Christine Lagarde martèle son message : la forte incertitude rend impossible toute indication claire sur les taux d'intérêt. Dans une déclaration faite lors des réunions de printemps du FMI à Washington, la présidente de la Banque centrale européenne a affirmé : "lorsque l'ampleur et la répartition des chocs sont très incertaines, nous ne pouvons pas garantir la certitude en nous engageant sur une trajectoire de taux particulière". La dirigeante a, en revanche, répété sa confiance sur la trajectoire de l'inflation : "la plupart des indicateurs de l'inflation sous-jacente suggèrent que l'inflation se stabilisera durablement autour de notre objectif à moyen terme... À l'avenir, l'inflation devrait osciller autour de notre objectif de 2%".

Si la plupart des membres de la BCE restent prudents quant à la suite à donner au cycle d'assouplissement entamé en juin dernier, certains commencent à signaler qu'une nouvelle baisse de taux pourrait être nécessaire, la politique commerciale du président américain Donald Trump pesant sur l'économie de la zone euro. Les investisseurs anticipent désormais pleinement une nouvelle baisse de taux en juin et misent sur une ou deux autres réductions au cours de l'année. Le taux directeur s'établit actuellement à 2,25%, un niveau considéré comme globalement neutre, qui ne restreint ni ne stimule l'activité économique.