Guillaume Faury espère qu'Airbus atteindra son objectif annuel de livraison de 770 appareils même si la course sera serrée jusqu'au bout. "J'ai vu trop d'années où nous l'avons eu la dernière minute", a déclaré le patron du géant européen à 'Bloomberg' dans le cadre d'une interview organisée à Bruxelles. "C'est un parcours difficile et nous sommes un peu en retard par rapport à ce que nous attendions. 770 est toujours notre référence et nous travaillons par rapport à cette référence, et j'espère que cela va fonctionner". Les livraisons de moteurs par CFM devraient être suffisantes pour qu'Airbus atteigne de justesse son objectif de fin d'année, a également affirmé le dirigeant à 'Reuters'.
Pour l'année prochaine, G.Faury a déclaré que l'avionneur déciderait " aussi tard que possible " d'un objectif de production, après qu'Airbus a abaissé son objectif 2024 plus tôt dans l'année. Les facteurs qui détermineront l'objectif seront la capacité des motoristes à fournir leurs composants, a indiqué le directeur général de l'avionneur, ainsi que celle du fournisseur Spirit AeroSystem Holdings qui doit augmenter les volumes de la section 15, la partie centrale composite du fuselage du modèle à fuselage large A350.
Airbus a averti à plusieurs reprises que les goulots d'étranglement de la chaîne d'approvisionnement et les problèmes avec les moteurs empêchent l'entreprise d'augmenter sa production aux niveaux visés. En juin, l'avionneur européen a ainsi réduit ses prévisions de livraison de 800 à 770 unités, et a également repoussé d'un an le calendrier d'augmentation de la production d'appareils de la famille A320neo à 75 unités par mois.
G.Faury s'est par ailleurs dit optimiste quant au fait que d'éventuels droits de douane sous l'administration du président élu Donald Trump ne nuiront pas à l'entreprise. "Nous dépendons tous les uns des autres, nous bénéficions les uns des autres... Si vous mettez des tarifs douaniers dans cet écosystème, vous portez préjudice à tout le monde, surtout s'il y a des représailles. Je pense donc que cela ne devrait pas arriver". Pourtant, si des taxes devaient être mises en place, "nous devrons nous adapter et réagir, mais je ne vois pas l'intérêt que cela pourrait avoir pour quiconque", a souligné le dirigeant.