Clôture à Paris : les marchés redoutent une entrée en récession

Le CAC40 plie de -0,67%, ce lundi à Paris, terminant à 6.696,96 points. Alors que la Chine s'emploie à assouplir sa politique sanitaire anti-Covid après les manifestations des dernières semaines, les ...

Le CAC40 plie de -0,67%, ce lundi à Paris, terminant à 6.696,96 points. Alors que la Chine s'emploie à assouplir sa politique sanitaire anti-Covid après les manifestations des dernières semaines, les marchés financiers redoutent maintenant une entrée en récession de la zone euro. L'activité du secteur privé en zone euro a en effet reculé pour le 5e mois consécutif en novembre.

En Europe, les dernières données PMI ont mis en évidence pour novembre, une 5e baisse mensuelle consécutive d'activité dans le secteur privé de la zone euro. Chris Williamson, Chief Business Economist à S&P Global Market Intelligence commente : "ayant mis en évidence une 5e baisse mensuelle consécutive de l'activité en novembre, les dernières données PMI composites soulignent la très forte probabilité d'une entrée en récession de la zone euro". Il poursuit : "Pour l'heure, le rythme de la contraction demeure toutefois modeste, le ralentissement de la baisse de l'activité observé en novembre suggérant un recul du PIB de la région de l'ordre de 0,2% seulement au 4e trimestre 2022".

En outre, selon les données publiées par Eurostat, les ventes au détail dans la zone euro ont reculé légèrement plus que prévu en octobre, ce qui pourrait annoncer le début de la récession technique attendue par la Commission européenne. Le volume des ventes au détail dans les 19 pays partageant l'euro a reculé de -1,8% sur un mois en octobre, et de -2,7% sur un an.

En France, l'activité des services s'est contractée un peu plus qu'initialement estimé en novembre, selon les résultats définitifs de l'enquête mensuelle de S&P Global auprès des directeurs d'achats du secteur. L'indice sectoriel PMI est revenu à 49,3 après 51,7 en octobre alors qu'une première estimation l'avait donné à 49,4. Le PMI composite, qui inclut à la fois les services et l'industrie manufacturière, ressort à 48,7 (50,2 en octobre). Il est également inférieur à l'estimation "flash" donnée à 48,8. Ces chiffres confirment que l'activité du secteur privé français a reculé en novembre, une première depuis février 2021.

En Allemagne, l'activité du secteur des services a baissé en novembre pour le 5e mois consécutif, la hausse des prix et les incertitudes conjoncturelles freinant la demande. Toutefois, les perspectives des entreprises s'améliorent un peu. L'indice sectoriel PMI se tasse à 46,1 (46,5 en octobre). La conjonction entre une inflation élevée et des perspectives économiques incertaines pèse sur les dépenses des ménages, comme sur l'investissement des entreprises.

En Grande-Bretagne, l'activité du secteur des services a légèrement reculé en novembre, l'inflation pesant sur les dépenses des ménages et l'incertitude économique freinant l'investissement des entreprises. L'indice sectoriel PMI est resté inchangé à 48,2, un résultat confirmant l'estimation "flash" du mois dernier.

A Wall Street à 18h, le Standard & Poor's 500 plonge de -1,22% à 4.021 points. Le Dow Jones s'affaiblit de -0,91% à 34.116 points. Le Nasdaq est fragilisé de -1,31%, revenant à 11.310 points.

Pétrole et devises

Le plafonnement par le G7 du prix du pétrole russe importé par voie maritime est entré en vigueur ce lundi, afin de réduire la capacité de la Russie à financer la guerre en Ukraine. Les pays du G7 et l'Australie se sont en effet entendus, vendredi, pour plafonner à 60$ le prix du baril de pétrole russe maritime après l'accord trouvé entre les Etats membres de l'Union européenne. Selon ce mécanisme, les transporteurs maritimes et les compagnies d'assurance et de réassurance ne pourront prendre en charge les cargaisons de brut russe que si son prix n'excède pas le plafond 60$.
Selon la Russie, qui est le 2e exportateur mondial de brut, cette décision aura pour effet de déstabiliser les marchés mondiaux de l'énergie, mais n'affecterait pas sa capacité à mener son "opération militaire spéciale" en Ukraine.
Dans le même temps, la Chine s'emploie à assouplir sa politique sanitaire après les manifestations des dernières semaines. Cette détente dans sa gestion de la crise Covid pourrait soutenir la croissance et relancer la demande de matières premières, notamment en pétrole.
Entre ces deux mesures pouvant impacter les cours de l'or noir, l'Opep+ a décidé, dimanche, de ne pas modifier son objectif de production.

