Wall Street bat de nouveaux records sur le S&P et le Dow Jones

Wall Street s'est affiché encore en hausse mardi, le S&P 500 battant un nouveau record, en hausse de 0,25% à 5.732 pts, tandis que le Dow Jones grappille encore 0,20% à 42.208 pts, sur ses pics histor...

Wall Street s'est affiché encore en hausse mardi, le S&P 500 battant un nouveau record, en hausse de 0,25% à 5.732 pts, tandis que le Dow Jones grappille encore 0,20% à 42.208 pts, sur ses pics historiques. Le Nasdaq a pris de son côté 0,56% à 18.074 pts. La bonne nouvelle est arrivée de Chine, avec des mesures de relance vigoureuses annoncées par Pékin pour faire face à des perspectives économiques détériorées. Les annonces étaient attendues, mais elles dopent tout de même les places financières.
Le gouverneur de la Banque populaire de Chine, Pan Gongsheng, a indiqué dans le détail que la BPC allait abaisser de 50 points de base les réserves obligatoires imposées aux principales banques du pays. En outre, la banque centrale chinoise entend réduire le taux des prises en pension à sept jours de 0,2 point de pourcentage pour le ramener à 1,5%, tandis que les taux d'intérêt sur dépôts et d'autres taux baisseront également. Les taux d'intérêt sur les prêts hypothécaires existants devraient être abaissés de 0,5 point de pourcentage en moyenne. Il s'agit pour la Chine de faire face à une consommation domestique sans relief et une crise immobilière persistante. Pan Gongsheng, sans fournir de date précise, a affirmé qu'un nouvel assouplissement de la politique monétaire incluant une nouvelle réduction des réserves obligatoires imposées aux banques, serait au programme plus tard cette année. En 2024, Pékin vise une croissance du PIB de 5% environ...

En ce qui concerne Wall Street, les opérateurs misent désormais sur un atterrissage en douceur de l'économie américaine, alors que le cycle d'assouplissement monétaire a débuté la semaine dernière par une baisse de taux d'un demi-point de la Fed... Sur le Nymex, le baril de brut WTI grimpe de 1,6% à 71,5$. L'once d'or fin pointe au sommet à 2.662$. L'indice dollar redonne 0,3% face à un panier de devises de référence.

Du côté de la banque centrale américaine, Raphael Bostic, Austan Goolsbee et Neel Kashkari, s'exprimaient lundi... Goolsbee, le dirigeant de la Fed de Chicago, a indiqué que de nombreuses autres baisses de taux de la banque centrale américaine allaient probablement être nécessaires l'année prochaine et que les taux devaient baisser significativement. Il s'agit selon lui de penser aussi aux risques pour l'emploi et pas seulement à l'inflation, et cela signifie probablement "de nombreuses autres baisses de taux au cours de l'année prochaine".

Neel Kashkari, patron de la Fed de Minneapolis, c'est montré satisfait ce lundi de la décision de la banque centrale américaine de réduire ses taux d'un demi-point de pourcentage pour entamer son cycle d'assouplissement monétaire. Kashkari a jugé que cette décision était la bonne, au regard des progrès sur le front de l'inflation et des risques de détérioration sur le marché de l'emploi. "La balance des risques s'est déplacée d'une inflation plus élevée vers le risque d'un nouvel affaiblissement du marché du travail, justifiant une baisse du taux des 'fed funds'", a déclaré Kashkari. "Même après cette réduction, l'orientation générale de la politique reste restrictive", ajoute le dirigeant, alors que la Fed vient de ramener les taux entre 4,75 et 5%.

Le patron de la Fed d'Atlanta, Raphael Bostic, indique lui aussi son soutien à la baisse des taux de 50 points de base de la semaine dernière, sur fond d'incertitude sur le marché de l'emploi. Les données renforcent selon lui la conviction quant au fait que la Fed se dirige vers la stabilité des prix. Dans le même temps, le marché du travail faiblit, sans être toutefois dans une situation alarmante à en croire le responsable. Bostic ajoute que les 50 points de base décidés la semaine dernière n'indiquent pas une cadence. Enfin, la Fed reste selon lui à une bonne distance des taux neutres.

