La situation commencerait-elle à se tendre à nouveau dans le ciel américain ? Alors que les grands transporteurs nationaux ont dévoilé de solides comptes trimestriels et fait part de leur optimisme pour la fin d'année, les pilotes de Delta Air Lines et d'United Airlines viennent tour à tour de rejeter les propositions de leur direction respective. Les pilotes du partenaire d'Air France KLM ont tout d'abord voté massivement en faveur d'une grève en cas d'échec des négociations contractuelles, a indiqué l'Air Line Pilots Association (ALPA), syndicat, qui représente près de 15.000 pilotes de la compagnie aérienne d'Atlanta.
"Notre objectif est de parvenir à un accord, pas de faire la grève", a déclaré le patron du syndicat, Jason Ambrosi. "La balle est dans le camp de la direction. Il est temps pour l'entreprise de devenir sérieuse à la table de négociation et d'investir dans les pilotes Delta". Un "progrès significatif" a été réalisé dans les négociations contractuelles et il ne reste que quelques questions à résoudre, a tenté de rassurer Delta, en précisant que ses pilotes ne sont pas en grève et que le vote n'aura aucune incidence sur ses activités.
Les pilotes d'United Airlines ont eux rejeté "à une écrasante majorité" un accord de principe qui aurait donné aux pilotes des augmentations de salaire de près de 17%, a affirmé le même syndicat. L'accord de principe "n'est pas à la hauteur du contrat de premier plan que les pilotes de United ont gagné et méritent après avoir mené la compagnie aérienne à travers la pandémie et le retour à la rentabilité", a indiqué l'ALPA. Le syndicat a précisé qu'il organiserait des piquets d'information pour encourager l'entreprise à reprendre les pourparlers.
En vertu de la loi américaine, les pilotes ne peuvent quitter leur poste avant que le conseil national de médiation ne leur en donne l'autorisation. Le conseil doit d'abord décider que des efforts de médiation supplémentaires ne peuvent aboutir et offrir aux parties la possibilité d'un arbitrage. Si l'une ou l'autre des parties refuse, commence une période de "refroidissement" de 30 jours, après laquelle les pilotes et la direction peuvent s'engager dans un processus d'auto-assistance, soit une grève, soit une fermeture provisoire.