Le baril d'or noir s'est bien tenu ce lundi, avant de se retourner. Le WTI cède -1,11% à 79,02$. Le Brent de mer du Nord redonne -0,62% à 84,89$.

L'euro faiblit de -0,42%, à une parité euro/ dollar de 1,0492$.
L'once d'or cède -1,41% à 1.772$ (environ 1.689 euros).
Le Bitcoin est stable à 17.037$ (16.241 euros).

Valeurs en hausse

* Bénéteau (+16,39% à 12,78 euros). Sanctionné début novembre après des prévisions un peu courtes pour la fin d'exercice, le titre Bénéteau s'envole après avoir relevé sa guidance 2022. A l'occasion de la présentation de son plan stratégique 2020-2025 "Let's Go Beyond" lors du 'Nautic de Paris', le management a indiqué que son chiffre d'affaires consolidé 2022 devrait dépasser 1,4 MdE, en progression de +15% sur un an (13 à 16% de hausse annoncée précédemment), tandis que son résultat opérationnel courant devrait atteindre -voire dépasser- son estimation précédente de 120 à 125 ME. Il progresserait ainsi de plus de 30% par rapport à 2021. En outre, la direction a précisé que l'exercice 2023 s'engage avec un carnet de commandes solide, porteur d'une croissance du chiffre d'affaires supérieure à 15% et permettant d'atteindre, grâce aux progrès opérationnels réalisés, une marge opérationnelle supérieure à 10% dès 2023. A horizon 2025, le Groupe Beneteau vise un chiffre d'affaires compris entre 1,8 et 2 MdsE, soit une croissance annuelle moyenne de l'ordre de 10%. La marge opérationnelle courante pourrait atteindre 11,5% dans la fourchette haute de cette prévision.

* Catana Group (+7,34% à 5,85 euros). Le spécialiste de la conception, la construction et la commercialisation de navires de plaisance haut de gamme surfe dans le sillage de la vague Bénéteau, dans un marché calme.

* Lucibel (+7,9% à 0,792 euro). Dans le cadre de la stratégie de commercialisation de son masque de beauté OVE à l'international, Lucibel.le Paris, filiale cosmétique du groupe Lucibel, a signé un partenariat commercial avec la société israélienne High Level Skin.

* Valneva (+3,47% à 6,978). La société spécialisée dans les vaccins a annoncé des données positives sur la persistance des anticorps douze mois après la vaccination avec une seule dose de son candidat vaccin contre le chikungunya, VLA1553. Cet essai sur la persistance des anticorps a porté sur 363 participants adultes en bonne santé qui ont été suivis entre les 6e et 12e mois après vaccination. 99% des participants ont conservé des titres d'anticorps neutralisants supérieurs au seuil de séro-réponse de 150, douze mois après une seule vaccination. Ces taux d'anticorps confirment le profil de persistance des anticorps déjà observé dans une étude antérieure. "Nous sommes ravis de ces données à 12 mois, qui corroborent celles que nous avions vues lors de notre précédent contrôle de suivi à 6 mois, et qui confirment la possibilité d'induire une réponse des anticorps sur le long terme avec notre candidat vaccin contre le chikungunya", commente Juan Carlos Jaramillo MD, Chief Medical Officer de Valneva. Le laboratoire prévoit de finaliser la soumission du dossier de demande d'autorisation de mise sur le marché auprès de la FDA d'ici fin 2022.

* Faurecia (+1,88% à 15,75 euros). L'équipementier automobile se reprend encore, malgré JP Morgan qui a coupé son objectif de cours de 34 à 23 euros, tout en restant à 'surpondérer' sur le dossier.