Michelle Bowman, gouverneure de la Fed, seule dissidente de la banque centrale américaine la semaine dernière, a confirmé ce mardi qu'elle aurait plutôt été en faveur d'une réduction des taux d'un quart de point à l'issue de la réunion FOMC. Elle estime en effet que l'inflation reste au-dessus de l'objectif des 2% "de manière inconfortable". Elle soutiendrait toutefois un ajustement de politique si le marché du travail s'affaiblit. Elle reste quoi qu'il en soit prudente concernant l'approche relative aux futures actions monétaires. Elle voit pour l'heure plus de risques concernant l'inflation que l'emploi, ce en quoi elle semble donc en désaccord avec ses camarades. Pour l'instant, Bowman constate la résilience du PIB et des dépenses de consommation, sans signal de fragilité. Quant au marché de l'emploi, il ne montrerait "pas de tendance claire de faiblesse". Enfin, Bowman juge qu'elle ne peut pas exclure que les progrès stagnent sur le front de l'inflation...

Selon l'outil CME FedWatch, la probabilité d'une baisse de taux de la Fed d'un quart de point le 7 novembre se situe à près de 42%, contre 58% pour celle d'un ajustement supplémentaire de 50 points de base. Pour le 18 décembre et la dernière réunion monétaire de l'année, l'hypothèse dominante (49% de 'proba' environ) est celle d'une fourchette allant de 4 à 4,25%.

Le calendrier économique est assez fourni aux États-Unis pour le reste de la semaine, avec ce jour les indices S&P Case-Shiller et FHFA des prix des maisons. L'indice FHFA montre une progression de 0,1% des prix d'un mois sur l'autre, soit une augmentation de 4,5% sur un an. L'indice Case-Shiller '20-City' ajusté a augmenté pour sa part de 0,3% par rapport au mois antérieur et ressort stable hors ajustements (+5,9% hors ajustements et sur un an).

L'indice de confiance des consommateurs américains du Conference Board pour le mois de septembre 2024 s'est affiché à 98,7, contre 104 de consensus FactSet et 105,6 pour la lecture révisée du mois d'août. La précédente évaluation du mois d'août se situait à 103,3.

L'indice manufacturier de la Fed de Richmond pour le mois septembre 2024, qui vient lui aussi d'être publié, s'affiche au niveau déprimé de -21, contre -19 un mois plus tôt et -11 de consensus FactSet. Cette lecture largement négative signale une nette contraction de l'activité manufacturière dans la région considérée.

Mercredi seront révélés les ventes de logements neufs et le rapport sur les stocks pétroliers domestiques américains pour la semaine close le 20 septembre.

Jeudi, les opérateurs suivront les commandes de biens durables, les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 21 septembre, mais aussi et surtout les chiffres finaux du PIB du deuxième trimestre. Jerome Powell, Susan Collins, John Williams, Michael Barr et Neel Kashkari de la Fed, interviendront jeudi. Vendredi, enfin, les investisseurs surveilleront la balance du commerce international de biens, les revenus et dépenses des ménages avec leur mesure d'inflation (indice 'core PCE'), ainsi que l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan.

Dans l'actualité des entreprises cotées à Wall Street,Micron, Cintas et Jefferies annonceront mercredi leurs résultats, alors que Costco Wholesale, Accenture, Jabil et CarMax publieront les leurs jeudi.

Les valeurs

Chevron (stable) devrait obtenir dès cette semaine l'accord de la FTC américaine pour l'acquisition de son rival Hess (+0,1%), ont indiqué des sources de Reuters. La Federal Trade Commission devrait donc donner son feu vert, selon deux sources familières de la question citées par l'agence. Le rapprochement avait été annoncé en octobre de l'an dernier. Le dernier obstacle à sa finalisation est l'opposition d'ExxonMobil (-0,2%) et de CNOOC, partenaires de Hess en Guyane dans le cadre d'une joint venture, qui contestent l'accord en revendiquant un droit de premier refus sur toute vente des actifs de Hess en Guyane. Un groupe d'arbitrage composé de trois juges doit examiner l'affaire en mai 2025, rappelle Reuters. Chevron et Hess affirment qu'une décision est attendue d'ici août, tandis qu'Exxon l'attend d'ici septembre 2025.

Le consortium guyanais contrôle l'une des provinces pétrolières à la croissance la plus rapide, ajoute l'agence. Exxon exploite l'intégralité de la production en Guyane avec une participation de 45% dans le consortium de production pétrolière offshore avec Hess et le groupe chinois CNOOC. Les bénéfices combinés du trio guyanais l'année dernière étaient de 6,3 milliards pour 11,3 milliards de dollars de revenus.

