Alphabet est attendu en forte hausse de 5% à Wall Street ce lundi. La maison-mère de Google va investir 40 milliards de dollars dans des centres de données au Texas. L'annonce a été faite vendredi. L'un des nouveaux centres de données sera situé dans le comté d'Armstrong, dans la région du Texas Panhandle, et les deux autres dans le comté de Haskell, une zone de l'ouest du Texas près d'Abilene. "Cet investissement créera des milliers d'emplois, offrira des formations aux étudiants et aux apprentis électriciens et accélérera les initiatives visant à rendre l'énergie plus abordable dans tout le Texas", selon Sundar Pichai, DG d'Alphabet, cité par Reuters. L'agence précise que Google est présent au Texas depuis 15 ans, et que cet investissement, qui s'échelonnera jusqu'en 2027, illustre la concurrence accrue entre les fournisseurs de services d'intelligence artificielle et cloud computing pour construire une infrastructure capable de prendre en charge des modèles d'IA avancés.
Mais le catalyseur essentiel de la hausse attendue aujourd'hui en bourse vient plutôt d'Omaha, dans le Nebraska, puisque la firme de Warren Buffett, Berkshire Hathaway, vient d'annoncer une prise de participation au capital d'Alphabet. Berkshire, qui réduit encore sa participation sur le dossier Apple, a donc jeté son dévolu sur un autre géant technologique, Alphabet, avec cette participation valorisée 4,9 milliards de dollars aux cours actuels. La firme d'Omaha détenait plus de 17,8 millions de titres du groupe californien de Mountain View à fin septembre. Sa participation sur la valeur Apple est en revanche retombée à 238,2 millions d'actions, en baisse de 15%. Le groupe à la pomme demeure tout de même, en valeur, la principale participation en actions de Berkshire. Sur les cours attendus ce lundi, la part de Berkshire représente près de 65 milliards de dollars sur Apple et plus de 5 milliards de dollars sur Alphabet.
Warren Buffett quittera ses fonctions de directeur général de Berkshire Hathaway fin 2025 après 60 ans à la tête de l'entreprise, rappelle Reuters. Il sera remplacé par Greg Abel. L'agence ignore si l'acquisition a été réalisée par Buffett, ses gestionnaires de portefeuille Todd Combs et Ted Weschler ou par Abel lui-même, bien que Buffett supervise généralement les investissements les plus importants. Reuters note encore que lors de l'assemblée générale annuelle des actionnaires de Berkshire en 2019, Buffett et son regretté vice-président Charlie Munger avaient regretté de ne pas avoir investi plus tôt dans Google. "Nous avons fait une erreur", avait déploré Munger à l'époque. Traditionnellement, Berkshire s'est tenu à l'écart des valeurs technologiques, Buffett estimant qu'Apple, sa principale participation, était une entreprise de biens de consommation plutôt qu'un investissement technologique. Le groupe avait auparavant investi dans IBM en 2011, ce qui s'était révélé alors peu judicieux.