Triple avertissement dans le secteur automobile européen ce mercredi. Aston Martin plonge de 9% à Londres, son plus fort recul depuis début avril, après que le constructeur britannique eut annoncé un chiffre d'affaires inférieur aux prévisions et revu à la baisse ses perspectives pour 2025 en raison de tarifs douaniers américains élevés. La société prévoit désormais que son bénéfice opérationnel ajusté sera à peine à l'équilibre cette année, contre une prévision précédente de résultats positifs. La société britannique anticipe également un impact défavorable lié au renforcement de la livre sterling et à des investissements dans les logiciels. Aston Martin a repris ses expéditions automobiles vers les États-Unis en juin, après les avoir temporairement suspendues pour écouler les stocks, et a progressivement augmenté ses prix en réponse aux nouveaux tarifs.
De la même manière, Porsche, la marque de luxe en difficulté de Volkswagen, a lancé un nouvel avertissement sur ses résultats 2025 après l'accord commercial conclu dimanche par l'Union européenne et les Etats-Unis. L'impact des droits de douane sur les importations de voitures aux États-Unis ne fait qu'aggraver les problèmes de Porsche, qui fait face à une restructuration coûteuse, à la faiblesse du marché chinois, et à la lenteur de la transition vers les voitures électriques. En tenant compte des droits de douane de 15% convenus dimanche entre Bruxelles et Washington à partir du 1er août, et d'environ 1,3 milliard d'euros de coûts liés à la refonte stratégique de la marque, Porsche s'attend à ce que la marge opérationnelle se situe entre 5% et 7% en 2025, contre une fourchette de 6,5% à 8,5% anticipé précédemment.
"Nous continuons à faire face à des défis importants dans le monde entier. Et ce n'est pas une tempête qui va passer", a déclaré Oliver Blume, président du directoire du constructeur automobile. Le titre limite néanmoins son repli à 1%, les opérateurs soulignant la solidité des flux de trésorerie disponibles et du chiffre d'affaires du compartiment automobile au deuxième trimestre.
Mercedes-Benz complète le trio perdant du jour avec là aussi un avertissement pour le constructeur automobile allemand haut de gamme. L'action abandonne plus de 3,5% à Francfort. Invoquant également la pression exercée par les droits de douane imposés par Donald Trump et la forte concurrence en Chine, le groupe anticipe une marge bénéficiaire de 4% à 6% pour sa division automobile cette année, contre 6 à 8% visés en début d'année, avant que le groupe ne retire sa guidance qui ne tenait pas compte des effets des droits de douane, en avril. Ces nouveaux objectifs prennent en compte une charge de 362 millions d'euros liée aux tarifs du président américain.