Levi Strauss (+1,2%) mettrait plus longtemps que prévu pour atteindre son objectif de chiffre d'affaires annuel de 9 à 10 milliards de dollars précédemment envisagé pour 2027. Le Financial Times cite le management, qui évoque l'augmentation du coût de la vie affectant les consommateurs occidentaux. Le fabricant de jeans avait fixé initialement cet objectif en 2022. Le groupe a réalisé en 2023 un chiffre d'affaires de 6,2 milliards de dollars, pratiquement stable. Michelle Gass, directrice générale de Levi Strauss, a indiqué au FT que le groupe ferait ses devoirs à nouveau avant de donner aux investisseurs un calendrier plus précis sur ses objectifs de revenus. Harmit Singh, responsable des finances et de la croissance du groupe, a ajouté que les principaux objectifs seraient très probablement "repoussés de quelques années".

Boeing (-0,3%) a annoncé une offre finale pour mettre un terme à la grève des machinistes, offre comprenant des augmentations plus importantes et des bonus améliorés. Le syndicat, l'International Association of Machinists & Aerospace Workers, juge toutefois ces propositions toujours insuffisantes et menace donc de ne pas voter vendredi. Boeing a proposé une augmentation de salaire de 30% sur quatre ans directement aux grévistes, alors que le constructeur aéronautique tente de sortir de cette crise affectant ses usines du nord-ouest du Pacifique depuis plus d'une semaine. La proposition de Boeing est meilleure que les 25% précédemment avancés, mais inférieure aux 40% initialement exigés par le syndicat - qui s'est plaint du fait que l'avionneur ait rendu publique sa dernière offre aux 33.000 grévistes sans avoir échangé préalablement avec les négociateurs syndicaux.

AutoZone (-0,1%), le géant américain des pièces automobiles, a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal, clos fin août, des revenus de 6,2 milliards de dollars en augmentation de 9% en glissement annuel. Le bénéfice opérationnel trimestriel a augmenté de 6% à 1,3 milliard de dollars. Le bénéfice net a représenté 902 millions de dollars contre 865 millions un an auparavant. Le bénéfice dilué par action s'est amélioré à 51,6$ environ contre 46,5$ un an plus tôt. Le consensus était d'environ 53$ de bénéfice par titre et 6,2 milliards de revenus. Pour l'exercice fiscal clos, le détaillant en pièces automobiles a affiché un profit de 2,66 milliards de dollars et des revenus de près de 18,5 milliards.

Tesla (+1,7%) est resté surveillé suite au rallye de la veille, alors que le Département américain au Commerce a proposé hier d'interdire des logiciels et équipements chinois clés dans les véhicules connectés sur les routes US du fait de questions de sécurité nationale, ce qui reviendrait en fait à bannir les voitures chinoises du marché américain. Cela contraindrait aussi des constructeurs majeurs, américains et autres, à retirer les logiciels et le matériel chinois de leurs véhicules circulait aux Etats-Unis. La proposition rendrait les interdictions de logiciels effectives pour 2027 (année modèle), tandis que l'interdiction matérielle entrerait en vigueur à partir de 2030. Le Département au Commerce donne au public 30 jours pour commenter la proposition et espère la finaliser d'ici le 20 janvier.
"Certains matériels et logiciels présents dans les véhicules connectés permettent de capturer des informations sur des zones géographiques ou des infrastructures critiques, et offrent aux acteurs malveillants la possibilité de perturber le fonctionnement des infrastructures ou des véhicules eux-mêmes", a déclaré lundi la Maison Blanche. "Ces pays pourraient utiliser des technologies critiques au sein de nos chaînes d'approvisionnement à des fins de surveillance et de sabotage afin de porter atteinte à la sécurité nationale".

Smartsheet prend 6,4%, alors que les firmes d'investissement Vista Equity Partners et Blackstone proposent de racheter l'éditeur de logiciels de services de collaboration et gestion du travail pour 8,4 milliards de dollars dans le cadre d'un des plus importants deals de l'année. Vista et Blackstone proposent 56,5$ en cash par titre Smartsheet, soit une prime proche de 25% sur le cours de clôture du 17 juillet, date à laquelle Reuters avait indiqué que le groupe avait engagé des banquiers d'investissement après avoir attiré l'intérêt de ces firmes.

Visa perd 5,5%, sur la rumeur d'un possible procès à l'initiative du Département américain de Justice, qui pourrait accuser le groupe d'un monopole illégal sur le marché des cartes de débit aux États-Unis. Ainsi, la division antitrust du régulateur américain serait sur le point de poursuivre Visa, accusant le groupe de conduites anticoncurrentielles. C'est ce que rapporte notamment Bloomberg News, citant des personnes familières de la question...

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