligataire, où le rendement des Bunds allemands à 10 ans a dépassé hier le seuil de 2,5% pour la première depuis février 2021.
'Pour l'instant, ces tensions sur l'obligataire n'ont aucun impact sur les actions', tempère toutefois Christopher Dembik.
L'élan favorable des dernières semaines pourrait cependant être freiné par les rendez-vous importants qui se profilent au cours des prochaines jours, de la réunion de la BCE jeudi en passant par les très attendues statistiques de l'emploi américain, attendues vendredi.
Copyright (c) 2025 CercleFinance.com. Tous droits réservés.