L'euro est l'une des principales victimes de l'accord trouvé entre les Etats-Unis et la Chine dans l'épineux dossier des droits de douane réciproques. Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a annoncé ce matin que les deux pays étaient parvenus à un compromis pour une pause de 90 jours sur les mesures prises et que les droits de douane réciproques décidés jusqu'ici seraient ramenés à 10%.
Les tarifs douaniers seront abaissés de plus de 115% des deux côtés, ce qui signifie que les droits chinois sur les produits américains devraient passer de 125% à 10%. Les tarifs dits "réciproques" américains de 125% sur les importations chinoises seront également réduits à 10%, bien que la Chine soit toujours soumise à un droit de douane distinct de 20% sur le fentanyl.
"L'ampleur de cette réduction tarifaire est plus importante que prévu. Cela reflète le fait que les deux parties reconnaissent la réalité économique, à savoir que les droits de douane nuiront à la croissance mondiale et que la transactions est une meilleure option pour l'avenir", déclare Tai Hui, stratège de marchés chez JP Morgan Asset Management à Hong Kong.
Conséquence de ces annonces, les actifs refuges 'traditionnels' tels que le yen et le franc suisse plongent, tout comme les obligations d'État européennes. Sur le marché des changes, la monnaie unique, qui était devenue une valeur refuge face à la déroute des actifs américains, décroche également d'environ 1% face au billet vert, de retour sous les 1,115$ entre banques. L'euro est ainsi en passe de connaître sa plus mauvaise performance de l'année. "L'apaisement des craintes concernant la croissance américaine devrait contribuer à restaurer la confiance du marché dans les actifs libellés en USD".