Bilan hebdo : le CAC40 rebondit, le pétrole chute, l'euro grimpe...

Bilan hebdo : le CAC40 rebondit, le pétrole chute, l'euro grimpe

Grâce à un beau sursaut ce vendredi, le CAC40 met fin à trois semaines consécutives de repli. Sur cinq séances, l'indice vedette parisien avance de 1,34% à 7.692 points ce soir. A New York, Wall Street évolue sur de nouveaux plus hauts historiques. Le moral des investisseurs a été dopé par l'accalmie géopolitique et la nette détente entre les grandes puissances mondiales sur le front commercial. Donald Trump a annoncé ce vendredi la conclusion officielle d'un accord entre les États-Unis et la Chine, mettant ainsi fin à des mois de négociations. Les USA vont par ailleurs probablement prolonger la suspension des droits de douane pour les pays négociant 'de bonne foi'. L'Europe espère en faire partie alors que Bruxelles continue de discuter avec Washington pour trouver un compromis.

Au Moyen-Orient, le cessez-le-feu déclaré par Donald Trump entre l'Iran et Israël semble tenir même si la tension reste palpable. Le grand perdant de cet arrêt du conflit est le pétrole puisque les cours du brut affichent un repli de plus de 11% sur cinq jours avec un baril de Brent de retour sur les 68$. L'or noir s'était emballé la semaine précédente sur des craintes d'embrasement de la région et de fermeture du détroit d'Ormuz par où transitent environ 20% de la production mondiale d'or noir.

Du côté de la politique monétaire, Donald Trump semble plus que jamais pressé de remplacer Jerome Powell... Selon le 'Wall Street Journal', la frustration du président américain face à l'attentisme de J. Powell en matière de taux l'aurait conduit à envisager d'annoncer son choix pour lui succéder à la présidence de la Fed dès septembre ou octobre, bien plus tôt que la période de transition habituelle de trois ou quatre mois - alors que le mandat de J. Powell se termine en mai 2026...

Sur le front des valeurs, Air France KLM, Edenred ou encore Clariane se sont distingués A l'inverse, Worldline a vécu une semaine cauchemardesque.

Du côté des devises, l'euro se négocie autour des 1,17$, au plus haut depuis septembre 2021. Enfin, le Bitcoin s'échange autour des 106.600$ tandis que l'once d'or consolide de 3% sur la semaine à 3.270$.

LES VALEURS

* Air France KLM s'envole de plus de 14% et Accor prend 4,6%. L 'annonce d'un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran a logiquement profité aux valeurs liées au tourisme et au transport. Pour la compagnie aérienne, la mauvaise nouvelle de la semaine est politique puisque le gouvernement envisage d'ajouter de nouvelles taxes sur les vols intérieurs dans le cadre de son projet de loi de finances 2026.

* Mersen grimpe de près de 13%, sur un sommet de sept semaines. Gilbert Dupont a rehaussé sa recommandation sur le groupe dédié aux spécialités électriques et aux matériaux en graphite à 'acheter', constatant une meilleure visibilité pour les équipementiers aéronautiques grâce à la dynamique du secteur. L'analyste souligne le pouvoir de fixation des prix et la croissance des volumes des équipementiers, soutenus par l'accélération des programmes Airbus et Boeing. L'aéronautique et la défense représentent 6% du chiffre d'affaires total de Mersen, souligne le courtier. Le groupe sera " à nouveau pénalisé " par le ralentissement des secteurs solaire et SiC en 2025, mais GD anticipe une amélioration dès le second semestre, avec une reprise plus marquée à partir de 2026.

* Clariane bondit de 11,5%. Le spécialiste de la prise en charge globale de personnes dépendantes a placé avec succès une émission obligataire non-sécurisée d'un montant total de 400 millions d'euros à échéance 5 ans (27 juin 2030) qui allonge la maturité moyenne de la dette. Le coupon annuel est de 7,875%. Avec cette émission, Clariane allonge la maturité de sa dette et confirme auprès des investisseurs et de ses partenaires financiers sa stratégie de désendettement et de renforcement de bilan. Oddo BHF a indiqué que cette annonce " dérisque " considérablement le profil de l'entreprise.

* Nexans progresse de 11,3%. La Deutsche Bank a initié le suivi de la valeur avec une recommandation 'achat' et une cible de 131 euros. La banque, qui a également débuté la couverture de Prysmian à l''achat', affirme que les deux groupes bénéficient d'une excellente position avec une forte dynamique bénéficiaire portée par la croissance structurelle de la demande d'électricité. Leurs actions sont soutenues par des valorisations que le broker considère comme peu exigeantes, et qui devraient être progressivement revues à la hausse à mesure que les entreprises 'exécutent' leurs carnets de commandes records dans le secteur de la transmission haute tension.

* Edenred avance de 9,6%. Le spécialiste des avantages aux salariés a été recherché après la présentation de la réforme du titre-restaurant par le gouvernement. Hors CAC40, Pluxee s'adjuge %. A priori, cette réforme est favorable aux consommateurs, aux supermarchés et aux émetteurs comme Edenred, explique Oddo BHF. Les mesures doivent permettre de poursuivre le développement du dispositif et de le moderniser. Les perdants seraient les restaurateurs puisque leurs propositions de plafonner les commissions et de limiter leur utilisation dans les supermarchés ne sont pas retenues...