* CGG (+0,6% à 0,667 euro). Le leader mondial en technologies et en sciences de la Terre a annoncé un projet de données multi-clients axé sur l'exploration et le développement de l'industrie minière dans le sud-est de l'Arizona. Ce projet est financé par l'industrie et devrait commencer très prochainement. Les souscriptions pour une licence sont déjà ouvertes. Les produits finaux seront livrés via la plateforme GeoVerse propriétaire de CGG. Dans le cadre de ce projet, CGG va acquérir plus de 270.000 kilomètres linéaires de nouvelles données multi-physiques aéroportées, et notamment des données aéromagnétiques, radiométriques et gravimétriques.

* Saint-Gobain (+0,37% à 45,86 euros). Le titre réalise l'une des meilleures performances du CAC40, soutenu par une note de Jefferies qui a relevé à 'Achat' sa recommandation sur la valeur tout en portant son cours cible de 41,4 à 65 euros. L'analyste juge le spécialiste des matériaux de construction bien placé pour bénéficier des ambitions de décarbonation des gouvernements européens : "Nous pensons que la poursuite de la dynamique au niveau des initiatives gouvernementales et de la réglementation peut amener les revenus de Saint Gobain à surperformer ses marchés locaux de la construction à long terme".

Valeurs en baisse

* GTT (-7,91% à 105,9 euros). Vendredi après Bourse, GTT a fait savoir que par décision en date du 1er décembre 2022, la High Court de Séoul a partiellement fait droit à son appel contre l'ordonnance rectificative (corrective order) de la Korea Fair Trade Commission en annulant l'amende administrative de 9,5 millions d'euros payée par GTT début 2021. Dans la même décision, la High Court de Séoul a confirmé l'obligation de GTT de séparer l'accord de licence technologique de l'assistance technique si les chantiers navals coréens le demandent. GTT a annoncé étudier actuellement en détail cette décision afin de définir les actions les plus appropriées à mettre en oeuvre pour faire valoir ses droits et considère que son expertise est la clé d'un développement sûr du transport maritime de GNL, lui permettant de fournir des technologies toujours plus innovantes, sûres et performantes, pour le bénéfice de l'ensemble de l'industrie. Portzamparc préconise de 'Conserver' tout en visant un cours de 131 euros.

* Plastic Omnium (-4,19% à 13,96 euros). Le flux vendeur sur l'équipementier automobile est alimenté par une note de JP Morgan qui a dégradé le dossier à 'sous-pondérer' tout en réduisant son objectif de 17 à 14 euros. Jeudi, Kepler Cheuvreux avait déjà abaissé sa recommandation sur la valeur à 'conserver' avec une cible ajustée de 18 à 16 euros. Au global, les analystes sont désormais assez partagés sur le titre puisque, selon le consensus 'Bloomberg', 4 sont 'positifs', 4 sont 'neutres' et 2 sont à 'vendre'. L'objectif moyen à douze mois est fixé à 17,37 euros.

* Bouygues (-2,91% à 29,05 euros). Bouygues termine en queue de peloton sur le CAC40, après une dégradation de Bank of America. La banque américaine ramène son avis à 'sous-performer' sur le conglomérat, estimant que la complexité du groupe a augmenté avec l'acquisition d'Equans et que le risque de restructuration reste élevé. L'objectif de cours de Bank of America est réduit de 30 à 27 euros.

* Michelin (-1,31% à 26,78 euros). JP Morgan a revalorisé Michelin de 20 à 22 euros, mais reste à 'sous-pondérer' sur le spécialiste français du pneu.

* Vinci (-0,55% à 97,71 euros). Le groupe de BTP est en modeste repli malgré un relèvement d'objectif de cours de Jefferies. Le broker reste à 'Achat' sur le dossier et porte son objectif de 105 à 115 euros.

* Repli général des valeurs du luxe à Paris... Kering (-2,41% à 546,2 euros), Hermès International (-0,72% à 1.509 euros), et LVMH (-0,11% à 714,5 euros) sont pénalisés par les prévisions de HSBC qui anticipe un ralentissement des ventes du secteur à compter du 4e trimestre.

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