La devise argentine, le peso, quoique stable jeudi, restait sous pression cette semaine, signe d'une nervosité des marchés pour l'économie de l'ultralibéral Javier Milei, dans l'attente de la concrétisation d'un soutien financier promis par son allié américain Donald Tump.
Lors des premières transactions jeudi à Buenos AiIres, le peso s'échangeait à 1.450 pour un dollar, inchangé depuis mercredi, mais après voir perdu près de 5% de sa valeur puis le début de la semaine face au billet vert.
Le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent a reitéré jeudi une promesse de soutien, venant après celles de Donald Trump et de lui-même depuis deux semaines.
Sur X, M. Bessent a souligné "l'importance de la réussite des politiques économiques du président Milei", assurant que "le Trésor américain était pleinement prêt à faire le nécessaire" et continuerait à "suivre l'évolution de la situation de près".
Il a aussi annoncé une réunion "dans les prochains jours", sans préciser de date, avec le ministre argentin de l'Économie Luis Caputo, afin de "faire avancer de manière significative [leurs] discussions en personne concernant les options pour fournir un soutien financier".
La semaine dernière, M. Bessent avait explicitement évoqué un possible accord pour un échange de devises avec l'Argentine, dit "swap", jusqu'à 20 milliards de dollars - qui reste en discussions - voire le rachat de partie de la dette argentine.
Mardi, la présidence argentine a en outre annoncé que M. Milei sera reçu par Donald Trump à la Maison-Blanche le 14 octobre.
Ces gestes ont pourtant peiné à tranquilliser durablement le peso. Après avoir dévissé graduellement en août-septembre, jusqu'à 1.515 pesos pour un dollar, il s'était ragaillardi la semaine dernière, à 1.360 pour un dollar, après les annonces de Donald Trump et Scott Bessent, mais s'est de nouveau affaibli cette semaine.
Ces expressions répétées de soutien surviennent à un moment délicat pour l'économie argentine, la troisième d'Amérique latine, alors que les marchés financiers s'inquiètent à fois pour ses réserves de change, et pour la poursuite à terme du cap économique d'austérité de Javier Milei.
Les turbulences financières se sont accentuées particulièrement depuis une gifle électorale reçue début septembre par le parti de Javier Milei, lors d'un scrutin régional important dans la province de Buenos Aires, perçu comme test en vue des législatives de mi-mandat, le 26 octobre.
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