A contre-courant, Sanofi plonge de près de 6% à 87,4 euros en début de séance sur le marché parisien. A l'image du secteur aéronautique, l'industrie pharmaceutique est victime d'une information en provenance des Etats-Unis. Donald Trump a en effet annoncé sur les réseaux sociaux son intention de signer dans la matinée à Washington un décret abaissant le prix des médicaments sur ordonnance, exigeant que les Américains ne paient pas plus cher que les habitants des pays où les prix sont les plus bas.
"Comme vous le savez, nous sommes victimes d'une véritable escroquerie par rapport au reste du monde", a affirmé le président. Les États-Unis sont le pays qui paie le plus pour les médicaments, souvent près de trois fois plus que les autres pays développés. "Ils augmenteront dans le monde entier pour compenser et, pour la première fois depuis de nombreuses années, apporter l'équité en Amérique!", a écrit Donald Trump dimanche soir sur son réseau 'Truth Social'.
"Cela pourrait avoir des conséquences très négatives pour le secteur", déclare Stefan Schneider, analyste chez Vontobel, dans une note reprise par 'Bloomberg'. Selon le spécialiste, le plan ciblera probablement Medicare, Medicaid et certains hôpitaux, ajoutant qu'une telle mesure entraînerait probablement des poursuites judiciaires de la part du secteur. "Bien que la faisabilité du plan de Trump soit 'discutable', son annonce est négative pour le secteur pharmaceutique", ajoute Hidemaru Yamaguchi, analyste couvrant le compartiment de la santé chez Citigroup Global Markets Japan.
Un dirigeant d'un fabricant de médicaments a qualifié la semaine dernière la proposition de "plus grande menace existentielle pour l'industrie et l'innovation dans le domaine des biosciences aux États-Unis". Ce n'est pas la première fois que Trump cible les coûts élevés des médicaments. Lors de son premier mandat, le président américain avait déjà tenté de plafonner les prix des médicaments couverts par Medicare mais son initiative avait été invalidée par un tribunal fédéral après que des sociétés pharmaceutiques l'ont contestée, affirmant que l'administration n'avait pas correctement mené le processus d'élaboration de la réglementation.