Tesla, qui avait connu un rallye impressionnant de 40% environ suite à l'élection de Donald Trump - dont Elon Musk est un grand soutien -, retombe depuis mardi. Il est vrai que le constructeur texan de véhicules électriques s'était envolé de manière spectaculaire en bourse, gagnant plus de 300 milliards de dollars de capitalisation boursière et franchissant au passage la barre des 1.000 milliards de dollars de valorisation. Mais après avoir misé sur le pouvoir d'influence de Musk auprès de la future nouvelle administration Trump, les investisseurs reprennent leurs esprits et temporisent.
Le titre a reperdu 5,8% hier soir à Wall Street et reste dans le rouge avant bourse ce jour, alors que Reuters suggère que les crédits d'impôt pour les véhicules électriques aux États-Unis pourraient être réduits sous la nouvelle administration Trump. L'agence a indiqué que l'équipe de Trump avait élaboré des plans pour éliminer le crédit d'impôt de 7.500$ pour les acheteurs de véhicules électriques dans le cadre d'une réforme fiscale plus large. Le rapport cite deux sources ayant connaissance de la question. L'article précise aussi que... des représentants de Tesla en contact avec l'équipe de Trump soutiendraient la fin de la subvention... Jeudi sur X, Musk n'a pas dit autre chose d'ailleurs en jugeant que les États-Unis devaient "mettre un terme à toute forme de subvention gouvernementale, y compris celles relatives aux VE, au pétrole et à l'essence".
Le multimilliardaire doit prendre la tête d'un "Département de l'efficacité gouvernementale" (DOGE), structure inédite, qui fonctionnera en dehors du cadre traditionnel de l'administration et sera co-dirigée par l'ancien candidat républicain Vivek Ramaswamy. Elon Musk s'est engagé à une transparence totale, promettant de publier en ligne toutes les actions du département et d'établir un classement des "dépenses les plus absurdes de l'argent des contribuables". Lors d'un meeting à Madison Square Garden en octobre, il avait affirmé pouvoir réduire le budget du gouvernement fédéral d'au moins 2.000 milliards de dollars.
L'équipe de transition de Trump a donc discuté pour sa part de la fin de la subvention de 7.500$ pour les voitures électriques, dans le cadre d'un effort plus large de réforme fiscale. Reuters cite des sources non identifiées ayant une connaissance directe du dossier. L'abrogation de la subvention, qui était un élément majeur de l'Inflation Reduction Act de l'administration Biden, porterait un coup dur à l'adoption des véhicules électriques aux États-Unis selon Bloomberg, qui note que cette adoption a déjà été compliquée par les prix élevés des véhicules et une infrastructure de recharge inégale.
Trump a déjà déclaré qu'il annulerait la politique de Biden en matière de véhicules électriques dès le premier jour de sa présidence. "Le peuple américain a réélu le président Trump avec une large majorité, lui donnant pour mandat de mettre en oeuvre les promesses qu'il a faites pendant la campagne électorale", a déclaré Karoline Leavitt, porte-parole de l'équipe de transition de Trump. Le président élu aura besoin de l'approbation du Congrès pour abroger l'IRA. Reuters précise que l'équipe de transition a déterminé que certaines politiques contenues dans la loi seraient difficiles à annuler car certains programmes ont déjà commencé à allouer de l'argent, y compris dans les États à majorité républicaine.