* Trigano s'octroie 9% après l'annonce d'un chiffre d'affaires de 1,14 milliard d'euros au troisième trimestre, en baisse de 0,2% en glissement annuel et de 6,4% à périmètre et change constants. Le marché du camping-car demeure bien orienté avec un mois de mai en croissance dans les principaux pays européens, a indiqué le groupe, ajoutant que "les conventions commerciales actuellement en cours avec les distributeurs pour le lancement de la nouvelle saison indiquent déjà une progression significative du portefeuille de commandes par rapport à l'an dernier, offrant ainsi une bonne visibilité pour le début de l'exercice 2026".

A l'inverse, * Worldline plonge de près de 30% à la suite de la parution de l'enquête journalistique "Dirty Payments" dans laquelle on peut lire que la société a traité pendant des années des milliards d'euros de transactions douteuses, voire frauduleuses, pour le compte d'acteurs du commerce en ligne comme des arnaqueurs, des casinos illégaux, des sites pornographiques controversés, des sites de prostitution et des réseaux de blanchiment présumés. Réagissant rapidement à cette enquête, Worldline a indiqué avoir "renforcé son cadre de gestion des risques liés aux commerçants afin d'en assurer la totale conformité aux lois et réglementations" et avoir "mené une revue approfondie de son portefeuille HBR — qui représente actuellement environ 1,5% de ses volumes acquis — et résilié les relations commerciales identifiées comme non conformes à ce cadre renforcé". Pierre-Antoine Vacheron, DG de la firme, a lui indiqué que Worldline avait renforcé ses normes de conformité ces dernières années. L'entreprise a une approche "rigoureuse" envers les commerçants et une tolérance zéro pour les écarts par rapport à ses normes, a-t-il souligné. Le patron de l'ancienne filiale d'Atos a indiqué envisager des poursuites judiciaires contre les médias impliqués...

* OVH chute de 20% malgré l'annonce d'une activité en forte hausse au troisième trimestre. Le groupe nordiste a fait état d'un chiffre d'affaires en amélioration de 9,3% à 271,9 millions d'euros, porté notamment par son segment "cloud public" et ses marchés internationaux. La croissance du segment cloud public atteint 17,2% avec une forte demande dans la région Asie-Pacifique et aux États-Unis. OVH a également confirmé ses perspectives annuelles, dont une croissance organique du chiffre d'affaires comprise entre 9% et 11%, pour une marge d'Ebitda Marge ajusté "aux alentours de 40%". TP ICAP Midcap ('vendre') parle d'un trimestre 'correct'. Si la guidance a été réitérée, le courtier pense que la croissance devrait se situer dans le bas de la fourchette compte tenu de la base de comparaison plus difficile au T4.

* Interparfums perd 10,2%. Dans le but de simplifier l'organigramme du groupe, la société Interparfums étudie les modalités de la fusion par absorption de sa société mère, Interparfums Holding, qui détient 72,3% de son capital et 83% de ses droits de vote. La société Interparfums Holding n'a aucune activité propre et détient pour seul actif significatif les titres de Interparfums. A cette occasion, les actionnaires de Interparfums Holding recevront des actions de la société Interparfums SA en échange de leurs actions. L'opération serait sans effet sur les droits des actionnaires minoritaires de la société Interparfums. Cette opération serait soumise à l'approbation des actionnaires des sociétés participantes au mois de décembre 2025.

* Exosens consolide de 9,7% après son excellent début d'année et un doublement de la valeur depuis le premier janvier. Kepler Cheuvreux a dégradé le titre à 'réduire' avec un objectif maintenu à 33 euros.

* Carrefour décroche de 7,1%, au plus bas niveau depuis 1993. JP Morgan ('sous-pondérer') a réduit son cours cible de 10 à 9 euros tout en plaçant l'action sous surveillance 'négative'. La banque a revu à la baisse ses estimations à l'approche de la présentation des résultats du premier semestre. Elle réduit son estimation de résultat opérationnel de 8% et sa prévision de BPA de 11% pour la période 2025-2027. Le broker anticipe un repli à deux chiffres du bénéfice d'exploitation dans les trois zones géographiques au premier semestre. Il souligne que les pressions persistantes sur les coûts financiers sont à l'origine de la révision de ses prévisions de BPA.

* Rémy Cointreau rend 4,8%. Moody 's a abaissé la perspective associée à la note crédit long terme 'Baa3' de la firme de 'stable' à 'négative'. Cette modification reflète l'anticipation d'une faiblesse prolongée de la performance opérationnelle et des principaux indicateurs de crédit de la firme, aggravée par les effets négatifs potentiels des droits d'importation aux États-Unis et en Chine. Plus positif, les producteurs de cognac français auraient conclu un deal provisoire sur des prix minimums à l'importation pour le marché chinois, mais Pékin ne le finalisera que si des progrès sont réalisés dans le litige concernant les droits de douane imposés par l'UE sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, croit savoir 'Reuters' en citant cinq sources proches du dossier. Les négociations entre les deux parties traînent depuis des mois...

* Opmobility se replie de 3,1%. Morgan Stanley a abaissé sa notation sur l'équipementier de deux crans, soit de 'surpondérer' à 'sous-pondérer' tout en coupant sa cible de 13,4 à 10,2 euros. La banque affirme que la convergence des marges et des investissements touche à sa fin pour les équipementiers automobiles européens, ce qui signifie que les actions ne justifient plus des valorisations supérieures à celles des constructeurs. La normalisation des marges s'essouffle et la plupart des acteurs devraient afficher des marges stables en 2025 en raison de facteurs tels que des effets de change adverses et la concurrence croissante. Concernant plus précisément Opmobility, le courtier évoque des multiples élevés, des perspectives de croissance et de marges limitées, ainsi qu'un endettement élevé.

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